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Entrevue avec Yvan Noé Girouard[Notice]

  • Magali Zimmer

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  • Entrevue réalisée par
    Magali Zimmer
    Doctorante en sciences sociales, Université du Québec en Outaouais
    zimm01@uqo.ca

Je vais commencer par présenter l’AMECQ, et ma vision de ce qu’est cette association et puis juste après ça je reviendrai sur mon parcours personnel. L’AMECQ regroupe présentement 87 journaux communautaires. On entend par journal communautaire, un journal qui est édité par un organisme à but non lucratif. Je tiens à faire une petite précision sur le mot communautaire. Ce terme est aussi utilisé par les hebdos privés qui se disent communautaires parce qu’ils desservent la communauté. Cette expression vient de l’anglais community news. Mais ce n’est pas la même chose que ce que nous entendons par communautaire. Pour nous, communautaire, ça veut dire qui appartient à la communauté. Ce sont donc des organismes à but non lucratif, partant de personnes qui dans un milieu décident de se doter d’un outil de communication qui leur appartient. Alors, un journal est créé pour traiter de l’information locale. Le dénominateur commun de nos 87 membres, c’est que ce sont des journaux qui diffusent de l’information locale et régionale. C’est donc la prise en charge de l’information locale et régionale par les citoyens. Je ne sais pas, mais si on parle de la période actuelle, l’avènement des journaux communautaires au Québec a pris naissance vers le milieu des années 1970. Il y avait des journaux qui naissaient comme ça à gauche, à droite, sans qu’il y ait de concertation. Et, à un moment donné, ces journaux ont commencé à frapper à la porte du ministère des Communications du Québec. Et face à ces demandes, les gens au Ministère ont dit : Bon c’est bien intéressant, mais il y a trop d’intervenants, vous allez vous regrouper. Comme ça on va dialoguer avec un seul groupe pour l’ensemble. À ce moment-là, ce n’était pas structuré, c’étaient des journaux champignons qui naissaient de façon éparse. Notamment sur la Haute-Côte-Nord, il y avait beaucoup de villages avec des journaux communautaires. À Montréal, il y avait un autre groupe qui existait aussi. Et donc ces deux groupes-là se sont joints à d’autres journaux en novembre 1980 à Québec pour fonder l’Association. Et puis ça a fait boule de neige, parce que le Ministère accordait des subventions aux journaux. Il y a eu un creux de vague en 1985 parce que le ministre de l’époque a cessé de donner des subventions. Mais on travaille en partenariat quand même, depuis la naissance de l’Association, avec ce qui est maintenant le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. On travaille pour la bonification des subventions ; le programme a été renouvelé il y a trois ans. Il y a une bonne entente qui existe et les journaux peuvent recevoir également de la publicité gouvernementale. Pour répondre à la question du début, moi je suis arrivé à l’AMECQ en 1990. J’étais auparavant directeur d’un journal communautaire, j’étais journaliste, je faisais de la gestion, de l’administration, ce journal s’appelait Le Monde. A l’époque, ce journal publiait 23 000 exemplaires, deux fois pas mois, et j’étais sur le point de laisser mes fonctions là-bas. Et l’Association était alors dans un creux de vague, il y avait eu un congrès à Rivière-du-Loup en 1990 et on se demandait si l’Association n’allait pas fermer. À ce moment-là, il y a Raymond Gagnon, qui a été nommé président… Je dis nommé parce qu’il y avait seulement 20 personnes à l’assemblée générale. Alors, M. Gagnon a dit : « Si on est pour mourir, ce sera debout et non à genoux, on va se battre, on va trouver des solutions. » À ce moment, ils m’ont demandé si je ne voulais …