Résumés
RÉSUMÉ
Recouverts par la forêt dans leur partie inférieure, les talus d'éboulis des basses vallées gaspésiennes sont très dynamiques plus haut sur le versant, où la forêt est rapidement remplacée par des nappes de pierraille très mobiles. Des tranchées excavées dans les fronts forestiers sur les éboulis de la vallée de Mont-Saint-Pierre montrent que partout la forêt est en régression au profit des nappes de pierraille. L'analyse stratigraphique et dendrochronologique d'un éboulis représentatif a permis de reconstituer l'évolution d'un front forestier sur plus d'un siècle. Au XIXe siècle, le front forestier était situé plus bas sur le versant, soit 10 à 15 m au moins derrière sa position actuelle (Petit Âge glaciaire?). Après une période d'expansion des forêts sur le versant, au début du XXe siècle, au cours de laquelle le front forestier s'est déplacé vers le haut, au-delà de son tracé actuel, on enregistre un recul du front forestier, important, surtout à partir des années 1950-60. La forêt s'étiole; le sous-bois est peu à peu envahi par les blocs roulés et les paquets de débris transportés par les avalanches. Par endroits, l'épaisseur de pierraille accumulée dépasse les 75 cm. Les données stratigraphiques montrent que le recul récent du front forestier correspond à une augmentation de la fréquence des avalanches. Le site étudié enregistre au moins neuf avalanches chargées de débris depuis 1950-60, alors qu'il n'en recevait aucune au cours de la première moitié du XXe siècle. Cette sédimentation en milieu forestier produit des faciès très originaux où alternent les nappes de blocs roulés, accumulées durant les périodes d'expansion du couvert forestier, et les couches de pierraille plus fine déposées par les avalanches lors de la dégradation des fronts forestiers. Les oscillations du front forestier sont difficiles à interpréter à partir d'un seul site. Il pourrait s'agir d'un phénomène local, déclenché par des feux de forêt ou les déboisements anthropiques, mais elles pourraient correspondre aussi à une tendance régionale influencée par révolution récente du climat.
ABSTRACT
Covered by forest in their lower part, scree slopes of northern Gaspésie are quite dynamic higher up where the forest is quickly replacled by a blanket of highly instable rock debris. Trenches, dug at the forest margin on screes in the Mont-Saint-Pierre Valley, indicate regression of the tree-line in most situations. The trees are replaced by tongues of loose rock debris which penetrate deeply within the forest. Stratigraphic and dendro-chronological analyses of a typical scree has led to the reconstruction of forest margin displacements during the past 100 years. During the 19th century, the forest margin was located behind its actual position. After a period of forest expansion between 1900 and 1950-60, during which the forest margin shifted beyond its actual location, the forest front began to recede and reached its actual position recently (after ca. 1950). The forest regression is associated with an increase of sedimentation rates which in places exceeds 75 cm since 1950-60. Stratigraphie evidence indicates that a recent increase of snow avalanche frequency caused the forest margin shift. Since 1950-60 the study area has been the site of at least 9 debrisladen snow avalanches. This phase follows a period of very low snow avalanches activity between 1900 and 1950-60. Original sedimentary faciès are associated with the forested scree slopes. During forest cover expansion, large rolled blocks accumulate. During forest regression finer debris, brought by snow avalanches, is deposited. There are two possible explanations for the observed pattern of forest front fluctuations. It could have been induced by the break-up of natural vegetation by man or fires. Alternatively the sequence of forest margin displacements could be related to climatic control on the frequency of snow avalanches. The history of forest front fluctuations on studied scree slope is tentatively correlated with recent climatic fluctuation in Subarctic Québec.
ZUSAMMENFASSUNG
Die Schutthalden in den unteren Tâlern der Gaspésie, die in ihrem unteren Teil bewaldet sind. sind sehr dynamisch weiter oben auf den Abhâgen, wo der WaId rasch durch sehr mobile Gerôllhalden ersetzt wurde. In die Waldfronten ausgeschachtete Einschnitte auf den Halden des Mont-Saint-Pierre-Tals zeigen, dass der WaId uberall zugunsten der Gerôllhalden zurùcktritt. Die stratigraphische und dendrochronologische Analyse einer reprâsentativen Schutthalde fuhrte zur Rekonstruktion der Entwicklung einer Waldfront uber einen Zeitraum von mehr als einem Jahrhundert. Im 19. Jahrhundert war die Waldfront tiefer auf dem Abhang gelegen, etwa 10 bis 15 m mindestens hinter ihrer jetzigen Position (kleine Glazialzeit?), Nach einer Période der Ausdehnung der Wàlder auf dem Abhang am Anfang des 20. Jahrhunderts, wahrend der die Waldfront sich nach oben verlagert hat jenseits ihrer jetzigen Linie, stellt man ein Zuruckgehen der Waldgrenze fest, das vor allem ab 1950-60 sehr bedeutend war. Der WaId verkummert; das Unterholz wird nach und nach bedeckt durch heruntergerollte Blôcke und Ansammlungen von Trummern, die durch Lawinen transported wurden. Am untersuchten Platz gab es seit 1950-60 mindestens 9 Lawinen, die Trummer enthielten wohingegen es keine einzige wâhrend der ersten Hàlfte des Jahrhunderts gab. Diese Sedimentierung im Waldmilieu fuhrt zu sehr originellen Fazies in denen Flàchen angerollter Blôcke, die sich wâhrend der Perioden der Waldausdehnung ansammelten mit den Schichten feineren Gerôlls, die durch Lawinen wâhrend des Verfalls der Waldfronten angelagert wurden, alternieren. Die Schwankungen der Waldfront sind schwer von einem einzigen Platz aus zu interpretieren. Es kônnte sich urn ein ortliches Phanomen handeln, verursacht durch Waldbrànde oder die anthropischen Entwaldungen, aber sie kônnten auch einer regionalen Tendenz entsprechen, die durch die neuere Klimaentwicklung beeinflusst ist.
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