Résumés
Résumé
Un trompe-l’oreille est une entité sonore captieuse dont la principale caractéristique repose sur une disjonction entre sa structuration (comment elle est réalisée) et sa réception (comment elle est perçue). Dans cet article, l’auteur s’intéresse principalement aux patterns résultants qui sont des motifs mélodiques et/ou rythmiques issus de regroupements opérés par la perception sur les stimuli acoustiques provenant d’une ou plusieurs strates sonores ; la production de ces patterns et leurs répercutions auditives sont abordées à travers des exemples musicaux variés comme les polyphonies traditionnelles d’Afrique centrale ou les oeuvres de György Ligeti, Terry Riley et Steve Reich. L’auteur expose également quelques effets rythmiques que seule la précision des ordinateurs autorise, tels que les pulsations infinies ou paradoxales confectionnées par Jean-Claude Risset ou encore le ralentissement perpétuel mis en oeuvre par Autechre dans une de ses compositions. Il s’agit de montrer, à travers ce parcours musical, que des rythmes peuvent en cacher d’autres.
Abstract
A trompe-l’oreille is a misleading acoustic entity whose main characteristic is the disconnect between its construction (how it was produced) and its reception (how it was perceived). In this paper, the author focuses mainly on the melodic and/or rhythmic patterns that are the result of the perceptive reorganization of acoustic stimuli from one or several musical layers. The production and auditory consequences of such patterns are discussed via a selection of musical examples including ethnic music from Central Africa and the compositions of György Ligeti, Terry Riley and Steve Reich. The author also examines the specificity of computer-generated rhythmic effects, such as Jean-Claude Risset’s infinite and paradoxical beats or the endless deceleration in Autechre’s work. This musical investigation aims to demonstrate how one rhythm can conceal another.