Josiane Boulad-Ayoub et François Blanchard (dir.), Les grandes figures du monde moderne. Québec et Paris, Les Presses de l’Université Laval et L’Harmattan, 2001, 579 p., illustr., bibliogr., index, CD-rom.

Le livre est une mini-encyclopédie de l’histoire de l’Europe moderne qui contient également un chapitre sur la naissance des États-Unis que l’on pourrait voir alors comme une extension coloniale de l’histoire européenne. Cette orientation intellectuelle des directeurs de ce livre est parfaitement légitime mais le titre trompe : la majeure partie du globe est absent de ce tableau du « monde moderne », voire plusieurs pays européens, notamment la Russie, pourtant en plein essor de modernisation depuis le début du 18^e siècle. Ce genre de définition du monde moderne semble archaïque de nos jours : l’envol de la civilisation occidentale (dont il s’agit vraiment dans ce livre) a eu des sources d’inspiration importantes et des effets profonds bien au-delà de l’Europe telle que la définissent les directeurs de cette collection. Le livre est divisé chronologiquement en trois parties : « Les siècles de l’aventure », essentiellement l’époque de la Renaissance, « Le siècle de la raison », de Galilée à Newton, et « Le siècle des Lumières » qui se termine par la Révolution française. La structure du livre est logique et permet au lecteur de s’orienter facilement parmi les textes qui portent sur la philosophie, la pensée politique, les arts et les sciences. Les auteurs privilégient l’histoire des idées plutôt que d’autres variétés du genre historique, comme l’histoire sociale. Sur ce plan, le récit reste traditionnel, voire classique. Les vingt-cinq chapitres que comprend le livre sont assez homogènes, se lisent clairement, et les notes bibliographiques donnent aux lecteurs la possibilité d’approfondir leurs connaissances de la matière. Le CD-ROM qui est joint au livre offre d’autres possibilités de se familiariser avec ces pages de l’histoire intellectuelle de l’Occident. Ce livre est une oeuvre collective de synthèse. Il sera apprécié par un lectorat diversifié : des étudiants qui veulent se sensibiliser aux origines intellectuelles de nos sociétés occidentales, le public éduqué général qui désire intégrer ses connaissances souvent fragmentaires dans un tableau plus cohérent, les enseignants qui ressentent le besoin de transcender les confins de leur spécialisation et d’admirer la forêt derrière les arbres.