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Cet ouvrage est intéressant dans la mesure où il met en lumière la manière dont les femmes abordent le processus de création d’entreprise et ces manières sont différentes et varient en fonction de contraintes environnementales et culturelles.
On est bien dans la lignée des 5 M de la création féminine, où au-delà des 3 classiques, « market, money, management », « motherhood » et « meso & macro » prennent tout leur sens (Brush, De Bruin et Welter, 2009).
La diversité est à l’honneur et permet de dépasser le classique vocable « entrepreneuriat féminin », qui voudrait signifier qu’il existe un entrepreneuriat féminin en opposition à un entrepreneuriat masculin.
À partir de ces histoires de femmes, cet ouvrage propose un cadre théorique tout à fait utilisable, qui émane d’une grande spécialiste de la question. Cet ouvrage a le mérite d’être illustré, pour chaque chapitre, par des études de cas du monde entier (Europe, Scandinavie, Afrique du Sud, Singapour, Israël, Russie, Canada et France) et notamment de pays peu exploités jusque-là en matière de recherche (Bangladesh, Bolivie, La Réunion, etc.). Avec 52 contributeurs, ce travail est impressionnant.
Comme l’indique fort bien Lisa Gundry dans sa préface, ce livre est une véritable exploration multifacette des femmes entrepreneures dans des économies et des cultures différentes.
Ce livre de 575 pages réparties en 13 chapitres s’agence autour de cinq questions de recherche (cinq parties) qui font également le point sur la question et qui sont construites de manière chronologique, comme une création. L’introduction est d’une grande clarté et positionne véritablement le sujet.
La partie 1 est consacrée aux motivations, contraintes et opportunités des femmes pour partir à l’aventure et notamment dans les pays en développement. La partie 2 s’intéresse au processus de création ainsi qu’aux compétences clés du succès. La partie 3 met l’accent sur leur créativité, leur vision et leur conception de l’innovation. La partie 4 reprend les principales premières étapes de la création, vues par les créatrices. La partie 5 laisse place à une ouverture sur le futur de l’entrepreneuriat féminin et à une réflexion sur le leadership.
Le côté pratique du livre est aussi à noter :
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un encadré avec les objectifs du chapitre ;
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un résumé des termes et théories principales ;
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de nombreux tableaux de synthèse et des schémas ;
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un ou deux cas par chapitre (soit 27 au total), d’une dizaine de pages et donc tout à fait utilisables pour illustrer les thèmes abordés. Des questions et des éléments de discussion figurent à la fin des cas ;
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de nombreuses références.
Ce livre renvoie à la question entêtante de savoir si la création d’entreprise est « genrée ». Par ailleurs, il ne cède pas à la facilité des comparaisons, un peu dépassées, entre hommes et femmes à partir d’une norme masculine où il serait établi que les femmes réussissent moins bien que les hommes. Ici, on plonge dans des histoires de femmes pour mieux comprendre le phénomène entrepreneurial féminin, qui s’avère être multiple et encastré dans les écosystèmes environnants. On est bien dans la posture « how it makes a difference » et non plus de « if it makes a difference » au sens de Carter et Shaw (2006) ou Pines et al. (2010). La recherche sur l’entrepreneuriat féminin semble alors avoir gagné le statut de « véritable recherche ».
Ce livre prône une relecture et même, une reconsidération de l’entrepreneuriat féminin, fondées sur la diversité et la différence. Nous avons tous des côtés féminins et masculins en nous et c’est cette diversité qui fait notre force et nous permet de vivre ensemble. Les entrepreneurs n’échappent pas à la règle et pour devenir un entrepreneur/une entrepreneure et réussir, les compétences féminines et masculines sont nécessaires. Les femmes ne sont pas en reste et elles ont de ce fait tout pour réussir.
Il s’agit d’une vraie contribution internationale à la connaissance de l’entrepreneuriat féminin.
Ce livre donne vraiment envie d’embarquer dans une aventure entrepreneuriale. Il est par ailleurs un outil intéressant pour les enseignants et les étudiants pour analyser ces formes d’entrepreneuriat différentes et quelque part un peu similaires à travers le monde. Les chercheurs sur le sujet, peu nombreux, mais en constante augmentation si l’on en juge par le nombre de participants dans les tracks consacrés aux « femmes entrepreneures » dans les récents colloques, y trouveront des sources de questionnement et d’inspiration ; sans parler des doctorants pour qui il s’avère être une lecture indispensable. Les 35 pages de références bibliographiques sont une mine.
L’ultime conclusion s’adresse aux femmes elles-mêmes avec ce message : Osez !
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aux enseignants : faites passer le message et donnez envie ;
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aux étudiants : étudiez-les et comprenez-les mieux ;
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aux chercheurs : communiquez sur vos recherches pour amplifier le mouvement pour qu’on parle d’elles. Beaucoup reste encore à faire à partir de cette somme ;
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aux politiques et responsables : comprenez-les et aidez-les différemment et mieux pour dégager de la croissance, vous pouvez compter sur elles et leur faire confiance !
On attend la suite de ce livre, dans deux ans, actualisé et nous offrant de nouveaux cas de femmes dans d’autres pays à découvrir.