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Camminga B, 2019, Transgender Refugees and the Imagined South Africa: Bodies Over Borders and Borders Over Bodies. Cham, Palgrave Macmillan.

  • Brenda Masanga Ngum

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  • Brenda Masanga Ngum
    Département de Sociologie, Université de Paris Cité, Paris, France

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Couverture de Diversité de genre, Volume 47, numéro 2, 2023, p. 15-274, Anthropologie et Sociétés

L’ouvrage du sociologue B Camminga porte sur les demandeurs d’asile et les réfugiés transgenres (gender refugees) en Afrique du Sud. En effet, depuis les années 1970, le contexte sociohistorique et juridique de l’Afrique du Sud a permis une augmentation des réfugiés transgenres originaires d’autres pays d’Afrique. Ceux-ci souhaitent obtenir le statut de demandeur d’asile sur la base des persécutions subies dans leur pays du fait de leur identité de genre. L’auteur cherche à comprendre ce phénomène et pour ce faire, il place les frontières et la mobilité au coeur de son analyse. Dans un premier temps, Camminga s’intéresse aux parcours individuels et aux voyages des réfugiés transgenres : leurs motivations, le choix de l’Afrique du Sud, les itinéraires du voyage et l’intégration dans le pays d’accueil. Il porte ensuite sa réflexion sur la circulation du terme transgenre, importé du Nord vers le Sud et qui voyage avec ces individus tout en étant un élément déterminant pour l’obtention du statut de réfugié. Camminga cherche non seulement à comprendre les facteurs, mais aussi les acteurs qui facilitent la circulation du terme, sa réception et ce que ce vocable signifie pour les Africains. L’ouvrage se développe autour de trois pistes d’analyse. Premièrement, l’auteur engage une réflexion à partir d’une démarche historique et tente de comprendre les raisons pour lesquelles l’Afrique du Sud est considérée comme un pays d’accueil pour les personnes transgenres dans l’imaginaire des individus. Pour ce faire, il étudie les systèmes politiques, les politiques publiques, les cadres juridiques et enfin, les mobilisations collectives qui ont favorisé l’émergence et la reconnaissance du phénomène transgenre en Afrique du Sud au fil du XXe siècle. L’ouvrage présente ensuite les résultats d’une démarche ethnographique que Camminga a menée auprès des demandeurs d’asile. Il retrace les parcours biographiques des personnes transgenres et souligne la complexité pour ces individus de construire une identité sociale dans des sociétés transphobes. Il décrit les subjectivités de l’identité de genre en pointant en creux comment celles-ci s’imbriquent avec l’identité et l’orientation sexuelle. La troisième piste d’analyse décrit les difficultés d’intégration dans le pays d’accueil. Celles-ci se traduisent d’une part, au sein des procédures administratives pour la demande d’asile, et, d’autre part, dans la société en générale. Cette partie s’achève sur la démonstration de l’impact du genre dans les interactions sociales, considérées comme source de tensions sociales. Dans le souci de rendre compte des réalités de son terrain, l’auteur mobilise une approche méthodologique centrée sur une perspective décoloniale. L’enquête se déroule dans les villes du Cap, de Johannesbourg et de Tshwane et elle repose sur des entretiens biographiques avec 14 demandeurs d’asile noirs qui s’identifient comme des personnes transgenres ainsi que sur des entretiens avec 19 représentants de la société civile. Conscient des enjeux liés à une telle étude, l’auteur consacre une partie de l’ouvrage (Appendix C) à une analyse réflexive sur son expérience de terrain en tant que chercheur blanc, sud-africain et transgenre. Il raconte des épisodes de son enquête où les prénotions de l’identité de genre étaient source de tension. Camminga rend ainsi visible sa place dans la recherche et considère l’impact que celle-ci a pu avoir dans le processus de production du savoir. En s’inspirant des travaux de Judith Butler (1990) et Susan Stryker (1998), cet ouvrage s’inscrit dans le cadre des « théories queers ». Il contribue de manière significative à la réflexion sur la place de l’identité de genre au sein des interactions sociales dans une société hétéronormative. Il permet de déconstruire les notions sur la binarité du genre et souligne ainsi l’aspect performatif du genre. Il confirme la théorie selon laquelle le …

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