Résumés
Résumé
Le voyage d’André Laurendeau (1935-1937) en France constitue un moment décisif dans l’itinéraire intellectuel et politique du voyageur et du Canada français. Laurendeau est à Paris au moment où paraît son tract, Notre nationalisme, qui est la formulation de la « doctrine » des Jeune-Canada (décembre 1932- ). Les deux événements relèvent d’un contre-temps rare en histoire: c’est, en effet, au moment où il trouve sa voie « laurentienne » que Laurendeau se met à douter de façon irréversible du nationalisme. Cette désarticulation intellectuelle éclaire la décennie 1930 ; car au-delà du fait que Maurice Duplessis récupérera, à sa première élection en 1936, le nationalisme intempestif et indépendantiste de La Nation et des Jeunesses Patriotes, on se demande ce qu’aurait été cette « aube » de 1932 (le mot est de Groulx) si Laurendeau avait persisté dans sa vision Jeune-Canada du nationalisme laurentien, lui qui était l’inspiration du mouvement. Ce voyage demeure initiatique sur un autre plan : alors qu’au même moment, le poète de Saint-Denys Garneau rate, intellectuellement et émotivement son voyage, Laurendeau fait du sien le degré zéro d’un ajustement progressif du Canada français à la France contemporaine. La Crise des années 1930 traverse toutes ces initiatives.
Abstract
André Laurendeau’s trip in France (1935-1937) reveals to be a critical moment in both French Canada and traveller’s intellectual and political journey. Laurendeau is in Paris when is published his tract, Notre nationalisme, vademecum of the « doctrine » of the Jeune-Canada (December 1932- ). These circumstances create a rather unusual mishap in history : a the very moment he discovers his way in a laurentian/independantist nationalism, Laurendeau begins to experiment doubts about nationalism. This intellectual gap brings some light on the 1930’s : beyond the fact that Maurice Duplessis will recuperate, at his first election in 1936, the intempestive and independantist nationalism of La Nation and Jeunesses Patriotes, one wonders what this dawn of 1932 (the word is Groulx’s) would have been if Laurendeau, the inspiration of the movement, would have persisted in his Jeune-Canada vision of a laurentian nationalism. His trip was a breakthrough in another manner : since that at the same time poet de Saint-Denys Garneau misses his own trip to France, intellectualy and emotionaly, Laurendeau’s one was a kind of première in the new adjustement of French Canada to contemporary France.
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