Résumés
Résumé
John Phillips examine la dramatisation de la prose dans nombre d’écrits de Sade. Les contes du marquis empruntent à la tragédie classique une fascination pour l’inceste, et au drame contemporain un excès de violence et de sexe, mais c’est surtout la valorisation de la voix qui est théâtrale. La voix domine dans les formes dramatiques que favorise Sade dans sa fiction, des dialogues aux tirades jusqu’aux scènes de reconnaissance. Basant son analyse sur une lecture de Rousseau et de Derrida, Phillips montre que la présence et la plénitude du discours parlé s’avèrent particulièrement instables chez Sade, qui cherche à recréer au moyen de l’écriture un sentiment de permanence qui lui échappe dans la langue parlée.
Abstract
John Phillips examines the question of theatricality in a number of non-dramatic prose works by Sade. From classical tragedy, his tales borrow a fascination for incest and from contemporary drama an excess of violence and sex, but it is above all the privileging of voice that is theatrical. Voice dominates in the dramatic forms that Sade favours in his fiction, from dialogues to tirades and even recognition scenes. Basing his analysis on a close reading of Rousseau and Derrida, Phillips shows that the spoken word's presence and plenitude are ultimately very unstable in Sade's work, and that the author tries to recreate through writing the sense of permanence that escapes even the spoken word.