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Jean-Michel Jauze et Jean-Louis Guébourg ont réuni dans ce livre trente communications traitant des inégalités spatiales dans l’océan Indien. Ces communications sont issues d’un colloque organisé en 2004 par le Centre de recherches et d’études en géographie de l’Université de la Réunion (CREGUR). À la suite d’un texte introductif de J.-L. Guébourg, qui dresse un vaste tableau du bassin média-océanique, de sa formation il y a 165 millions d’années au développement récent des organisations d’intégration régionale, ces actes sont divisés en six thèmes : histoire et littérature ; santé et éducation ; urbanisation et organisation du territoire ; société et culture ; tourisme et économie ; développement et aménagement du territoire. Si la Réunion est l’espace le plus étudié avec une douzaine d’articles, Madagascar, Mayotte, Singapour ou l’Afrique du Sud ne sont pas oubliés.

Comme dans la plupart des ouvrages de ce genre, les contributions rassemblées sont de qualité inégale et le meilleur côtoie le moins bon. On trouve dans la première catégorie, entre autres, le texte intéressant d’Isabelle Musso sur les pratiques touristiques affinitaires à la Réunion, considérées comme « post-migratoires », puisqu’il s’agit de personnes d’origine réunionnaise vivant désormais en France métropolitaine et retournant plus ou moins régulièrement en vacances dans leur île, accueillis par leur famille. Dans un autre registre, le travail de Wilfrid Bertile fait utilement le point sur les disparités de développement entre les îles de l’océan Indien, révélant une intégration régionale balbutiante, tout comme celui de Jean-Michel Jauze qui compare l’urbanisation, à plusieurs échelles, de Maurice, de la Réunion et de Rodrigues. Du côté du moins bon, nous ne citerons que le texte aux illustrations énigmatiques sur Singapour, qui navigue entre inventaire et promotion naïve du micro-État.

Entre zooms sur des thèmes pointus ou des lieux particuliers et des synthèses fort utiles, le lecteur trouvera dans cet ouvrage de nombreuses informations et actualisera ses connaissances sur un espace trop peu étudié. Dommage que la cartographie, abondante et de bonne facture, soit parfois reproduite à une trop petite échelle, rendant certaines cartes et légendes presque illisibles.