Note liminaire

Les paradoxes et défis actuels du développement urbain et métropolitain[Notice]

  • Mario Carrier,
  • Ugo Lachapelle et
  • Florence Paulhiac Scherrer

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  • Mario Carrier
    École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD), Université Laval
    Mario.Carrier@esad.ulaval.ca

  • Ugo Lachapelle
    Département d’études urbaines et touristiques (DEUT), Université du Québec à Montréal
    Lachapelle.Ugo@uqam.ca

  • Florence Paulhiac Scherrer
    Département d’études urbaines et touristiques (DEUT), Université du Québec à Montréal
    Paulhiac.Florence@uqam.ca

Les nouveaux défis que la mondialisation pose aux villes et aux régions métropolitaines sont nombreux et nourris de paradoxes. Pendant que celles-ci sont soumises à l’interdépendance croissante des réseaux économiques et sociaux dans le monde et doivent développer leur compétitivité et leur attractivité, on exige d’elles qu’elles s’ajustent aux préceptes du développement durable. Ces préceptes demandent non seulement de concilier croissance économique et protection de l’environnement, mais également de se préoccuper des questions d’équité sociale et spatiale dans la mise en place des dynamiques de développement. Qui plus est, ces défis doivent être abordés dans le respect, sinon le renforcement, des identités territoriales. Ces nouveaux paradigmes du développement urbain et métropolitain, qui ont émergé avec force au cours des dernières décennies, posent de nouveaux défis en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Ces défis pourraient être résumés par le lien que les territoires doivent maintenir entre, d’une part, un développement ancré dans leur réalité locale, faisant notamment appel à leurs propres ressources humaines et matérielles et, d’autre part, leur connectivité physique et sociale, d’un point de vue endogène et exogène. Ainsi, les défis urbains et métropolitains croisent les thèmes de la recherche urbaine et régionale. C’est sur ces thèmes que ce numéro de la revue réunit six textes sélectionnés à partir de communications présentées lors d’un séminaire de la section Amériques de l’Association pour la promotion de l’enseignement et de la recherche en aménagement et en urbanisme (APERAU), tenu à l’Université Laval les 31 octobre et 1er novembre 2013 intitulé « Les paradoxes et défis actuels du développement urbain et métropolitain : contributions de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ». Les trois premiers textes traitent à leur façon et à partir de différents thèmes (décentralisation, innovation et transport) de la gouvernance urbaine et métropolitaine. Le quatrième texte s’intéresse aux questions de mobilité des personnes âgées, population souvent en croissance rapide et ayant des besoins distincts, dans un contexte métropolitain. Enfin, les cinquième et sixième textes analysent des expériences d’aménagement et de revitalisation en milieu périurbain et urbain, en touchant particulièrement la question de l’habitat. Cinq de ces textes s’intéressent uniquement ou principalement à des villes et régions d’Amérique du Nord, incluant le Mexique, alors qu’un autre texte se penche sur une ville européenne, en l’occurrence, Bruxelles. Au centre du phénomène du développement urbain et métropolitain, se trouve la question de sa gouvernance. Dans une démarche exploratoire et descriptive, Jean-François Meloche croise les questions de la gouvernance urbaine et de la décentralisation inframunicipale dans les grandes villes des Amériques. En effet, parmi les défis de la métropolisation, ceux relatifs aux modalités de la gestion publique des territoires apparaissent centraux pour comprendre les changements au coeur de l’action publique contemporaine. Son article vise, à partir de huit cas, à faire des comparaisons sur le niveau de décentralisation et d’autonomie des unités inframunicipales. Rappelant qu’à la base de l’argumentation en faveur de la décentralisation municipale il y a l’objectif de la vitalité de la démocratie locale, Meloche précise que les contributions empiriques sur les retombées de la décentralisation inframunicipale demeurent limitées. Au centre de son travail de comparaison entre des grandes villes des Amériques, se trouve le cas de la ville de Montréal qui, incidemment, avec ses arrondissements, s’avère un modèle de décentralisation municipale. En s’appuyant sur la littérature existante, l’auteur propose une approche principalement qualitative pour mesurer le niveau d’autonomie des unités inframunicipales, et ce, selon quatre aspects institutionnels, soit la constitution légale, l’autonomie politique, l’autonomie budgétaire et la décentralisation financière. Outre la ville de Montréal, les villes de Toronto, NewYork, Los Angeles, Mexico, Bogotá, São Paulo et Buenos Aires …