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Notre livre Économie régionale et urbaine, loin d’être un essai, est un manuel d’introduction à la géographie économique (comme le dit le sous-titre) qui s’adresse à des étudiants dans divers disciplines, et non pas uniquement à des économistes. Ce manuel reflète évidemment une certaine approche qui nous est propre. Nous privilégions une entrée empirique à la matière, guidée par une diversité d’approches théoriques (chaque approche étant plus à même d’expliquer tel ou tel phénomène) dans la mesure où, dans notre expérience de chercheur, il n’y a aucune théorie unificatrice qui permette d’appréhender la diversité des phénomènes économiques spatiaux observés. Le but du livre est d’introduire et d’appliquer les idées et les théories maîtresses dont se servent les géographes, les économistes, les regional scientists et d’autres chercheurs en sciences humaines pour comprendre la répartition et l’évolution spatiales de l’économie, mais aussi de comprendre et d’analyser les impacts possibles qu’ont (ou qu’auraient) les interventions politiques territoriales. Dans ce contexte, réécrire le livre afin de mettre en avant une théorie particulière – que ce soit celle de Starret (par ailleurs très peu connue ou citée dans la littérature) ou une autre – serait d’un intérêt général douteux. Notre manuel, qui pose un regard critique sur la nature du lien entre territoire et développement, vise un public bien plus large que celui qui pourrait être intéressé par une approche si pointue et particulière.

Par ailleurs, nous tenons à préciser que les résultats que nous présentons concernant le lien entre le taux d’urbanisation et le PNB par habitant, tout en étant des résultats fort classiques et maintes fois répétés par d’autres chercheurs, reposent évidemment sur l’ensemble de la base de données de la Banque Mondiale, et pas seulement sur les quelques observations qui figurent à titre d’illustration sur le graphique de la page 19. Les mesures de PNB et de PIB étant très fortement corrélées entre elles, la nature précise de la mesure retenue n’a bien entendu aucun effet sur la forme générale ou sur la force de ce lien.

En ce qui concerne le modèle de la ville axiale, présenté au chapitre 11, c’est simplement une extension du modèle concentrique intra-métropolitain classique d’Alonso, et n’a rien à voir avec le pouvoir d’achat, les exportations et les ventes locales.