Comptes rendus : Études stratégiques et sécurité

Zimmermann, Doron et Andreas Wenger (dir.), How States Fight Terrorism. Policy Dynamics in the West, Boulder, co, Lynne Rienner Publishers, 2007, 261 p.[Notice]

  • Alexandra Tardif-Villeneuve

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  • Alexandra Tardif-Villeneuve
    Programme Paix et sécurité internationales
    hei, Université Laval, Québec.

C’est en faisant réaliser aux pays occidentaux que nul n’est à l’abri d’éventuelles attaques terroristes que les événements du 11 septembre 2001 ont donné naissance à un mouvement d’éveil, particulièrement en Occident, sur l’importance du contre-terrorisme. Le terrorisme n’est en rien nouveau. Cependant, les mouvements politiques violents ont évolué, passant des menaces physiques nationales à des menaces idéologiques transnationales. Le sujet ayant évidemment fait couler beaucoup d’encre depuis 2001, une littérature abondante traite des différents enjeux liés au terrorisme et plus particulièrement au contre-terrorisme. Pensons notamment aux ouvrages de Ramraj, Hor et Roach (2005) et de Howard et Sawyer (2004). Le livre How States Fight Terrorism. Policy Dynamics in the West tente de dresser le bilan le plus exhaustif possible de l’évolution de l’élaboration des politiques pour contrer le terrorisme en Occident. Écrit par différents spécialistes, il est divisé en quatre parties : tout d’abord les politiques de contre-terrorisme en Europe, puis en Amérique du Nord, ensuite l’approche intégrée du contre-terrorisme et enfin une conclusion proposant une réflexion sur l’équilibre entre efficacité et légitimité du contre-terrorisme. Les directeurs de l’ouvrage, Wenger et Zimmermann, ont élaboré un chapitre qui, en tête du livre, fait état des nouvelles perspectives des politiques nationales de contre-terrorisme. Expliquant l’importance des événements du 11 septembre 2001 dans l’évolution du contre-terrorisme, les auteurs en profitent pour tirer, dès le début, deux conclusions générales préliminaires. Premièrement, les attaques du 11 septembre ont créé une ouverture pour l’élaboration d’une politique de contre-terrorisme plus unifiée. Deuxièmement, l’implantation d’une telle politique a été lourdement hypothéquée par la volonté américaine d’envahir l’Irak. La première partie de l’ouvrage décrit l’évolution de l’élaboration des politiques de contre-terrorisme en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Norvège. Pour commencer, Laura K. Donohue explique que, malgré la réaction musclée de la Grande-Bretagne aux événements du 11 septembre 2001 et en dépit des apparences, la Grande-Bretagne n’a pas tellement changé en matière de contre-terrorisme. La plupart des mesures adoptées par le Parlement étaient déjà en place avant 2001. Pour sa part, Victor Mauer analyse l’attitude et les actions entreprises par l’Allemagne dans la lutte contre le terrorisme. La solidarité immédiate et l’appui quasi inconditionnel de l’Allemagne pour les États-Unis à la suite du 11 septembre ont tôt fait de s’éroder lorsque les États-Unis ont décidé d’envahir l’Irak. La question de l’Irak a fait réaliser à de nombreux pays, particulièrement à l’Allemagne, que les événements de 2001 n’avaient pas créé miraculeusement une harmonisation de la perception de cette nouvelle menace ni une homogénéité dans les mesures pour contrer le terrorisme. Mauer aborde aussi la délicate question de l’équilibre entre les libertés civiles et la sécurité nationale et internationale. Il consacre de surcroît une section à l’un des aspects principaux de la stratégie allemande, soit le multilatéralisme, qui se concrétise par une participation accrue à l’Union européenne, aux Nations Unies et à l’otan. Enfin, Tore Nyhamar discute des mesures de contre-terrorisme en Norvège dont l’élément central est l’important rôle des forces armées. Pour la Norvège, qui se trouve en périphérie du nouveau conflit et qui a peu d’expérience en matière de terrorisme national et international, l’important est de maintenir l’alliance transatlantique ; pour elle, l’otan doit en effet demeurer une organisation qui assure la défense collective de ses membres. Du côté national, des lignes de démarcation fortes existent entre les différentes organisations impliquées dans le contre-terrorisme (police, armée, National Security Authority, etc.), ce qui mine l’établissement de politiques de contre-terrorisme unifiées. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, les mesures contre-terroristes du Canada et des États-Unis sont passées au peigne fin. Tout d’abord, Margaret Purdy explique que la question …