Comptes rendus

Blouin, Philippe, Matt Peterson, Malek Rasamny et Kahentinetha Rotiskarewake (dir.). La Mohawk Warrior Society. Manuel de souveraineté autochtone. Oeuvres choisies de Louis Karoniaktajeh Hall, traduction de Philippe Blouin et al. (Montréal, Éditions de la rue Dorion et Éditions de l’Éclat, 2022), 464 p.

  • Eric Pouliot-Thisdale

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  • Eric Pouliot-Thisdale
    Université de Montréal

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Couverture de Volume 77, numéro 3, hiver 2024, p. 1-213, Revue d’histoire de l’Amérique française

Cet ouvrage biographique et documentaire a été préparé par un regroupement de chercheurs à l’initiative de Philippe Blouin, candidat au doctorat en anthropologie à l’Université McGill, qui s’est basé sur les doctrines philosophiques politiques traditionnelles d’alliances Kanien’kehá:ka (mohawk) pour développer une anthropologie critique des infrastructures sociétaires ; par Matt Peterson, activiste et coréalisateur de projets documentaires ; par Malek Rasamny, doctorant au département d’anthropologie sociale et d’ethnologie de l’EHESS, et par Kahentinetha Rotiskarewake, écrivaine et activiste de Kahnawake. En introduction, l’équipe expose l’histoire, les traditions orales et les us et coutumes de la Confédération Iroquoise qui ont survécu à travers le temps, telles que perçues par un groupe de traditionalistes claniques matriarcaux, incluant la Société des Guerriers, (Warrior Society), le tout accompagné de repères chronologiques et sociologiques. La première partie présente les biographies, philosophies et récits de quatre traditionalistes de la Warrior Society qui ont conclu qu’il était nécessaire de réorganiser et de poursuivre la tradition selon des normes coutumières dans les années 1960 et 1970. Cette partie décrit également la création du drapeau des Warriors, où l’on voit le profil d’un autochtone. La seconde partie expose la Constitution de la Confédération apportée par les Great Peacemakers, dont Dekanawida et Hiawatha, comprenant 117 articles ou wampums désignant les protocoles de prises de décisions consensuelles dans la Maison Longue pour résoudre les conflits au sein des nations, selon les perceptions des traditionalistes mises de l’avant dans l’ouvrage. Cette partie se termine avec la vision d’un animateur de radio à New York et à Washington, Karhiio John Kane de Kahnawake, qui se définit comme un Warrior à cause de ses engagements, informant la population américaine sur les enjeux autochtones, et soulignant comment les écrits de Hall l’ont influencé, à la fois par son Manuel du guerrier et par sa philosophie de la Warrior Society. Une troisième partie, intitulée « Qui était Karoniaktajeh ? », présente la vie artistique et les implications politiques et sociétaires de Hall, cet ancien chrétien devenu traditionaliste influent dans les journaux communautaires, tant par son drapeau que par les liens qu’il a tissés entre les Warriors et l’American Indian Movement (AIM) aux États-Unis, et par sa promotion de la conservation de l’intégrité territoriale et identitaire souveraine de la Confédération iroquoise, se dissociant d’appartenances américaines et/ou canadiennes. Les éloges à son égard se poursuivent dans la sixième partie intitulée « Hommage à Karoniaktajeh », contenant 18 brefs témoignages de divers admirateurs, tant universitaires que traditionalistes. La quatrième partie, « Oeuvre picturale de Louis Karoniaktajeh Hall », présente ses diverses toiles et oeuvres, principalement tirées du fonds de la Fondation Louis Karoniaktajeh Hall créée en 1999, ainsi qu’une carte de Blouin montrant les territoires et villages de la Confédération selon Hall. La dernière partie, « Écrits de Louis Karoniaktajeh Hall », présente divers fragments de ses accomplissements, observations et perceptions, dont un ouvrage intégrant 10 commandements mohawks rédigé en 1979, pour conclure avec Reconstruire la Confédération iroquoise, publié vers 1985. De l’introduction à la conclusion, les lecteurs sont guidés vers des annexes incluant une chronologie historique et divers points de repère, de 1534 à 2020, ainsi qu’un glossaire étymologique permettant de saisir la symbolique linguistique de la tradition orale, que ce soit pour des mots, prononciations, objets, personnes, faits, coutumes, lieux, rites, saisons, etc. Toutefois, le groupe des traditionalistes sur lesquels les auteurs ont misé expose des points de vue qui ne font pas toujours l’unanimité chez les Haudenosaunee, ce pourquoi j’emploie le terme perception à plusieurs reprises dans le présent compte rendu. Effectivement, comme au sein des diverses factions prônant des théories et pratiques variées dans chaque communauté, …