Résumés
Résumé
Au renouvellement de leur deuxième contrat avec le gouvernement du Québec en 1924, les Soeurs de la Providence, propriétaires de l’Asile Saint-Jean-de-Dieu depuis 1873, s’engagent, pour les cinquante années suivantes, à nourrir, entretenir, traiter et réhabiliter les malades mentaux. S’ensuivent, dans les années 1940 et 1950 des relations interpersonnelles et interprofessionnelles difficiles entre les soeurs et un groupe de jeunes psychiatres, dits modernistes. Le climat proprement thérapeutique s’envenime au profit d’intérêts politiques au sein même de l’institution. Ces tensions sont explicitement révélées en 1962 lors du dépôt du rapport Bédard sur la Commission d’étude des hôpitaux psychiatriques au Québec. Les tensions entre religieuses et psychiatres, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1970, longtemps évacuées du discours historique n’ont pas permis, jusqu’ici, d’en révéler tous les aspects ou conséquences liés aux soins et au devenir des psychiatrisés. Nous entendons, dans cet article, mettre en lumière cette bataille mémorielle à propos du statut religieux de Saint-Jean-de-Dieu.
Abstract
The Sisters of Providence, owners of the Saint-Jean-de-Dieu asylum since 1873, renewed their second contract with the Quebec government in 1924. Over the next fifty years, they undertook to feed, maintain, treat and rehabilitate mental patients. During the 1940s and 1950s the inter-personal and inter-professional relations between the sisters and a group of young psychiatrists, so-called modernists, became difficult. The proper therapeutic climate fell victim to political interests within the institution. These tensions are explicitly revealed in 1962 in the Bédard Report on the study of psychiatric hospitals in Quebec. Information about the tensions between the sisters and the psychiatrists from the Second World War until the 1970s, has long been ignored in historical discourse, thus failing until now to reveal all aspects or consequences related to care of the mentally ill. It is this important struggle around the religious status of Saint-Jean-de-Dieu that we intend to highlight in this article.