TY - JOUR ID - 018166ar T1 - Politique du poétique A1 - Espitallier, Jean-Michel JO - Études françaises VL - 44 IS - 1 SP - 111 EP - 117 SN - 0014-2085 Y1 - 2008 Y2 - 28 mars 2024 11:52 PB - Les Presses de l'Université de Montréal LA - FR AB - Le choix, pour Jean-Michel Espitallier, poète et écrivain, d’écrire de la poésie (comme genre « insoumis ») représente en soi une position politique, un réel engagement. Contre toute forme d’embrigadement, sceptique à l’égard des oeuvres explicitement et programmatiquement politiques, Espitallier ne voit d’engagement possible que dans les formes, la rhétorique, l’exigence stylistique, puisqu’au fond, c’est la langue, toujours, qui comme objet politique, constitue la Cité et les représentations qu’elle se fait du monde et d’elle-même. Mais il se plaît également à rappeler, après tant d’autres, dont Nietzsche, que le rire, la farce, le comique, la frivolité peuvent être des outils d’exploration des tragédies du monde et des moyens de s’y opposer, de jouer contre, renvoyant dos à dos l’esprit de sérieux des faux prophètes et les risques de récupérations qui pèsent sur des oeuvres engagées par calculs, modes, paresses intellectuelles. Une position dandy, en quelque sorte, où le goût prononcé du canular, de la logique poussée à son absurdité, du grotesque, de la légèreté amusée tentent de désamorcer et de démasquer l’inhumanité contemporaine. AB - For the poet and writer, Jean-Michel Espitallier, choosing to write poetry (as a “rebellious” genre) represents a political stance, a genuine commitment. Refusing to be drawn in, skeptical of the explicit or programmatically political, Espitallier adheres solely to form, rhetoric, the demands of style, since language fundamentally remains the political object that constitutes the human community and its worldly representations. It’s heartening to recall that many others, including Nietzsche, view laughter, joking, comedy, frivolity as tools to explore and confront the tragedies of the world, to juxtapose and rebound from serious-minded false prophets, and the risk of being snagged that weighs down the calculating, fashionable or intellectually lazy engaged works. With a hint of trickery, logic is pushed to its absurd, even grotesque, extreme and an amused lightness acts to mitigate and unmask contemporary inhumanity. DO - https://doi.org/10.7202/018166ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/018166ar L1 - https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/2008-v44-n1-etudfr2271/018166ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -