Résumés
Résumé
Cet article montre comment l’expression « devoir de mémoire », devenue formule consacrée au début des années 1990 en France pour se référer au génocide juif, fait dès lors fonction de formule-tierce. Comme intermédiaire sémantique incarnant une conscience morale chargée d’une dette envers les morts (« tiers disparus »), « devoir de mémoire » soutient la publicisation de paroles de témoins dans des dispositifs médiatiques compassionnels.
Abstract
This article shows how the expression “devoir de mémoire” (duty to remember) became a stock phrase in the political lexicon of France in the early 1990s. First used in the context of the Holocaust, it came to be commonly used as a semantic intermediary, expressing debt owed to the dead. “Devoir de mémoire” supports the recording and public expression of testimony, and its compassionate reception in the media.