Les revues littéraires au Québec comme réseaux d’écrivains et instance de consécration littéraire (1840-1870)

RÉSUMÉ

Les revues littéraires sont le plus souvent des organes de cercles littéraires plus ou moins officieux. Elles jouent un double rôle; elles rassemblent des écrivains qui partagent certaines visions et elles contribuent à former des réputations en consacrant des oeuvres. Dans une littérature en voie de formation, elles servent également de stade intermédiaire entre le journal et le livre. C'est dans cet esprit que nous nous sommes penché sur des répertoires et des périodiques comme Le répertoire national, La Ruche littéraire, L'Écho du Cabinet de lecture paroissial, le Journal de l'Instruction publique, Les Soirées canadiennes, Le Foyer canadien et la Revue canadienne pour découvrir quels en étaient les principaux animateurs et collaborateurs et quelle était leur politique éditoriale. De cet examen, il ressort que c'est à l'intérieur du cadre des revues que se profilent les premiers mouvements littéraires.

ABSTRACT

Literary reviews are often seen as the more or less official mouthpieces of early literary societies. As such, they play a double role: first, they bring together authors with a common purpose of vision and secondly, they contribute to the reputations of these authors by promoting their works. In the case of a nascent literature, or one which is still in its early stages of development, these reviews also act as an intermediary form of publication, which lies somewhere between the newspaper article and the book. With this idea in mind, the author of this paper undertook to examine a certain number of literary reviews (and one anthology, Le répertoire national): La Ruche littéraire, L'Écho du Cabinet de lecture paroissial, le Journal de l'Instruction publique, Les Soirées canadiennes, Le Foyer canadien, and the Revue canadienne. These serial publications were scrutinized with a view to discovering their main contributors and their editorial practices over a period of time. From this study, it appears that reviews such as these are in large part responsible for creating the earliest literary movements in French Canada.