Résumés
Résumé
Depuis plus d’un siècle, le principe qui fonde les activités de traitement de l’information (la bibliothéconomie, la documentation, les archives) repose sur l’idée que les connaissances sont universelles et que, en conséquence, elles peuvent être organisées partout de la même façon. En outre, cette organisation est beaucoup plus efficace quand on établit des règles et incite les professionnels à les suivre.
Dès lors, les documents porteurs de ces connaissances doivent être décrits le plus objectivement possible; les lieux où sont réalisés leur traitement et leur conservation doivent être considérés comme des systèmes techniques dont il faut quantifier les flux et mesurer l’efficacité; et enfin, les usagers, naturellement en demande de ces connaissances, peuvent être catégorisés, ce qui permet de mieux répondre à leurs besoins.
Globalement, cette vision nous paraît caractéristique d’un paradigme que nous qualifions de classique tant il marque le monde du traitement de l’information. Ces trois bases sont : universalité-normalisation, objet-document, et organisme-système.
Sans contester l’apport de ce paradigme pour expliquer et améliorer les systèmes d’information documentaire (SID), il nous paraît néanmoins qu’il traduit une approche trop technique de l’activité documentaire. Il ne permet ainsi ni de comprendre les comportements et les pratiques des usagers (encore moins ceux des non-usagers), qui doivent seulement se plier à l’organisation du SID, ni de discuter du bien-fondé des pratiques des professionnels puisque ceux-ci doivent tous faire la même chose (norme universelle) où qu’ils travaillent. Nous voudrions ici proposer une nouvelle approche mettant l’homme (auteur; médiateur; usager) au centre des phénomènes observés dans la recherche informationnelle. Cette approche s’appuie sur un paradigme, qualifié par nous d’informationnel et qui s’inscrit complètement dans une démarche communicationnelle, d’où l’intérêt de regarder du côté de ce champ disciplinaire. Les concepts fondateurs en sont : intentionnalité, signification, et personnalisation.
L’objectif n’est pas de substituer un paradigme à un autre. Chacun correspond en effet à une vision particulière du monde. Il s’agit bien davantage pour nous de fonder la science de l’information comme une science de l’homme.
Abstract
For the past century, the fundamental principle guiding information management (library science, documentation, archives) rests on the idea that knowledge is universal and that, consequently, it can be organised in the same fashion everywhere. Besides, this organisation is made more efficient when the rules are well established and professionals are encouraged to use them.
The documents upon which knowledge is stored must be described in the most objective manner possible and the places where their processing and storage are carried out must be considered as technical systems whose inputs and efficiency can be measured. Finally, the users, who wish to use this knowledge, can be classified in order to better meet their needs.
Globally, this vision is consistent with a paradigm that can be qualified as classic, insofar as it has had an important impact on processing. Three principals are important; they are universality-standardisation, object-document and organisation-system.
Without questioning the contribution of this paradigm to the description and improvement of document information systems, it is nevertheless clear that it qualifies a much too technical approach to documentation. It does not enable one to understand the behaviours and practices of users (and even less those of non-users), who must comply with the organisation of this information system. Nor does it leave room for a discussion of the merits of practices given that professionals must comply with the universal standard regardless of where they work. This article suggests a new approach that places the human (author, mediator, user) at the centre of phenomena observed in information research. This approach is based on a paradigm that we label as informational and is completely described is a communication approach; examining this discipline becomes relevant. The founding concepts are intent, meaning and personalisation.
The purpose is not to replace one paradigm with another. Each conveys a specific outlook on the world. The goal is to establish information science as a human science.
Resumen
Desde hace más de un siglo, el principio básico de las actividades del tratamiento de la información (la biblioteconomía, la documentación, los archivos) se apoya en la idea de que los conocimientos son universales y que, por lo tanto, pueden organizarse de la misma manera en todas partes. En consecuencia, esta organización es mucho más eficaz cuando se establecen reglas y se incita a los profesionales a respetarlas.
Así, los documentos que contienen conocimientos deben describirse lo más objetivamente posible; los lugares donde se los procesa y guarda deben considerarse como sistemas técnicos en los que es necesario cuantificar el movimiento y medir la eficacia; finalmente, los usuarios, que naturalmente están a la búsqueda de estos conocimientos, pueden categorizarse, lo que permite responder mejor a sus necesidades.
Globalmente, esta visión que nos parece característica de un paradigma que clasificaremos como clásico dado el grado en que marca el mundo del tratamiento de la información. Sus tres pilares son: universalidad-normalización; objeto-documento y organismo-sistema.
Sin poner en cuestión el aporte de este paradigma para explicar y mejorar los sistemas de información documental (SID), nos parece sin embargo que representa un enfoque demasiado técnico de la actividad documental. No permite comprender ni los comportamientos ni las prácticas de los usuarios (menos todavía los de los que no son usuarios), que sólo deben someterse a la organización del SID, ni tratar las bases de las prácticas de los profesionales, dado que estos deben hacer lo mismo (norma universal) trabajen donde trabajen. Desearíamos proponer aquí un nuevo enfoque que pone al hombre (autor; intermediario; usuario) en el centro de los fenómenos observados en la búsqueda de la información. Este enfoque se apoya sobre un paradigma, que calificamos como informático y que se inscribe completamente en un proceso comunicativo, de donde proviene el interés de ver el lado de este campo disciplinario. Los conceptos básicos son: intención—significación—personalización.
No nos proponemos sustituir un paradigma por otro. Cada uno corresponde, efectivamente, a una visión particular del mundo. Para nosotros se trata más bien de basar la ciencia de la información en las ciencias humanas.
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