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  • Rémi Léger

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  • Rémi Léger
    Université Simon Fraser

Ce numéro thématise la mobilité et les ancrages dans le champ de recherche sur la francophonie nord-américaine. Dans la foulée de la mise à l’agenda politique de la question de l’immigration francophone au début des années 2000, des chercheurs et des chercheuses ont investi les enjeux particuliers liés aux différentes étapes du continuum de l’immigration ainsi qu’à la gouvernance des politiques et de la prestation des services publics (Fourot, 2016). Par ailleurs, un récent numéro de Francophonies d’Amérique, le numéro 46-47 sous la direction de Nicolas Garant et d’Yves Labrèche, était consacré aux trajectoires de l’immigration francophone. Le présent numéro permet de situer la question de l’immigration francophone dans la durée, en plus de réfléchir à la place prépondérante de la mobilité dans le développement et l’évolution de la francophonie au Canada. Ainsi, la mobilité et son inverse, les ancrages, forment la base d’un cadre de description et d’analyse visant à mieux éclairer les mouvements de population qui sont parfois définitifs, parfois transitoires et rarement linéaires. Cette grille de lecture, comme le suggère Monica Heller dans l’introduction du numéro, permet de « comprendre la francophonie nord-américaine autrement ». Les quatre articles du numéro sont le résultat d’un ambitieux projet de recherche regroupant les disciplines de l’anthropologie, de l’histoire, de la science politique et de la sociolinguistique. L’interdisciplinarité à la base du projet est bien reflétée dans le choix des études de cas ainsi que dans les mises en forme variées du cadre d’analyse. Il est d’ailleurs à souhaiter que les participantes et les participants fassent une introspection sur l’exercice de croiser des perspectives disciplinaires dans le but de développer un nouveau cadre d’analyse, car l’interdisciplinarité demeure une question d’actualité dans le champ de recherche sur la francophonie nord-américaine. L’interdisciplinarité a été banalisée quelque peu ces dernières années sous l’effet de discours politiques, mais en lisant les articles de ce numéro, j’ai vu à l’oeuvre une réelle tentative de construire un nouveau cadre d’analyse en articulant des savoirs de plusieurs disciplines. Enfin, je félicite tous les auteurs et toutes les autrices pour ce numéro et, surtout, je les remercie pour leur chaleur et leur professionnalisme au cours des dix-huit derniers mois. J’ai pris beaucoup plaisir à travailler sur ces articles tous aussi passionnants les uns que les autres.

Parties annexes