Résumés
Résumé
Quand Roland Barthes entreprend le manuscrit de La chambre claire le 15 avril 1979, il s’efforçait de résoudre trois problèmes qui l’occupaient depuis quelques années : 1) problème esthétique : qu’est-ce que la photographie représente ? 2) problème poétique : comment passer à l’écriture romanesque ? et 3) problème éthique : comment rendre hommage à sa mère dont il était toujours en deuil ? Le propos de cet article est de montrer que Roland Barthes a trouvé dans le roman policier, dans ses codes narratifs et sa temporalité, une solution (ne serait-ce que formelle) à ces trois obsessions.
Abstract
On April 15, 1979, as Roland Barthes embarks upon his Camera Lucida, he faces three obsessive problems that he has been trying to solve for some years. The first is aesthetics: what does photography represent? The second is poetry: how to transition to writing novels? The last is ethics: how to pay tribute to the deceased mother he still mourns? This essay will demonstrate how the narrative codes and temporality of thrillers provided Barthes with the (formal?) answers he was seeking.
Parties annexes
Références
- Aristote, Petits traités d’histoire naturelle, texte traduit et présenté par Pierre-Marie Morel, Paris, Flammarion, 2000.
- Aristote, Poétique, texte établi et traduit par Michel Magnien, Paris, Librairie générale française, 1990.
- Barthes, Roland, Journal de deuil, Paris, Éditions du Seuil, 2009 (éd. Nathalie Léger).
- Barthes, Roland, Oeuvres complètes, Paris, Éditions du Seuil, 5 t., 2002 (éd. Éric Marty).
- Bayard, Pierre, Qui a tué Roger Ackroyd ?, Paris, Éditions de Minuit, 1998.
- Derrida, Jacques, Chaque fois unique, la fin du monde, Paris, Galilée, 2003.
- Dubois, Jacques, Le roman policier, Paris, Nathan, 1992.
- Kofman, Sarah, Camera Obscura : de l’idéologie, Paris, Galilée, 1973.