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Jeudi 11 Septembre 2014

[…]

Je me rends aux demipensées qui occupent tous les bancs de mon jardin intérieur et font de la résistance chaque fois que je leur dis : levez-vous ! On y va !

– Non ! Non ! marmonnent-elles. Onnyvapas ! Ça veut pas. Ça veut pas fabriquer une EKphrase de leurs Ekphrases.

Je les regardécoute et je dois me rendre à l’apparence : ce peuple réfractaire, ce sont elles-mêmes les EKphrases, celles qui me longent, doublent, accompagnent, mon choeur, choeur pour mes coeurs.

Tu as déjà deviné, avant même que j’aie dessiné cette adresse […] devant mon visage peint d’inquiétude, que je ne vais pas sureKphraser ma tribu d’EKphrases.

Et pour cause. Je (nous sommes nombreux et breuses sous ces deux lettres) n’ai jamais fait qu’EKphraser.

Je m’eKphrase chaque fois que je mets la plume c.à.d. la pointe du pied sur la page plage. Je tremble du froid-déjà, du froid qui m’attend, du froid qui tente de me faire fuir, je compte jusqu’à 3, un, deux, froid, et je ne me jette pas je reste comme endormie comme dehors, je compte encore jusqu’à 3, ou plutôt jusqu’à ce qu’un certain pas (tu sais, celui de J. D., celui d’ilyvad’uncertainpas) passe d’un instant à l’autre d’un pas à l’autre pas, et d’une gambade (quel mot hein ! faut qu’il soit sauf) nous voilà dedans le papier, comme un poisson dans l’eau – donc sans même y être entré/e. Poissons !

J’eKphrase comme je respire, ça c’est de Montaigne que ça s’inspire. Chaque année je vais dans la Librerie, dans la tour, me retremper dans l’EKphrase ancestrale, l’UreKphrase. C’est apaisant, le temple. Tu ouvres le rouleau, tu entres dans le livre où tout est livre, tu as des étoiles sous les pieds, sous les bras, et le plafond du ciel déroule ses quarante-six volumes de voix sans âge.

Tiens : 46 dit en grec je n’arrête rien. Çamfaitpenser (comme dirait Ève ma mère) à « Continue » (comme dirait Derrida)

Je corolle : j’écris c. à. d. que je lis c. à. d. que je cultive les corollaires.

Toute « ma vie », ma « mavie » est un champ (marin ou terrestre) de corollaires. La nuit il y va du pas des rêves, troupeau d’EKphrases sauvages.

Ceci, qui galope sous mes pieds plumés, n’est pas une lettre, c’est une dérobade (tiens, encore un sauf mot), une EKphrase qui se tire.

En se taillant, elle laisse sur la p(l)age mouillée des sous-vêtements ou eK-shirts, preuve que quelqu’être, un eK-être, a pensé par là, sous forme de feuillets porteurs de germes de paragraphes (Proust dirait : graines)

Je t’envoie ces grumeaux en offrande humble, afin que tu puisses les réduire en cendres.

Dire qu’il y a trois mois que je bine ces sillons.

Il me vient à l’idée que peut-être toutes ces phrases que j’ai rafistolées pour nous exKcuser se sont unies pour me mener à ce mot merveilleux de biner, qui s’avère être un synonyme secret d’eKphraser. Je laisse le dictionnaire nous rafraîchir la mémoire.

-> Voir la liste des figures

J’ai biné et je bine les livres-papiers d’Alechinsky[1], d’Adel Abdessemed[2] (ils invoquent d’ailleurs sur papier, papier de Chine, ou papier canson)

J’ai commencé à biner dans les sillons de mon père, au jardin d’essai du Clos-Salembier. Quand je labourais et par là faisais corps avec le monde végétal, déjà je m’exerçais à horticultiver à la plume. Ce que font les artistes (peintres, sculpteurs, musiciens) quand il eKcréent à pleines mains.

Biner, ensuite semer

Je t’envoie les semences jetées à Arcachon. Un coup de Vent vint et me vola, en réalité, la page 3 ! ! !

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Appui

Je m’appuie sur toi […]
Ce que fait un « tableau » (o–) : s’appuie sur le spectateur
 Un livre : s’appuie sur « le lecteur » l’ecteur

– publier ne pas publier –
    ? ds Corollaire[3]

On écrit pour se faire – répondre ? 3 fois
  1) je suis ma 1ère lectrice consolatrice.
  2) l’écriture m’éclaire, me donne la parole.
  Ne me donne pas sa parole
  Me laisse espérer –
  3) la lecture
Mystère absolu de la publication.

*

Cas de l’artiste[4] Cas particulier

le besoin de l’artiste d’être accompagné d’1 interprète
p.ê. chose qu’1 partition musicale ?
Besoin d’être traduite ds son autre langue

Art – appelle
Flot de paroles autour d’1 certain silence.
 C. en littérature.
 C’est qu’il y a le secret et ce n’est pas moi, c’est toi, lecture, qui vas p-ê me le révéler.
Mon secret.

Tjs ? de la faute (heureuse) qu’est ce que j’ai fait là, mon Dieu !

les artistes les + réservés, les + ermites c. Hantaï[5], désirent passionémt le retour
  D’ailleurs certains st insatiables (jamais assez regardés)

On a vitalt ce besoin du Regard. → cf. Stendhal Montesquieu × 2[6]

J. D. et moi.
(Maintenant que plus J. D. → qui ? –[7]

*

Regarder être regardé

Qd je regarde, je suis absorbée, adoptée par le tableau

Didi H 1 gd regardeur.

Qd je regarde je ne vois que là où ça me ressemble (je ne le découvre qu’après)
  je regarde ac mon moi)

*

que le livre aussi est « muet » c. 1 tableau, il ne sait pas ce qu’il dit.
  Il ne sait pas comment il s’appelle.

*

Narcisse a besoin qu’Écho ait besoin qu’il ait besoin d’elle.

*

Le tableau me lit : me fouette, me pique, me chatouille
me propose   l’énigme, la mienne

Si je ne suis pas émue, remuée, agie…   Affectée

Rapport amoureux, érotiq–

 Ressemblance 1 des moi-s

c. Proust décrivant Albertine : objet esthétique (qd Albertine dort – trouver la dimension mythologiq–, le mythe)

Lecture : rapport au livre et à l’oeuvre : la diff = question de langue. Le tableau me parle ds sa langue ce que j’en entends. On s’entend
 (C. ac les chats : on s’entend entre langues dissemblables.)