Résumés
Abstract
The integration of bloodmaring, the industry of harvesting blood from pregnant horses for the synthesis of equine chorionic gonadotropin (eCG), into Icelandic agricultural forms exposes tenuous interconnections of agrarian life, supply chains, and market interests. Corporealities and biotechnology are intertwined intimately, creating strange bedfellows spanning species, lifeways, nations, and economies within the bucolic landscape of rural Iceland. Governed by biopharmaceutical supply chains, raw resources are obscured from the final medicalized product; a quagmire of interspecies sub-contractors flow through sterilized vials, condensing in the reproductive systems of livestock in North America. Within these networks, female bodies are commoditized and technologized, fused together, and manipulated to exploit their reproductive capacities on an international scale. This paper travels international agricultural networks by tracing the veins on a mare’s neck to the circuits through which blood is reformulated into a biopharmeceutical product biologically recycled in the bodies of other livestock. Engaging feminist theory on new materialisms, science studies, and human and nonhuman animal relationships, this paper provides a multispecies ethnography of bloodmaring by exploring female agricultural bodies ensnared and enlivened via food production supply chains.
Résumé
Dans les fermes agricoles islandaises, on a intégré la pratique de prélèvement hormonal chez les juments, une industrie qui consiste à prélever le sang de juments pur sang en état de gestation pour réaliser la synthèse de l’hormone gonadotrophine chorionique équine (PMSG). Cette pratique met en évidence les interdépendances fragiles entre la vie agraire, les réseaux d’approvisionnement alimentaire, et les intérêts des marchés. Les réalités corporatives et la biotechnologie sont intimement liées, créant ainsi d’étranges partenariats que l’on retrouve à tous les niveaux, que ce soit chez les différentes espèces vivantes, la façon dont vivent les gens, les pays et les économies, avec pour toile de fond les paysages bucoliques de la campagne islandaise. Régie par les réseaux de distribution biopharmaceutiques, la fabrication des produits médicaux masque complètement les ingrédients naturels bruts au final. C’est ainsi qu’un amalgame de sous-produits interspécifiques circulent dans des flacons stérilisés, mélanges qui se retrouvent finalement condensés dans les systèmes reproductifs du bétail nord-américain. Ce sont les mêmes réseaux qui, à l’échelle internationale, régissent la marchandisation et la technologisation du système reproductif du bétail femelle, que l’on fusionne et que l’on manipule afin d’en soutirer toute la capacité. Cet article parcourt les réseaux agricoles à l’échelle internationale et couvre une variété de sujets, de la jument dont on cherche les veines cervicales, jusqu’aux réseaux au sein desquels le sang est transformé en un produit biopharmaceutique que l’on recycle dans le système reproductif d’autres animaux d’élevage. En intégrant les théories féministes sur les nouveaux matérialismes, certaines études scientifiques et les relations humaines et non humaines, cet article présente une ethnographie multispécifique du prélèvement sanguin chez les juments en examinant le corps de femelles animales que l’on immobilise de force, et à qui l’on injecte des hormones de reproduction, que les réseaux d’approvisionnement de produits alimentaires rendent au final plus ‘attrayants’.