Résumés
Résumé
Si la première moitié du XXe siècle pense l’aventure romanesque comme une prolifération des possibles, la seconde verrait apparaître les limites de cette conception héritée de Jacques Rivière. En prenant comme cas de figure Un balcon en forêt (1958), le dernier roman de Julien Gracq, cette étude suggère que l’expérience de la « drôle de guerre » aura engendré, au coeur de la carrière littéraire de l’écrivain, une crise toute paradoxale, issue du désir de maintenir les possibles ouverts pour son personnage dans un monde devenu inhabitable.
Abstract
In Viewed as a proliferation of possibilities during the first half of the 20th century, romantic adventure departs from this definition derived from Jacques Rivière and narrows in scope over the next 50 years. Using as an illustration Julien Gracq’s last novel, A Balcony in the Forest (1958), this article suggests that Phoney War may have caused a paradoxical storm in the author’s literary career, one pitting his desire to safeguard the possibilities afforded his character against a now inhospitable world.
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Parties annexes
Note biographique
Véronique Samson prépare une thèse à l’Université McGill portant sur la « deuxième » crise du roman, au milieu du XXe siècle, telle que conçue par des romanciers qui défendent le genre romanesque contre le discours de rupture du Nouveau Roman. Son mémoire de maîtrise, achevé en 2011, offrait une lecture d’Un balcon en forêt comme voie de sortie du roman pour Julien Gracq. Elle est également membre du groupe de recherche Travaux sur les arts du roman (McGill/Concordia).
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