Comptes rendus

Chorowicz, Jean et Deroin, Jean-Paul, 2003. La télédétection et la cartographie géomorphologique et géologique. Éditions scientifiques GB (Contemporary Publishing International), Paris, xviii + 141 p., 79 fig., 10 tabl., 17 x 24 cm (+CD-ROM), 50 € (env. 81 $ CAD). ISBN 2-8470-3024-7.[Notice]

  • Jean-Marie M. Dubois

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  • Jean-Marie M. Dubois
    Université de Sherbrooke

Ce livre est le douzième paru depuis 2001 dans la collection Géosciences, dirigée par la Société géologique de France. Seul le sigle SGF au bas de la couverture signale au lecteur la participation de la Société. Les auteurs sont des hommes de terrain bien connus dans les mondes de la géologie et de la télédétection. L’auteur principal est professeur à l’Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI) et un des premiers utilisateurs de la télédétection en cartographie géologique et le co-auteur est professeur à l’Université Michel-de-Montaigne (Bordeaux III). Avant l’utilisation des cartes topographiques, lever une carte géologique pouvait être l’oeuvre pratiquement d’une vie. Le même travail pouvait prendre quelques décennies avant l’utilisation des photographies aériennes et plusieurs années avant l’utilisation des images satellitaires, alors qu’il ne requiert maintenant qu’une année ou deux, incluant les vérifications sur le terrain. Il s’agit là d’une vision un peu simpliste, mais proche de la vérité. En effet, l’avènement de la télédétection satellitaire permet maintenant d’obtenir une vision générale des objets à interpréter sur tout le territoire à cartographier, ce qui facilite le travail de vérification sur le terrain. Même si le numérique permet aussi de faire des corrections générales sur la carte au fur et à mesure des interprétations, le travail de terrain demeure encore essentiel. Outre une courte conclusion sur les perspectives et une liste de plus de 200 références, l’ouvrage comprend six chapitres, mais ne comporte pas d’introduction, l’avant-propos y suppléant en partie. L’agencement des chapitres est remarquablement pédagogique puisque l’on établit d’abord la démarche en cartographie géologique et géomorphologique et que l’on définit ensuite les objets à interpréter et leurs caractéristiques sur les images, ce qui permet de choisir les données de télédétection et les traitements les plus appropriés. On termine par la façon d’analyser et d’interpréter les images en fonction du type de carte voulu. Dans le premier chapitre, qui porte sur la démarche, on identifie les instruments de travail (données topographiques, instruments de positionnement comme le GPS, référentiels géographiques comme les SIG), on explique la façon dont sont levées les cartes géomorphologiques et géologiques, on présente le rôle de la télédétection au sens large (incluant celui de la photographie aérienne) et son application au domaine en cause et on traite de la question de l’intégration des données dans les SIG. L’historique de la photographie, de la photographie aérienne, de l’aéronautique et de la télédétection satellitaire qu’on y présente (4 p.) est intéressant, mais c’est en partie une digression. Dans le deuxième chapitre, les objets à interpréter sont classifiés et décrits avec des exemples. Ils sont séparés en objets non structuraux, identifiés aux objets géomorphologiques, et structuraux, identifiés aux objets géologiques. Certains géomorphologues structuraux pourraient de prime abord sursauter face à une telle distinction, mais celle-ci a trait aux processus, les externes étant opposés aux internes. Les objets non structuraux sont eux-mêmes divisés en objets élémentaires (qui peuvent être représentés par une fonction mathématique), comme les pentes, et en objets composés, telles les formes dérivées des processus biochimiques, gravitaires, fluviatiles, éoliens, glaciaires et littoraux. Les objets structuraux sont aussi divisés en objets élémentaires (traces lithologiques, formations lithostratigraphiques, pendages, diaclases et failles) et composés (plis, zones de failles, charriages, chevauchements, discordances, objets magmatiques, objets métamorphiques, impacts météoritiques, linéaments et cycléaments). Contrairement aux objets structuraux, les objets géomorphologiques sont trop succinctement présentés pour qu’on puisse s’en servir pour établir une carte géomorphologique complète ; cette section aurait avantage à être enrichi dans une deuxième édition. Dans le troisième chapitre, qui porte sur le choix des données, on énumère d’abord les caractéristiques des principaux capteurs et des données optiques (photographies ou images multibandes aériennes ou spatiales) …