Comptes rendus : Régionalisme et régions – Amériques

Integración regional de América Latina. Procesos y actors.Behar, Jaime, Rita Giacalone et Noemi B. Mellado (dir.). Stockholm, Sweden, Institute of Latin American Studies, Stockholm University, 2001, 232 p.[Notice]

  • Nicolas Foucras

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  • Nicolas Foucras
    Professeur au tec de Monterrey, Mexique
    Candidat au Doctorat à l’Université Laval et
    Chercheur au Centre d’études interaméricaines

Le livre rassemble onze rapports présentés lors du symposium sur la « Participation des acteurs sociaux du secteur productif à l’intégration régionale » organisé pour le 50e Congrès international des américanistes à Varsovie en juin/juillet 2000. Les auteurs sont des académiciens originaires du Mexique, du Pérou, de l’Argentine, du Venezuela et de la Suède. La variété des thèmes traités est importante, mais ils sont ordonnés par degré de généralité. Les premiers chapitres se concentrent sur les conséquences macro-économiques de l’intégration régionale. À la différence de la plupart des études sur ce sujet, les aspects commerciaux ne dominent pas et l’ouvrage aborde d’autres thèmes tels que le secteur financier et la coordination des politiques monétaires. Dans une deuxième partie, il est fait référence aux acteurs de l’intégration : le caractère de leur participation, les effets qu’ils doivent supporter et le rôle qu’ils sont amenés à jouer. Ces analyses correspondent à une tendance récente qui se préoccupe de la participation de la société à l’intégration. La première étude de Jaime Basso analyse l’évolution du système financier en Amérique latine au cours de la dernière décennie. L’auteur se concentre sur la restructuration du secteur et la participation étrangère. Pour Basso, la libération et la dérégulation financière auront eu un rôle fondamental dans la croissance économique en permettant un plus grand flux d’investissement. Il envisage la perspective de l’intégration du secteur au niveau régional mais aussi global. Pour lui, la stabilité monétaire et financière est la condition pour la création d’un marché commun continental. Ce sujet est repris par Jaime Behar qui se penche sur le cas du Mercosur. Au départ, l’auteur se concentre sur les efforts qui devraient être entrepris pour coordonner les politiques macro-économiques et réaliser une union monétaire. Il focalise son analyse sur le degré de synchronisation des cycles économiques nationaux. Behar constate un manque de flexibilité, imputé aux structures économiques en place, qui empêche le Mercosur de faire face aux chocs asymétriques de la demande. Il constate que le Brésil et l’Argentine partagent comme priorité la lutte contre l’inflation mais les moyens de stabilisation utilisés sont différents. Il en conclut que l’harmonisation des politiques macro-économiques et la création de l’union monétaire sont difficilement réalisables. Luis Toro, dans un cadre plus traditionnel, étudie le processus de négociation entre la Communauté andine des nations (can) et le Mercosur. Il analyse l’augmentation récente des flux réciproques et estime que l’échange de préférences douanières devrait favoriser la création d’une zone de libre échange. De plus, pour Toro, le rapprochement permettrait aux pays de renforcer leur position dans l’optique des négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques. Les effets du processus d’ouverture commerciale sur les agents de production sont étudiés par Luisa Molina qui analyse le cas du secteur du riz en Colombie et au Venezuela. Elle justifie la pratique d’une bonne administration du commerce, notamment pour éviter l’usage du dumping. Elle analyse le rapprochement qui s’est opéré entre les agents de production des deux pays conduisant le processus intégrationniste à renforcer la pratique d’une intervention active. Oscar Florez et Anabella Dávila analysent les effets du processus de libéralisation économique du Mexique sur le secteur sidérurgique en distinguant les facteurs contextuels et intrinsèques qui ont affecté sa restructuration récente. Même si les auteurs reconnaissent l’importance des premiers, ils estiment que la transformation est surtout le fait des modalités intrinsèques de la gestion d’entreprise. Les auteurs se penchent sur les stratégies corporatives modernes des groupes économiques, basées sur une gestion traditionnelle de type familial, qui misent sur l’intégration et la diversification de la production ainsi que sur des alliances avec des investisseurs …