‘Pré doux’ – aérodrome – paysage-technoTransformations de la sémantique de l’espace au paysage culturel urbain de Berlin-Adlershof[Notice]

  • Reinhard Krüger

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  • Reinhard Krüger
    Universität Stuttgart

Depuis quelques années, la conception de ce qui, au sens de patrimoine culturel de l’humanité, mérite d’être préservé, a été considérablement élargie. On définit comme patrimoine culturel de l’humanité non seulement des objets singuliers, mais tout d’abord, de grands ensembles d’espaces aménagés. Dans ce sens, l’UNESCO a présenté une définition de paysages culturels, ou bien de cultural landscapes, comme base de sa promotion globale de la protection de patrimoines et d’ensembles culturels. Mais, cette définition semble insuffisante sur un point, car on n’y définit que des espaces qui, actuellement, ne sont plus utilisés par les hommes. On y considère, par conséquent, les traces matérielles d’activités humaines d’autrefois, à la place aussi bien des hommes mêmes, qui vivent dans leur espace se l’aménageant selon leurs besoins, que des idées formées par les hommes. En élargissant la définition de l’UNESCO, il faudrait également intégrer dans la notion du paysage culturel les hommes et leurs activités, ainsi que les éléments du patrimoine immatériels dont ils se servent. Cela aurait pour conséquence qu’il faudrait concevoir les paysages culturels toujours comme un ensemble en changement dynamique. En plus, leur étude systématique de même que l’élaboration de mesures pour leur protection devraient, d’un côté, tenir compte des besoins d’une évolution dynamique ; mais de l’autre, elles saisiraient de façon beaucoup plus précise la structure générale de processus qui s’accomplissent dans un paysage culturel donné. Un tel point de départ s’offre par la convention de l’UNESCO sur le Patrimoine culturel immatériel de l'humanité, adoptée en 2003. Selon celle-ci, ce patrimoine se définit comme suit : S’il est bien évident que les grandes villes doivent également être conçues comme paysages culturels, il en résulte, pourtant, que l’on obtient ainsi des données si vastes qu’il devient impossible de saisir cette réalité culturelle dans toute son intégralité. Par conséquent, nous ne pouvons jamais concevoir que certaines zones de grandes villes comme espaces culturels qui, face à l’environnement naturel, constituent des espaces fermés. En général, nous avons ainsi affaire aux anciens centres villes ou centres de colonies, à partir desquels sont nées jadis les grandes villes. Dans le cas de Berlin, ce serait, par exemple, une ancienne colonie urbaine comme Adlershof, qui, au 18ème siècle, avait été fondé, dans un premier temps, comme un domaine royal. Au cours des siècles, il en est né une ville dans la ville, avec environ 22 000 habitants, cette ville même disposant de toutes les fonctions dont disposerait une ville indépendante de taille pareille. Le fait qu’il est possible, dans un tel endroit, de répondre à tous les besoins, non seulement au sens élémentaire, constitue une conscience urbaine qui se trouve au-dessous de la conscience de la grande ville d’un habitant de Berlin. La notion du paysage culturel de la modernité dépasse donc la définition de l´UNESCO, sans pourtant négliger la possibilité qu´un paysage moderne peut également s´établir dans l´espace rural, comme produit de la pratique humaine. Dans la représentation suivante il s’agit de la tentative d’appliquer une notion du paysage culturel élargie, aux conditions de la modernité technique et industrielle, dans le but de décrire le quartier Adlershof dans l’arrondissement Treptow-Köpenick de Berlin. Comme première condition, il faut y stipuler que l’on conçoive comme paysage culturel tout résultat de l’influence permanente d’actes humains sur les structures de l’espace. Ce résultat étant présent, aussi bien sous l’aspect matériel que par représentations mentales de cet espace, chez les hommes qui aménagent et utilisent cet espace. Le degré de la présence naturelle y est à négliger, car toute forme de l’aménagement de l’espace par l’homme a, finalement, pour but l’organisation d’un métabolisme avec la nature. …

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