Volume 31, numéro 1, 2019 Mort et fanatismes Sous la direction de Martin Geoffroy et Ali G. Dizboni
Page couverture : Thomas Corriveau, Filature (détail), 1996-2001, installation vidéo, dimensions variables. Collection d’oeuvres d’art de l’UQAM (2009.16.1-2408). Réalisée sur plusieurs années (1996-2001), l’installation vidéo Filature est une oeuvre majeure dans la production de l’artiste. Constituée d’une installation vidéographique ainsi que d’un ensemble important de dessins ayant servi à la réalisation du film, elle se présente comme une synthèse de ses préoccupations : le travail de la couleur, la mise en scène de personnages, le mouvement et la perspective. Avec Filature, Thomas Corriveau joue sur la perception de l’espace de façon à élaborer une énigme, ce qui est également propre à tout son travail pictural. Ici, la complexité du montage donne à l’oevre son caractère insondable, tandis qu’un dialogue s’établit entre le corpus de dessins et la vidéo qui participent tous deux, bien que de manières différentes, à la construction et à la déconstruction de l’image. Dans sa forme originale, l’installation vidéo Filature se compose d’un film d’animation projeté sur une maquette pivotante d’un mètre par un mètre, représentant en saillie un ensemble de maisons au croisement de deux rues. À propos de l’artiste : Né à Sainte-Foy en 1957, Thomas Corriveau est un artiste visuel qui travaille principalement dans les domaines du dessin, de la peinture et du film d’animation. Ses oeuvres font partie de diverses collections privées et publiques et sont exposées de façon régulière depuis le début des années 1980 tant au Québec qu'à l’étranger. Il a à son actif une quinzaine d’oeuvres publiques intégrées à l’architecture au Québec. Il est professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. https://www.thomascorriveau.com/
Sommaire (8 articles)
Présentation
Articles
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La violence contre soi-même dans le terrorisme contemporain
Marc Imbeault
RésuméFR :
Ce texte est une réflexion sur la « quête de la mort » dans le djihadisme contemporain. Cette quête serait, d’après Olivier Roy, l’élément fondamental du projet des jeunes générations de terroristes. Pour comprendre le phénomène, des textes de Freud et d’Hélène L’Heuillet sont d’abord analysés. Il en ressort que le terrorisme n’était pas, auparavant, associé à la volonté de mourir, mais plutôt à la volonté de combattre au risque de mourir, ce qui est différent. Cette approche est cependant problématique à certains égards. Car il est également vrai que la quête de la mort est une constante des « profondeurs » de la psyché humaine et, qu’en ce sens, il n’est pas surprenant de la voir ressurgir au sein du terrorisme et du djihadisme. Il est nécessaire de rappeler, avec Monique Lauret, l’importance d’utiliser avec prudence l’hypothèse freudienne de la pulsion de mort, sans oublier le cas particulier des femmes « volontaires de la mort ».
EN :
This text is a reflection on the “quest for death” in contemporary jihadism. According to Olivier Roy, this quest would be the fundamental element of the project of the younger generation of terrorists. To understand the phenomenon, texts by Freud and Hélène L’Heuillet are first analyzed. It turns out that terrorism was not previously associated with the will to die, but rather with the will to fight at the risk of dying, which is different. This approach is problematic in some respects. For it is also true that the quest for death is a constant of the “depths” of the human psyche and that, in this sense, it is not surprising to see it reappear within terrorism and jihadism. It is necessary to recall, with Monique Lauret, the importance of using with caution the Freudian hypothesis of the death drive without forgetting the special case of women volunteering to die in jihad.
ES :
Este texto es una reflexión sobre la “búsqueda de la muerte” en el yihadismo contemporáneo. Esta búsqueda sería, según Olivier Roy, el elemento fundamental dell proyecto de las jóvenes generaciones de terroristas. Para comprender tal fenómeno, comenzamos por analizar textos de Freud y de Hélène L'Heuillet. De tales textos, se comprende que el terrorismo no estaba, anteriormente, asociado con la voluntad de morir sino con la voluntad de combatir o arriesgarse a morir, lo que es diferente. Este enfoque es, sin embargo, problemático en cierto sentido. Porque es igualmente cierto que la búsqueda de la muerte es una constante de las profundidades de la psique humana y, en este sentido, no sorprende verla resurgir en el seno del terrorismo y del yihadismo.
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La pulsion de mort dans le champ du fanatisme idéologique
Monique Lauret
RésuméFR :
Le concept de pulsion de mort a été introduit par Freud au début du xxe siècle, suite aux dégâts humains de la Première Guerre mondiale et en pleine montée de la haine et des forces pulsionnelles destructrices qui se sont déchainées pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce concept aide à penser les nouvelles problématiques que nous rencontrons aujourd’hui avec l’éclosion violente d’une nouvelle idéologie extrémiste islamiste, le wahhabisme littéraliste. Cette idéologie s’appuie sur un discours religieux réinterprété et fanatisé, prônant l’ultraviolence et la terreur avec un discours propagandiste qui oeuvre à une rupture à l’encontre de la Démocratie et menace la civilisation occidentale. Des points communs entre l’idéologie maoïste et l’idéologie nazie sont aussi recherchés pour tenter de penser cette nouvelle idéologie destructrice.
EN :
The concept of the death drive – discovered by Freud at the beginning of the 20th century in the aftermath of WWI and as the hatred and the destructive drive that would be unleashed during WWII were rising – gives us a tool to ponder the new problems that we face today with the violent outbreak of a new extremist Islamist ideology: literalist Wahhabism. This ideology is based on a reinterpreted and fanaticized religious discourse that advocates ultra-violence and terror with a propaganda discourse that seeks to do away with democracy and threatens civilization. Similarities between Maoist ideology and Nazi ideology will also be exposed in order to better analyze this new destructive ideology.
ES :
El concepto de pulsión de muerte fue introducido por Freud a comienzos del siglo XX luego de las víctimas humanas de la Primera Guerra Mundial y en plena alza del odio y de las fuerzas pulsionales destructoras que se desencadenaron durante la Segunda Guerra Mundial. Este concepto proporciona una herramienta para estudiar las nuevas problemáticas que encontramos en actualidad dada la violenta eclosión de una nueva ideología islamita extrema, el wahabismo literalista. Esta ideología se basa sobre un discurso religioso reinterpretado y fanatizado, que exalta la ultraviolencia y el terror a través de un discurso propagandista y que contribuye a una ruptura con la democracia y amenaza a la civilización. Puntos en común entre las ideologías maoísta y nazi fueron también considerados con el objetivo de reflexionar sobre esta nueva ideología destructiva.
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L’idéologie de la mort dans la propagande de l’État islamique
Marc-André Argentino et André Gagné
RésuméFR :
Depuis 2014, le groupe armé État islamique a réussi à recruter un grand nombre de combattants étrangers occidentaux. La diffusion de son message via les médias sociaux ainsi qu’au moyen d’applications cryptées a permis au groupe d’attirer plusieurs membres et sympathisants. La propagande médiatique de l’État islamique aborde plusieurs facettes de son idéologie, dont une des plus significatives concerne l’idéologie de la mort. La valorisation de la mort est en fait dictée par une interprétation particulière de la tradition du djihad et inspirée des récits martyrologiques contemporains. Dans cet article, nous utilisons le cadre de Renseignement d'origine source ouverte (ROSO) pour observer comment le groupe réussit à communiquer son idéologie par la production de vidéos, par des manuels d’instructions sur la manière de mourir et des chants religieux. Par le biais de tels espaces médiatiques, on assiste à la construction d’une identité sociale chez les membres et les sympathisants de l’État islamique, menant à une appropriation collective des valeurs et des actions du groupe. Il n’est donc pas étonnant que certains de ses membres se donnent la mort pour la cause du groupe, et que ses sympathisants célèbrent les vertus de leurs martyrs.
EN :
Since 2014, the Islamic State (also known as ISIS) has managed to attract a large number of Western foreign fighters. The spread of its message via social media and encrypted applications has allowed the group to recruit several members and supporters. Through its propaganda, ISIS promotes various facets of its ideology, one of the most significant of which is the ideology of death. Death is in fact dictated by a particular interpretation of the jihad tradition, and inspired by contemporary martyrological narratives. In this article, we used the Open Source Intelligence Framework (OSINT) to observe how the group manages to communicate its ideology through the production of videos, instruction manuals on how to die and religious songs. Through such media, we are witnessing the construction of a social identity by the Islamic State members and supporters, leading to a collective appropriation of the values and actions of the group. Therefore, it is not surprising that some of its members kill themselves for the group's cause, and that its supporters celebrate the virtues of their martyrs.
ES :
Desde el 2014, el grupo armado Estado Islámico ha logrado atraer a un gran número de combatientes extranjeros provenientes del mundo occidental. La difusión de su mensaje a través de las redes sociales, como así también de las aplicaciones cifradas, le ha permitido al grupo reclutar muchos miembros y simpatizantes. La propaganda mediática del Estado Islámico aborda diversos aspectos de su ideología, una de las cuales consiste en la ideología de la muerte. La muerte está, de hecho, dictada por una interpretación particular de la tradición de la yihad e inspirada de escritos martiriológicos contemporáneos. En este artículo, utilizamos el marco de inteligencia de código abierto (ROSO) para analizar cómo el grupo logra comunicar su ideología por medio de videos y manuales de instrucción sobre la manera de morir y los cánticos religiosos. A través de estos espacios mediáticos, asistimos a la construcción de una identidad social colectiva de los valores y acciones del grupo. No es sorprendente que algunos de sus miembros se inmolen por la causa del grupo y que sus simpatizantes celebren las virtudes de sus mártires.
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Le débat entre Gilles Kepel et Olivier Roy. Anatomie d’un désaccord
Frédéric Boily
RésuméFR :
Cet article propose un examen des débats et controverses qui sont survenus entre deux spécialistes français, Gilles Kepel et Olivier Roy, reconnus pour leurs travaux sur l’islamisme. Il s’agit d’examiner les deux thèses opposées à la lumière de l’importance qui est accordée ou non à la variable idéologique afin d’expliquer les actes terroristes qui ont frappé la France et fait des centaines de victimes dans les dernières années. L’article se penche sur trois dimensions en particulier. La première concerne l’importance de l’idéologie islamiste comme facteur explicatif des actes de terreur, alors que la seconde explore celle de la révolution des technologies de l’information en tant que véhicule dans l’émergence du radicalisme. Enfin, la dernière section revient sur le profil sociologique et psychologique de ceux qui ont commis des actes terroristes afin de voir s’il faut parler de « fous de Dieu » ou de criminels. L’article permet ainsi de saisir les oppositions théoriques et sociologiques qui existent entre les lectures de Kepel et de Roy.
EN :
This article revisits some of the debates and controversies that have arisen between two French intellectuals well known for their work on Islamism, Gilles Kepel and Olivier Roy. Their respective, conflicting theses are examined to highlight how much importance each gives to the ideological factor when it comes to explaining the terrorist acts that have stricken France and claimed hundreds of lives in the past few years. The article focuses on three aspects of Kepel and Roy’s analyses. First, the weight given to ideology as an explanatory factor for these terrorist acts. Second, the role of the IT revolution as a vehicle for radicalizing ideologies. Finally, an examination of the sociological and psychological profile of those who have committed terrorist acts, as each author grapples with the question: are they religious fanatics or criminals? The article hopes to clarify and summarize the theoretical and sociological opposites that separate the analyses of Kepel and Roy.
ES :
Este articulo propone un examen de los debates y controversias que surgieron entre dos especialistas franceses, Gilles Kepel y Olivier Roy, ambos reconocidos por sus trabajos sobre el islamismo. Se trata de examinar las tesis opuestas de estos autores a la luz de la importancia que se le acuerda o no a la variable ideológica para explicar los actos terroristas que sacudieron a Francia e hicieron cientos de víctimas en los últimos años. El artículo se apoya en tres dimensiones en particular. La primera concierne la importancia de la ideología islamista como factor explicativo de los actos terroristas mientras que la segunda explora la de la revolución de tecnologías de información como vehículo en el surgimiento/aparición del radicalismo. La sección final vuelve sobre el perfil sociológico y sicológico de aquellos que cometieron actos terroristas para ver si se debe hablar de “fanáticos de Dios” o de criminales. El artículo también permite comprender las oposiciones teóricas y sociológicas existentes en las lecturas de Kepel y de Roy.
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Au bord du vide. Le trop-plein de l’imaginaire djihadiste
Isabelle Lemelin
RésuméFR :
Le terrorisme djihadiste sème et récolte la mort, mais va à l’encontre du nihilisme passif ou de la doctrine d’après laquelle rien n’existe d’absolu en raison de son redoutable usage d’une rhétorique martyrologique. Que cette dernière ne corresponde plus à la tradition ni chiite ni sunnite n’a rien d’étonnant en ces temps de religion sans culture et de faits alternatifs. Il n’en demeure pas moins que cette rhétorique renvoie à un foisonnant univers symbolique. Pour mettre en lumière une parcelle de cet imaginaire djihadiste, je présente d’abord le phénomène d’inversion qu’est le martyre. Puis, j’en expose quelques définitions dans la tradition musulmane et je retrace l’étymologie du mot shadid. Enfin, je montre, à l’aide d’exemples, les inversions qui concernent : 1) la passivité et l’activité; 2) la victime anonyme et le célèbre vainqueur; 3) l’individu et la société et, enfin, 4) l’au-delà et l’ici-bas.
EN :
Jihadist terrorism sows and harvests death, but goes against passive nihilism or the doctrine that nothing absolute exists because of its dreadful use of martyrological rhetoric. That the latter no longer corresponds to the Shiite or Sunni tradition is not surprising in these times of religion without culture and alternative facts. Nevertheless, this rhetoric refers to an abundant symbolic universe. To highlight a fragment of the jihadist social imaginary, I will first present the inversion phenomenon that is martyrdom. Then, I will expose some of its definitions in the Muslim tradition, as well as the etymology of the word shadid. Finally, I will show, with the help of examples, the inversions that concern: 1) passivity and action; 2) the anonymous victim and the famous victor; 3) the individual and society, and, finally; 4) the beyond and here below.
ES :
El terrorismo yihadista siembra y cosecha la muerte, pero va al encuentro de un nihilismo pasivo o de una doctrina según la cual nada existe en lo absoluto debido al peligroso uso de una retórica martiriológica. Que esta última no corresponda más a la tradición ni chiita ni sunita no tiene nada de sorprendente en estos tiempos de religión sin cultura y sin hechos alternativos. Sin embargo, esta retórica remite a un abundante universo simbólico. Para aclarar una parte de tal imaginario yihadista, presento primeramente el fenómeno de la inversión que es el martirio. Seguidamente, expongo algunas definiciones en la tradición musulmana y trazo la etimología de la palabra shahid. Finalmente, demostraré, a través de ejemplos, las inversiones que conciernen a: 1) la pasividad y la actividad; 2) la víctima anónima y el cerebro vencedor; 3) el individuo y la sociedad; y, por último, 4) el más allá y el mundo terrenal
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La face cachée du mouvement survivaliste au Québec. Le cas de Vic Survivaliste
Martin Geoffroy
RésuméFR :
Cet article a pour principal objectif de mettre à jour les liens entre les mouvements d’extrême droite et l’éthique survivaliste. Nous montrons qu’il y a une parenté entre la croyance de l’imminence de la fin de notre monde chez les survivalistes et l’eschatologie chrétienne que l’on retrouve chez les intégristes chrétiens proches de l’extrême droite. Nous développons aussi une thèse qui soutient que le survivalisme est une fiction qui appuie sa cohérence sur divers biais cognitifs : une forme de pensée extrême qui désire la mort de la société moderne pour revenir à un état de nature idéalisé.
EN :
The main objective of the article is to show the links between the Far-right movements and the survivalist moral code. We will also show that the survivalist belief in the imminence of the end of our society has ties with Christian eschatology and Far-right fundamentalists. We will develop the thesis which supports that survivalism is a fiction based on a multitude of cognitives biaises: a form of extreme thought that desires the death of modern society in order to go back to an idealised natural state.
ES :
Este artículo tendrá como principal objetivo actualizar los vínculos entre los movimientos de extrema derecha y la ética survivalista. Vamos a demostrar cuales son las conexiones entre la creencia de la inminencia del fin de nuestro mundo según los survivalistas y la escatología cristiana que encontramos entre los integristas cristianos de extrema derecha. También vamos a proponer una tesis la cual sostiene que el survivalismo es una ficción que basa su coherencia en cognitivismos subjetivos: una forma de pensar extrema que desea la muerte de la sociedad moderna para regresar a un estado de naturaleza idealizada.
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Torture et deuil du sujet
Gabrielle Roy
RésuméFR :
La torture inscrit violemment la victime dans le moment de sa mise à mort physique et symbolique, qui dépend entièrement de la malveillance d’autrui. Sa véritable visée est la désubjectivation de la personne par la menace de destruction de son corps ou des liens qui la rattachent à son groupe identitaire. Comme la frayeur et la douleur provoquées par la torture dépassent les limites du figurable, l’expérience de la victime est inénarrable. Ce stigmate fait en sorte que la personne, quand elle survit, peut rester sous l’emprise du bourreau, incapable de réintégrer pleinement son état de sujet. Or, la mise en récit de l’expérience et sa transmission, lesquelles participent à une forme de deuil du sujet torturé, peuvent occasionner une reconfiguration psychique de la victime qui lui permette de réintégrer le monde en tant que sujet.
EN :
Torture violently sets the victim face to face with his or her physical and symbolic death, which is entirely controlled by an ill-intended other. Its true objective is the person’s desubjectification, accomplished by the threat of destroying the victim’s body or by the severing of the ties linking the victim to the group to which she or he identifies. Because the fright and the pain brought about by torture overwhelms the person’s ability to code the event, the experience is indescribable. The unspeakable character of torture-driven trauma often keeps the victim under the torturer’s influence, keeping him or her from re-integrating in society as a full subject. However, narrative-constructing and narrative transmission can initiate a form of bereavement of the tortured self and thus participate in the victim’s mental reconfiguration which, in turn, can facilitate his or her reintegration into the world as a subject.
ES :
La tortura inscribe, violentamente, a la víctima desde el momento de su muerte física y simbólica, completamente controlada por el torturador. Su verdadero objetivo es la desubjetivación de la persona, lo que se logra al amenazar la destrucción del cuerpo, esto es por medio de la privación de los vínculos que unen a la persona con su grupo identitario. Como el temor y el dolor que provoca la tortura exceden el límite de lo imaginable, la experiencia de la víctima es inenarrable. Tal estigma tiene como resultado que la persona, cuando sobrevive a la tortura, permanece controlada por el torturador e incapaz revenir plenamente a su estado de sujeto. No obstante, la narración y la transmisión de tal experiencia, las cuales participan a una forma de duelo del sujeto torturado, pueden resultar en una reconfiguración psíquica de la víctima, lo que le permite reintegrarse al mundo como sujeto.