Compte rendu

Accart, Jean-Philippe. Regards croisés sur les métiers des sciences de l’information : Bibliothèques, Archives, Documentation, Musées. Mont-Saint-Aignan : éditions KLOG, 2014, 119 pages[Notice]

  • Sabine Mas

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  • Sabine Mas
    Professeure agrégée, Université de Montréal

L’auteur de cet essai, Jean-Philippe Accart, est responsable de la bibliothèque de l’École Hôtelière de Lausanne en Suisse. Il s’intéresse depuis de nombreuses années à différents métiers, dont celui de documentaliste et de bibliothécaire. Cette onzième monographie est le fruit d’années d’expérience comme formateur et professionnel et veut rendre compte d’une réflexion comparative sur les métiers de l’information (archivistique, bibliothéconomie, documentation, muséologie) dans ce début du 21e siècle qui constitue, selon l’auteur, un temps de changement et d’évolution importante pour ceux-ci. L’ouvrage est préfacé par Carol Couture qui souligne la pertinence du sujet dans un contexte de mise en commun réalisée ou qu’envisagent de réaliser plusieurs institutions culturelles ou d’enseignement. En introduction, l’auteur rappelle la présence et l’intégration des institutions de culture et de mémoire (archives, bibliothèques, documentation et musées) au coeur de la vie citoyenne et à chaque échelon administratif (municipal, national, etc.). Ces lieux favorisent le plus souvent gratuitement l’accès à l’information, à la culture, à la technologie et offrent des espaces de travail et de discussion en dehors de la sphère familiale ou professionnelle. Les sphères professionnelle, privée et numérique possèdent elles aussi leurs lieux de culture et de mémoire et sont investies par la technologie numérique qui constitue un point de convergence fort des métiers de l’information. Dans le premier chapitre, l’auteur aborde le sujet des missions communes des bibliothèques, archives, documentation et musées soit la préservation, la conservation et la diffusion du patrimoine et des archives. Par conséquent, les archives partagent avec les bibliothèques et les musées une vocation culturelle, scientifique et administrative. Il s’agit de lieux d’apprentissage, de connaissances et de mémoire ouverts à des publics différents, et favorisant le rapprochement intergénérationnel. Le chapitre suivant accorde une place à l’utilisateur des services et collections, qui se situe au coeur des métiers et en justifie l’existence. Les professionnels de l’information doivent répondre aux besoins d’information d’utilisateurs généralement peu critiques envers les sources. Les utilisateurs se tournent vers les institutions documentaires pour être accompagnés quand la recherche est trop complexe et que les résultats trouvés sur Internet sont insuffisants ou non pertinents. Enfin, ces utilisateurs s’attendent désormais à une offre d’utilisation à distance des services sur le Web. Le troisième chapitre présente les trois caractéristiques communes des métiers étudiés (archives, bibliothèques, documentation, musées) : 1) ils traitent des objets (documents, objets, tableaux, etc.) qui suivent une chaîne de traitement similaire à travers les fonctions d’acquisition, de traitement et de diffusion, 2) ils répondent à une demande du public, et 3) ils ont une composante technologique importante. L’auteur s’attarde ensuite sur les aspects historiques des trois métiers principaux (bibliothécaires, archivistes, documentalistes), présente les lieux et niveaux de formations en France puis commente une cartographie de la multiplicité des métiers de l’information regroupés en sept grandes familles par l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS) et qui oblige à repenser la vision traditionnelle de ces métiers. Le quatrième chapitre fait état des pratiques archivistiques, bibliothéconomiques, documentaires et muséales. Dans un premier temps, l’auteur fait un survol des différences et des pratiques similaires ou complémentaires entre les domaines. Les deux notions de polyvalence et d’hybridation sont représentatives et emblématiques des métiers de l’information décrits ici, et constituent certainement une voie possible pour leur avenir. L’auteur souligne que la formation initiale a bien compris cette complémentarité et croise souvent les matières d’études. Le cinquième chapitre de cet ouvrage est consacré à certains aspects de la technologie liés aux métiers des sciences de l’information et qui présentent des implications sociales (logiciels, progiciels, portails, SIG, infonuagique, numérisation, open access, réseaux sociaux, humanités numériques). Cette technologie numérique, même si …