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Depuis le Jardin botanique et zoologique Guilbault (1852-1869) et le Parc Sohmer (1889-1919), Montréal possède une longue tradition de parcs d’amusement inspirés des sideshows américains. Dans les années 1920, le divertissement montréalais est dominé par le Parc Dominion, dans l’Est, le Parc King Edward, à Boucherville, et le Parc Belmont, qui ouvre ses portes à Cartierville en 1923.

En 1937, le Parc Belmont n’a plus de concurrents sérieux et devient le lieu d’amusement favori des classes populaires montréalaises. Ses montagnes russes à charpente de bois, hautes de 70 pieds, et son « air vivifiant » – un argument hygiéniste du xixe siècle – sont ses marques de commerce. Au fil des propriétaires s’ajouteront notamment la projection de films, des manèges mécaniques, des spectacles de haute voltige, une piste de patin à roulettes, des feux d’artifices, une piscine, un coin des enfants, des terrains de pique-nique, des soirées de lutte, des curiosités humaines, un village enchanté et un zoo.

L’ouverture de La Ronde en 1967 annonce la diversification de l’offre de divertissement à Montréal. Pour un temps, le Parc Belmont résiste. Durant la saison 1972, il accueille 750 000 visiteurs et, en 1975, il compte 54 manèges. Mais une concurrence accrue, quelques accidents malheureux et le scandale causé par la présence de jeux illégaux font chuter l’achalandage. En 1983, le Parc ferme ses portes.

Ce livre est avant tout une histoire factuelle qui ne craint pas l’anecdote et il décevra peut-être le lecteur à la recherche de problématiques. De lecture facile et richement illustré, il éclaire néanmoins un aspect jusqu’ici négligé de l’histoire du divertissement et de la culture populaire au Québec.