Comptes rendus

Étongué Mayer, Raoul, 2003. Géomorphologie : principes, méthodes et pratique. Guérin Universitaire, Montréal, xiv + 496 p., 230 fig., 19 tabl., 22 x 28,5 cm, 49,00 $ CAD. ISBN 2-7601-6290-7.[Notice]

  • Jean-Marie M. Dubois

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  • Jean-Marie M. Dubois
    Université de Sherbrooke

L’intention dans ce manuel d’allier théorie et pratique est intéressante. En général, c’est réussi, mais il y a encore beaucoup d’améliorations à y apporter pour en arriver à un produit fini à une prochaine édition. Cela dit, j’ai trouvé l’auteur très courageux de se lancer dans cette aventure que personne d’autre parmi nous n’avait eu le courage d’entreprendre, même si nous trouvions que les manuels classiques que nous utilisions pour nos cours (ex. Derruau) nous obligeaient à apporter beaucoup de compléments. Camerounais d’origine, l’auteur est géomorphologue et directeur du Département de géographie de l’Université Laurentienne, à Sudbury. Il est aussi l’auteur d’un dictionnaire de géographie écrit en français, publié chez le même éditeur en 2002, et dont un compte rendu a été fait dans le Bulletin de l’AQQUA (2003, 29 [2]). Un des points forts du manuel est la grande hiérarchisation de la matière avec une table des matières très détaillée de sorte qu’il est facile de s’y retrouver. Ensuite, son grand format avec des caractères de grande taille et une iconographie très lisible rendent la lecture facile et agréable. Chacun des 16 chapitres, bien monté, comporte une introduction, une conclusion et des références, formant un tout. Il n’y a pas de listes des figures (et photographies, lesquelles sont numérotées séparément) et des tableaux. Il semble que l’éditeur n’a pas bien fait son travail, ce qui ternit un peu l’ouvrage : ainsi, un tableau est présenté couché alors qu’il devrait se lire debout (tableau 8.2), certaines figures sont mal numérotées (p. 24 et 211) ou ne le sont pas (p. 219), d’autres devraient être décomposées et porter des numéros différents (fig. 2.7.1, 2.9, 2.20 et 6.1) ; enfin, il y a deux figures 2.6. De nombreuses figures, particulièrement au chapitre 2, ne sont de toute évidence pas l’oeuvre de l’auteur et leur source n’est pas identifiée. À noter aussi que la plupart des photographies sont sombres ou floues. La matière est divisée en 16 chapitres : après le chapitre d’introduction, une partie sur la structure (chap. 2 à 5), une partie sur les processus externes (chap. 6 à 13) et, pour terminer trois chapitres portant respectivement sur la géomorphologie appliquée (chap. 14), sur les techniques et méthodes (chap. 15), ainsi que sur la géomorphologie interplanétaire (chap. 16). Le premier chapitre porte sur l’historique, l’approche et les divisions de la géomorphologie ainsi que ses relations avec les sciences connexes. Le deuxième chapitre s’intéresse à la formation, à la composition et à la structure de notre planète. Deux points faibles sont à signaler : le premier est l’absence de section sur les types et les réseaux de fractures, sauf les failles, qui constituent pourtant un des éléments essentiels en ce qui a trait à l’érosion différentielle ; le deuxième est le manque d’uniformité entre l’exposé sur les agents et processus, le tableau 1.3 (chap. 1) et le tableau 2.2 (chap. 2). Dans les trois chapitres suivants, l’auteur se penche sur l’origine et les caractéristiques des roches intrusives, sédimentaires et métamorphiques ainsi que sur leurs formes associées, issues de la sédimentation et de la destruction. Il y aurait lieu d’améliorer la section sur les formes associées aux roches intrusives, faible comparée à celles qui sont consacrées aux autres types de roches. Le sixième chapitre, dont le sujet est la dynamique externe, aborde le rôle de la gravité ainsi que celui des agents mécaniques (thermiques et hydriques), chimiques, physiques et biologiques. On y traite aussi de la mobilisation des matériaux, de même que de la formation et de l’évolution des versants. Parlant des agents hydriques, on mélange cependant desquamation et dessiccation (photo 6.3). Le …