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L’écrivaine belge Neel Doff (1858-1942) a rédigé toute son oeuvre en français alors que ce n’était pas sa langue maternelle. Sa trilogie autobiographique met le « féminin » et le « corps » au coeur de la thématique à travers l’obscène, le traumatisme pubertaire et la prostitution.
Le corps est un « texte signifiant à déchiffrer 1 » et nous tâcherons d’en découvrir davantage en comparant l’oeuvre de Doff avec ses traductions en langue néerlandaise et allemande. L’un des objectifs est de déterminer dans quelle mesure les « erreurs » de traduction, ayant trait au corps, ouvrent d’autres fenêtres d’interprétation.
Afin de mieux comprendre l’origine de ces « déviations », les extraits seront d’abord analysés selon les théories de dépaysement et domestication (Venuti, 2007) et de retraduction (Berman, 1990). Nous émettons l’hypothèse selon laquelle la vie (Delisle, 2002) et le genre (Von Flotow, 1991) de la personne qui traduit influencent les choix traductifs. Autre hypothèse, les stratégies de traduction féministe, objet de nombreuses polémiques, n’éviteraient-elles pas l’effacement que subit le corps de Keetje ?