Résumés
Résumé
La traduction d’une oeuvre littéraire va bien au delà de la seule portée littéraire du texte source. Les choix effectués dépendent au premier chef des orientations idéologiques, du poids des cultures les unes par rapport aux autres, des décisions d’ordre éditorial et politique, et enfin des stéréotypes entretenus entre les cultures, lesquels n’existent pas non plus dans l’abstrait mais tirent en général leurs racines des réalités historiques, pour être ensuite alimentés souvent par les intérêts divergents d’un groupe par rapport à un autre. Dans ce contexte, le traducteur d’un roman ne fait pas simplement un métier de passeur entre une culture et une autre; il est le véhicule d’une intention plus ou moins articulée, voire plus ou moins consciente, et il s’inscrit clairement dans un rapport de force, de faiblesse, de lutte éventuellement, entre un groupe culturel et un autre. Afin d’en savoir davantage sur cette problématique, il faut se poser les questions suivantes : Qui parmi les auteurs d’un pays traduit-on ? Qui les traduit et les publie ? Pour qui les traduit-on ? Comment les traduit-on ? Dans quel but les traduit-on ? Le présent article se penche sur le cas des auteurs québécois en Italie, à cet égard exemplaire.
Abstract
Translation of a literary work reaches well beyond the literary scope of the source text. The choices made depend to a large extent on ideological leanings, the comparative importance of source and target cultures, decisions of an editorial or political nature, and prevailing stereotypes maintained by the two cultures—stereotypes that do not exist in a vacuum but that are generally rooted in historical realities and kept alive over time by the divergent interests of one group in relation to the other. In such a context, translators of novels are more than just carriers of messages from one culture to another; they are the vehicles of an intent that has been articulated more or less explicitly and indeed more or less consciously, and they clearly take part in an ongoing relationship of strength, weakness and possibly conflict between two cultures. To gain a better grasp of this issue, we must consider the following questions: Among the authors of a given culture, which ones do we translate? Who translates and publishes these authors? Who are the readers for whom these translations are made? How are these authors translated? Towards what end are they translated? This article examines these questions using the example of Quebecois authors in Italy, a country that is exemplary in this regard.
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Parties annexes
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