Comptes rendus

Jean-Pierre Durand et Robert Weil (dir.), Sociologie contemporaine. Paris, Éditions Vigot, collection « Essentiel », 1997, 775 p., bibliogr.Gilles Bastin, Les grands débats des sciences économiques et sociales. Paris, Presses Universitaires de France, 1998, coll. « Major BAC », 120 p., bibliogr.Karl M. van Meter (dir.), La sociologie. Paris, Larousse, coll. « Textes essentiels », 1997 [1992], 831 p., bibliogr.[Notice]

  • Yves Laberge

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  • Yves Laberge
    Département de sociologie
    Université Laval
    Québec (Québec) G1K 7P4
    Canada

Chaque année, de nouveaux livres proposent une initiation à la sociologie ou plus généralement aux sciences sociales, et il serait bien vain de vouloir les présenter systématiquement. Toutefois, certains titres tiennent toujours la route après quelques années et, dans certains cas, des rééditions confirment la qualité du travail de leurs auteurs et l’accueil favorable de plusieurs cohortes d’étudiants. Certains auteurs se risquent à publier sous leur seule plume un tour d’horizon systématique de leur discipline ; d’autres préfèrent travailler en équipe. Nous privilégions particulièrement les ouvrages collectifs ; de ce nombre, trois livres très différents dans la forme et le style seront ici présentés. Sans être à proprement parler des « nouveautés », ils n’en demeurent pas moins des ouvrages fondamentaux et généraux, catégories dont on parle trop peu dans les revues savantes. Après une sortie remarquée et fort bien accueillie à l’époque par la critique en 1989, le livre Sociologie contemporaine, publié sous la direction de Jean-Pierre Durand et Robert Weil, ressort dans une version considérablement augmentée de 130 pages (voir Guth 1989). Le succès largement mérité de cette première édition avait même incité Jean-Pierre Durand à publier une suite, Sortie de siècle, consacrée à des questions plus actuelles de la sociologie moderne, notamment aux changements et aux mutations sociales (voir Durand et Merrien 1991). Ce collectif se subdivise en trois grandes parties. La première, couvrant plus de la moitié du livre, retrace les grandes étapes de l’histoire de la sociologie, en identifiant les précurseurs (Marx, Mauss) puis les fondateurs (Durkheim, Weber), tout en décrivant certains des principaux courants théoriques de la sociologie, dont le fonctionnalisme, le marxisme, l’individualisme méthodologique, l’analyse stratégique, l’actionnalisme, l’interactionnisme, l’ethnométhodologie et enfin la « dynamique de l’habitus », ainsi que les « structures et représentations sociales ». Ces sections fondamentales se présentent comme des exposés didactiques et magistraux, pour la plupart rédigés conjointement par les deux auteurs principaux. Évidemment, on remarquera ici le triomphe de la sociologie française (Halb-wachs, Crozier, Touraine) ; par contre, on ignore totalement la contribution de sociologues québécois comme Fernand Dumont (qui avait pourtant publié quelques livres en France), bien que l’on signale au passage les ouvrages de Guy Rocher (consacrés aux sociologues américains). En plus d’étudier un courant particulier, les auteurs soulignent la trajectoire de certains sociologues contemporains au parcours exemplaire, comme Howard Becker pour l’interactionnisme, et Jürgen Habermas pour l’École de Francfort. Le chapitre que Joyce Durand-Sebag consacre au thème « Stratification et classes sociales » est particulièrement réussi, dans la mesure où celle-ci identifie les différentes théories des classes sociales mais en retrace aussi les critiques, permettant au lecteur de relativiser son apprentissage. La deuxième partie présente une douzaine de champs d’investigation de la sociologie actuelle, présentés par des spécialistes de ces secteurs. On y traite de sociologie rurale, urbaine, du travail, des organisations, du développement, ainsi que de sociologie religieuse, de l’éducation, du sport, de la communication et des technologies de l’information. Le chapitre sur la sociologie de la culture accorde une large part à la sociologie des loisirs et s’arrête lors de l’émergence des études culturelles (ce que l’on nomme en France les « Cultural Studies »), dont il n’est pas nommément question. La troisième partie, « Guide des études et de la recherche en sociologie », présente les institutions dispensant cette discipline dans la francophonie (France, Belgique, Suisse, Québec), avec leurs coordonnées — sauf les adresses Internet. Les pages sur le Québec n’ont vraisemblablement pas été mises à jour depuis la première édition de ce livre, ce qui rendra introuvables certains organismes subventionnaires et associations. En outre, la revue québécoise Questions de …

Parties annexes