Comptes rendus

Économie internationale : The New Economic Diplomacy. Decision-Making and Negotiation in International Economic Relations.Bayne, Nicholas et StephenWoolcock.Hampshire, Ashgate Publishing, 2003, 328 p.[Notice]

  • Raúl Bernal-Meza

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  • Raúl Bernal-Meza
    cerial, Mendoza, Argentine

Le livre de Bayne et Woolcock aborde la diplomatie économique dans le contexte du nouveau monde global émergeant comme résultat des processus économiques et politiques en cours depuis dix à quinze ans. Il porte essentiellement sur la politique extérieure des principaux pays développés du monde, son objectif étant d'identifier comment les États conduisent leurs relations économiques internationales en ce début du xxie siècle, comment ils prennent leurs décisions sur le plan intérieur et comment ils négocient sur le plan extérieur avec les autres États. Bien que ce soient les États qui attirent l'attention de l'ouvrage, le livre prend un chemin innovateur parce qu'il inclut les acteurs non étatiques, principalement les ong, qui exercent de plus en plus d'influence dans les processus de prises de décision. Cette influence découle des changements apparus après la fin de la guerre froide et avec les progrès du processus de mondialisation. Édité par Nicholas Bayne et Stephen Woolcock, qui écrivent une grande partie des chapitres, ainsi que l'introduction et les conclusions, ce livre est le produit de cours et de séminaires tenus à la London School of Economics and Political Science. Il tourne autour de deux axes: les tensions entre politique et économie et celles existant entre facteurs internes et externes dans les prises de décision, dans les deux cas en relation avec le thème central du livre : la nouvelle diplomatie économique. La structure du livre est divisée en deux parties, plus l'introduction et les conclusions, soit au total 18 chapitres. La première partie, qui aborde La nature de la diplomatie économique (The Nature of Economic Diplomacy) contient huit chapitres. Ceux-ci examinent des questions théoriques et pratiques et des cas d'étude historiques et contemporains, en majorité sous la plume des éditeurs, en plus de la participation de Colin Budd et de Phil Evans. La deuxième partie traite des Niveaux multiples de la diplomatie économique (Multi-Level Economic Diplomacy) et comprend également huit chapitres qui abordent des cas empiriques et pratiques de la nouvelle diplomatie économique ; dans cette partie s'expriment des praticiens expérimentés dans ce domaine (diplomates, fonctionnaires internationaux et gouvernementaux, ainsi que des représentants d'ong), comme Colin Budd, Phil Evans, Matthew Goodman, Patrick Rabe, Ivan Mbirimi, Nigel Wicks et Richard Carden, qui fournissent la partie pratique du livre, laquelle comprend aussi des analyses des éditeurs eux-mêmes. Rédigé en suivant une excellente méthodologie, chaque chapitre commence par une synthèse du sujet traité, dans laquelle l'auteur signale aussi les liens thématiques avec les autres chapitres, ainsi qu'avec les objectifs généraux du livre et les conclusions partielles. Le travail d'éditeur de Bayne et Woolcock permet au lecteur de situer chaque sujet et chaque chapitre dans le contexte d'ensemble que l'ouvrage entend présenter. En expliquant la nature de la diplomatie économique, Bayne et Woolcock commencent par poser la question de savoir pourquoi cela vaut la peine d'étudier ce sujet. Ils répondent en indiquant quatre raisons principales, qui à leur tour fondent des objectifs allant au-delà des sujets spécifiques traités dans les chapitres, mais correspondant aux caractéristiques de la politique et de l'économie à l'époque de l'après-guerre froide et de la mondialisation du capitalisme. La première des raisons invoquées est que la diplomatie économique est à la fois un processus et des structures. Plus les rapports de pouvoir sont équilibrés, plus le processus de négociation semble important. Deuxièmement, la diplomatie économique est de plus en plus importante, dans la mesure où après la guerre froide les facteurs de sécurité jouent un rôle moins important, face aux relations économiques qui tendent à prévaloir. Troisièmement, les gouvernements ressentent le besoin d'être efficaces et de poursuivre l'objectif …