Résumés
Résumé
Cet essai relie deux films (Chronique d’un été et La petite prairie aux bouleaux) mettant en scène un sujet déporté à Auschwitz II-Birkenau à 15 ans, Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, selon des procédés cinématographiques et des contextes historiographiques distants de 42 ans (1961-2003). D’une histoire à l’autre, d’un film vers l’autre, d’une position de tiers à l’autre, l’étude se consacre aux formes contrastées mais parentes choisies pour figurer la mémoire. Un trajet est retracé, par lequel un tiers entre-deux isolé s’autonomise pour s’entourer de tiers de transfert, tout en construisant au passage des objets tiers, soit les tiers formels que sont les films. La proposition vise in fine à installer au coeur de l’étude des formes la question de savoir « quelle est la part la plus authentique de l’autre » dans ce qui fait témoignage au cinéma.
Abstract
This article links two films, Chronique d’un été, from 1961, and La petite prairie aux bouleaux, produced in 2003, which present the same subject—Marceline Loridan-Ivens, born Rozenberg, deported to Auschwitz II-Birkenau at the age of 15—according to cinematographic techniques and historiographical contexts separated by 42 years. From one story to the other, from one film to the other and from one “third position” to the other, this study focuses on the contrasting, but related, forms that are chosen to represent memory. On the path that is tracked between the two stories, an isolated in-between “third” (tiers) becomes autonomous, surrounding itself with “thirds of transfer” (“tiers de transfert”), meanwhile building the “third objects” or “tiers formels” that are the two films. Ultimately, this article aims to place the following question at the centre of formal analysis when it comes to exploring testimony in film: “What is the most authentic part of the other?”