Comptes rendus

Le Moine, Roger et Michel Gaulin (dir.), Souvenirs et réminiscences/Glimpses & Reminiscences de James McPherson Le Moine (Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2013), 486 p.[Notice]

  • Alex Tremblay

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  • Alex Tremblay
    Département des sciences historiques, CIÉQ, Université Laval / Université libre de Bruxelles

Fruit de près de 30 ans de recherche et de réflexion sur James McPherson Le Moine, l’édition bilingue des Mémoires de ce personnage constitue la dernière contribution de Roger Le Moine (Université d’Ottawa) à l’histoire littéraire du Québec. On y trouve, en plus de la traduction du texte réalisée par Michel Gaulin (Université Carleton), une introduction mettant l’oeuvre en contexte, des notes détaillées éclairant certains passages, plus de 300 courtes notices biographiques sur les principaux personnages cités dans le texte, une chronologie étoffée des principaux éléments de la vie de James McPherson Le Moine et une bibliographie des principaux écrits du personnage et des études qui lui sont consacrées. Fait intéressant, l’ouvrage est doté d’un index nominatif et agrémenté de quelques photos, peintures et dessins. La rédaction de ces Mémoires remonte à l’été 1900. James McPherson Le Moine (1825-1912), érudit, fonctionnaire et auteur de nombreuses publications sur l’histoire du Québec ainsi que sur la faune et la flore laurentienne, vient alors de perdre son épouse et d’être mis à la retraite en raison de problèmes de santé. Il dispose donc du temps nécessaire pour consigner souvenirs et anecdotes. Parfaitement bilingue, c’est en anglais qu’il choisit de s’exprimer puisqu’il destine ses Mémoires à ses petites-filles qui vivaient alors à Chicago et ne comprenaient pas le français. Les cinq premiers chapitres (p. 24-145) suivent un plan chronologique. James McPherson Le Moine y présente son enfance, sa jeunesse, les débuts de sa carrière, son mariage et son installation dans le domaine de Spencer Grange, à Sillery (aujourd’hui Québec). Cette section est riche en détails sur la vie sociale de Saint-Thomas (aujourd’hui Montmagny) et sur le quotidien d’un fonctionnaire au milieu du XIXe siècle. On y trouve de multiples informations sur la jeunesse de James McPherson Le Moine chez son grand-père Daniel McPherson à l’île aux Grues et sur les liens de cette famille avec les habitants de Saint-Thomas (p. 43-47, p. 55-63, etc.). Après des études au Petit Séminaire de Québec où il côtoie plusieurs protestants (p. 79), James McPherson Le Moine entame une carrière d’avocat et de fonctionnaire. En 1847, grâce à la protection de son frère Benjamin-Henri (alors député de la circonscription de Huntingdon), il obtient un poste de greffier surnuméraire à la Chambre d’Assemblée (p. 97). Puis, il succède à son père au poste d’inspecteur du Revenu (p. 97) et s’installe dans l’édifice du Parlement de la Côte-de-la-Montagne où il loge et prend ses repas pendant un an (p. 99). Parallèlement, il ouvre un cabinet d’avocats avec William Kerr (p. 115-119) qu’il délaisse au bout de quelques années pour se consacrer entièrement à ses fonctions d’inspecteur du Revenu (p. 125). Tout au long de ses Mémoires, Le Moine offre d’ailleurs plusieurs précisions sur le métier de fonctionnaire. On y apprend entre autres la manière dont certaines familles procèdent afin de s’assurer de la mainmise sur certains postes dans la fonction publique (p. 99), les revenus que procurent différentes charges (p. 121) et les pressions qui sont exercées sur les fonctionnaires afin qu’ils contribuent aux caisses électorales des différents partis en place pour obtenir une meilleure rémunération (p. 139). Les chapitres subséquents (p. 146-303) suivent quant à eux un plan thématique. James McPherson Le Moine y évoque ses amitiés, sa carrière littéraire, « ses rapports avec des personnes distinguées » (p. 167), les activités de quelques associations dont il est membre et une série d’événements auxquels il a participé. Le récit en est plus décousu et comporte quelques répétitions. Selon Roger Le Moine, la maladie empêche alors James McPherson Le Moine de se consacrer avec la même énergie à l’écriture …