TY - JOUR ID - 902416ar T1 - Les musiques classique, moderne et contemporaine larguées par la radio publique : le cas d’Espace musique A1 - Boivin, Jean JO - Circuit VL - 16 IS - 3 SP - 95 EP - 105 SN - 1183-1693 Y1 - 2006 Y2 - 28 mars 2024 13:59 PB - Les Presses de l'Université de Montréal LA - FR AB - À l’automne 2004, la Société Radio-Canada remplaçait la Chaîne culturelle par une nouvelle chaîne radio vouée aux émissions musicales, Espace musique, dont le ton et le contenu allégés ont suscité de vives réactions dans le milieu musical québécois. La place accordée à la musique classique, mais aussi aux commentaires avertis axés sur les oeuvres musicales et sur la vie culturelle en général s’y révèle considérablement réduite. Quant aux musiques nouvelles et contemporaines, elles se voient reléguées à la périphérie d’une programmation ouvertement populiste, éclectique et multiculturelle. Sur les ondes d’Espace musique, les véritables spécialistes de la culture sont de moins en moins appelés à commenter les réalisations artistiques marquantes ou émergentes, et à situer dans leur contexte les diverses démarches créatrices, d’ici ou d’ailleurs. Cette modification en profondeur de la radio publique canadienne de langue française, naguère de haut calibre mais jugée trop élitiste par ses dirigeants, répondrait à une volonté d’élargir la clientèle et de mieux témoigner de la diversité culturelle canadienne. Les conséquences à plus long terme paraissent toutefois inquiétantes, de nombreuses sociétés de concerts éprouvant déjà des difficultés à recruter un nouveau public. La Société Radio-Canada aurait-elle pris le mauvais virage, alors que de nouveaux moyens de diffusion de la musique se développent, y compris des stations de radio spécialisées, privées et accessibles uniquement sur la Toile? Le soutien accordé durant plusieurs décennies aux créateurs et à leurs interprètes par les radios publiques, au Canada et ailleurs dans le monde occidental, aurait-il été en partie abandonné? La musique contemporaine pourrait être l’une des principales perdantes de ce paysage radiophonique en rapide transformation. À titre d’exemple, les entrevues avec les compositeurs ont pratiquement été éliminées des ondes de la radio publique canadienne. Cotes d’écoute, commentaires d’auditeurs et citations de spécialistes de l’histoire de la radio appuient ce texte volontairement polémique en faveur d’une plus grande responsabilisation des dirigeants de la radio d’État, notamment en ce qui concerne le répertoire moderne et contemporain. AB - In the Fall of 2004, CBC replaced their French-language "Cultural Channel" by a new station, "Espace musique", devoted to musical programming. The light tone and content of this station has provoked lively reactions in the Quebec musical milieu. The time allotted to classical music and also to informed commentary on musical works and on cultural life in general is considerably reduced on this new station. As for new and contemporary music, it is relegated to the margins of the eclectic, multicultural and overtly populist programming. On the air, the veritable cultural specialists are ever less frequently called upon to offer commentary on important or emerging artistic creations, and to contextualize the various creative approaches of artists from here and abroad. This change in the level of Canadian French-language public radio, previously of high calibre, but judged too elitist by its directors, is purported to respond to a desire to better reflect Canadian cultural diversity. The long term consequences, however, seem worrying: many concert producers are already experiencing difficulty recruiting a new audience. Has CBC taken a wrong turn, at a time when new means of broadcasting are being developed, including the creation of specialized, private radio stations accessible on the Web? Is the support which public radio has given over the last several decades to composers and performers in Canada and abroad being partially abandoned? Contemporary music could be one of the principle losers in this radio landscape in rapid transformation. To give but one example, interviews with composers have all but been abandoned from the Canadian public airwaves. Audience ratings statistics, listeners' comments and quotations from specialists are used in support of this deliberately polemical text which pleads for the directors of state-funded radio to make responsible decisions, notably with regards to modern and contemporary repertoire. DO - https://doi.org/10.7202/902416ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/902416ar L1 - https://www.erudit.org/fr/revues/circuit/2006-v16-n3-circuit3624/902416ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -