Corps de l’article

Depuis le xvie siècle au moins, les critiques des orthodoxies ont ouvert des polémiques contre les théologies qui attribuent, à la suite de saint Paul, un caractère expiatoire à la mort du Christ et affirment que la soumission exemplaire de cette victime et ainsi que son sang étaient nécessaires pour apaiser la colère (entièrement justifiée) que Dieu manifestait à l’égard de ses créatures humaines pécheresses. Fauste Socin fut le premier à avancer une critique soutenue[1]. Grotius lui donna la réplique, en accumulant les raisonnements juridiques (nécessité des sanctions) et en fouillant les archives des siècles et des nations pour établir qu’il n’y a pas de religion sans sacrifice[2]. Au xixe siècle, le courant libéral chez les protestants français reprit la polémique dans un nouveau contexte ; Albert Réville ouvrit les débats[3] et le père Rivière se mit à publier de nombreux travaux historiques pour venir au secours de la doctrine catholique de la rédemption[4]. Cet article analyse un des classiques de la littérature américaine pour y découvrir le travail d’une intelligence sur la notion de victime parfaite, une pierre angulaire des théologies qui affirment la rédemption par le sang du Christ. Je propose de voir dans cet article un exemple des retombées littéraires des problématiques théologiques, ou une illustration de ce que le génie littéraire apporte à la réflexion théologique.

Billy Budd est la dernière oeuvre d’Herman Melville (1819-1891)[5]. La question générale que ce texte me permet de poser est la suivante : peut-on trouver sur terre quelque « victime sans défaut et sans tache » ? La Bible assure qu’il existe de tels agneaux, les seuls qui peuvent être offerts en sacrifice (Nb 28,3), et que le Christ lui-même fut une telle victime sacrificielle (He 9,14 ; 1 P 1,19).

Billy Budd raconte l’histoire de trois hommes, des marins de la marine de guerre britannique, qui meurent de mort violente en 1797 mais dont le statut de victime est ambigu. La voix du narrateur a deux caractéristiques qui me semblent devoir être indiquées au départ. Tout d’abord il souligne longuement que 1797 est l’année de l’affrontement naval entre l’Angleterre et la France révolutionnaire, présenté comme conflit idéologique de la dernière gravité : un roi contre une république, le christianisme contre l’athéisme, la société hiérarchisée contre celle des droits de l’homme. Le narrateur ajoute au récit des faits quelques commentaires lourds en allusions symboliques, morales ou religieuses[6]. Le texte a quelque chose de sombre dans son arrière-fond. On sent que les enjeux sont les plus sérieux qui soient : la Nature Humaine, le Sens de la Vie, le Pouvoir dans la Société, l’Avenir de la Civilisation. Mais il y a encore un autre registre. Les critiques modernes ont discerné une indéniable atmosphère homo-érotique : le héros éponyme est un très beau jeune homme de 21 ans, le handsome sailor[7]. Il n’y a pas de femmes sur le navire de Sa Majesté, mais le désir rôde néanmoins entre les hamacs. Ceci aussi ajoute à la densité du texte et impose aux lecteurs de délicates (et peut-être pénibles) questions d’interprétation.

L’intrigue peut être assez rapidement résumée. Billy Budd était un membre fort apprécié de l’équipage d’un navire marchand appelé The Rights of Man — ce qui indique que les milieux commerciaux britanniques étaient sensibles aux idéaux de 1789. Il est recruté de force pour un vaisseau de ligne, le Bellipotent. Il accepte son sort. Sur ce nouveau bateau, les officiers sont fort vigilants : la marine est en guerre, les chefs de l’Amirauté sont inquiets et nerveux car deux mutineries viennent d’indiquer que les marins anglais sont susceptibles d’être touchés par le virus égalitaire. Billy Budd, un enfant trouvé, a une bonne nature ; il est bien accepté par les autres marins mais le capitaine d’armes, Claggart, l’officier zélé chargé de la discipline, le tient à l’oeil et semble vite lui en vouloir. Un marin attire Billy dans un conciliabule équivoque — qui pourrait être le début d’un projet de mutinerie. Billy s’en dégage aussitôt. Dans son innocence — il n’y a pas de mal dans son coeur et il ne voit pas le mal hors de lui — Billy ne songe pas à le dénoncer. Claggart alors aborde le commandant, le capitaine Vere, pour accuser Billy Budd de projeter une mutinerie. Le capitaine, qui avait remarqué le jeune marin, le fait aussitôt venir et demande à Claggart de répéter son accusation devant lui. Ce qui est fait : le capitaine invite alors Billy Budd à se défendre. Mais celui-ci avait un pénible défaut : dans des situations de tension, il bégaye et perd même l’usage de la parole. Malgré les encouragements du capitaine, il ne peut s’exprimer ; il frappe alors Claggart, qui s’effondre. Le jeune athlète a tué l’officier. Le médecin du bord, convoqué, constate le décès. Sentant bien la complexité du cas, il pense que le capitaine devrait mettre Budd aux fers et référer toute l’affaire à l’amiral de la flotte ; mais, sentant l’agitation du capitaine, il se tient coi, jugeant que son conseil serait inutile. Vere apparemment ne veut pas que l’équipage ressente le moindre flottement quant à la stricte application de la loi martiale. Il convoque donc une cour martiale, explique aux officiers qu’ils ne sont pas là pour écouter la loi de la Nature mais pour appliquer la loi du roi. Billy Budd est condamné ; on lui envoie l’aumônier. Il est pendu à l’aube devant l’équipage assemblé sur le pont. Tous l’entendent crier « Dieu bénisse le capitaine Vere ! »

Melville donne ensuite cinq chapitres qui sont comme autant de tentatives de clore le récit. Une conversation entre un officier et le médecin cherche à trouver pourquoi le corps du pendu n’a pas été secoué par les soubresauts habituels. Puis vient le récit des funérailles : l’équipage assiste silencieux lorsque le corps est confié aux flots selon les rites de l’Église et de la Navy. On apprend ensuite que le Bellipotent engagea peu après un navire du Directoire intitulé l’Athée et que le capitaine Vere mourut d’une balle tirée du vaisseau mécréant, et en murmurant le nom de Billy Budd. Puis Melville nous donne l’article d’une gazette navale qui fait de Claggart un héros et rassure les lecteurs : la menace ayant été écartée, tout va bien à bord du Bellipotent. On apprend enfin que les marins gardent la mémoire de leur camarade et se procurent des bouts de la vergue fatale comme si c’étaient des morceaux de la vraie croix. Le texte finit avec une ballade plaintive que les marins se transmettent sur le handsome sailor.

Que cette histoire amène des interrogations sur la mystique sacrificielle et l’existence de victimes sans défaut et sans tache devient manifeste à la lecture du chapitre 4, une digression de l’auteur sur la mort de Nelson lors de la bataille de Trafalgar en 1805. Ce matin-là, le plus doué des amiraux de l’histoire navale anglaise écrivit son testament puis mit son grand uniforme pour diriger la bataille depuis le pont du Victory. Blessé, il mourut peu après. Une gloire éternelle lui était dès lors acquise[8]. Melville nous informe néanmoins que la flotte anglaise victorieuse fut ensuite fort malmenée par une tempête et que l’amiral qui prit le commandement à la mort de Nelson était un incapable. Au lieu de se couvrir de ses galons d’or comme s’il se préparait pour l’autel et pour un sacrifice (les mots sont dans le texte), Nelson aurait mieux fait de ne pas mettre sa personne visiblement en danger pour ainsi ramener plus d’hommes vivants à bon port. Melville nous présente donc un dilemme : d’un côté les valeurs esthétiques et patriotiques de celui qui, cherchant la renommée durable, met sa propre vie dans la balance (et motive ainsi son équipage), verse son sang sur le pont du navire et devient un exemple exaltant, et de l’autre l’utilitarisme qui compte les coûts, juge des probabilités et vise au plus grand bien du plus grand nombre[9].

Passons donc en revue le caractère des trois hommes qui trouvent la mort au cours de l’histoire mise de l’avant par Melville. Qu’en est-il de leur innocence ? L’un ou l’autre d’entre eux peut-il recevoir le statut de victime sacrificielle ?

Tout le monde s’accorde pour trouver l’action de Claggart noire. Le narrateur lui-même s’appesantit sur le « mystère d’iniquité » (2 Th 2,7) logé au fond de son coeur. Mais sa mort n’était-elle pas plus un accident qu’une fin méritée ? Ne faut-il pas voir que cet homme de basse ou médiocre extraction, dont l’accent trahit une origine étrangère et qui est soucieux d’avancement, ne peut en fait réussir dans la vie qu’en léchant les bottes des officiers supérieurs issus de familles aristocratiques, et en les déchargeant des basses oeuvres de police que ces êtres polis et cultivés aiment confier à d’autres pour mieux les oublier ? À New York, Melville a eu l’occasion de voir des milliers d’immigrants qui font du zèle pour obtenir leur intégration et leur promotion sociale en se prouvant plus américains que les Américains[10]. Des indices permettent aussi de penser que cet homme de 35 ans était troublé par la beauté du jeune homme et que rien dans sa formation et sa culture ne lui permettait d’assumer cette manifestation de sa sexualité et qu’il ne pouvait que la refouler avec la dernière énergie. On pourrait donc voir en Claggart une malheureuse victime des circonstances. (Cela n’empêche pas de garder toute notre distance par rapport à la gazette qui parle de lui comme d’un héros patriote.)

Et le capitaine Vere ? La jeunesse et la beauté de Billy Budd éveillent en lui (un célibataire de 40 ans) des sentiments qui prennent une forme paternelle. Mais il est déchiré. Si Billy est l’enfant (innocent) de la Nature — le narrateur le nomme parfois un « barbare » — Vere est l’homme de la Civilisation[11]. En développant son personnage, Melville lui a donné les principes d’Edmund Burke : la Révolution française produit des crimes parce qu’elle renverse l’ordre dans la société. Les usages doivent être maintenus. (« Les formes, formes mesurées, sont tout » ; 27). Il se fait donc violence à lui-même pour imposer (promptement) la loi. Cet homme ordinairement serein est fort troublé ; il y a quelque chose de précipité dans sa convocation de la cour martiale[12]. En bon chrétien, il se console à l’idée que l’innocence de Billy sera visible au Jugement Dernier. Homme du devoir, Vere ne fait pas défaut à l’heure du combat et meurt, héros quelque peu anonyme, au service de sa patrie[13]. Sa mort est néanmoins embellie, presque hissée au niveau d’un martyre, par l’identité ouvertement athée de son adversaire.

L’innocence de Billy Budd est, quant à elle, manifeste et appuyée par le narrateur. La mythologie du bon sauvage vient ajouter à son halo d’innocence. Serait-il comme Adam avant d’avoir rencontré le serpent (2) ? Rien dans sa conduite ne contredit cette image. Selon le narrateur, l’aumônier sentit son innocence et renonça à lui enseigner la religion (24). La description de sa mort et l’ajout de la légende posthume lui attribuent d’indéniables qualités christiques. Et pourtant il y a des ombres au tableau. D’abord, Billy a un défaut : son bégaiement qui est l’occasion de sa perte. Le narrateur avance l’idée que le Grand Corrupteur, le Conspirateur dans l’Éden, a réussi à imposer une fêlure dans cette créature apparemment parfaite (2). Ensuite Billy frappe Claggart. Dans des circonstances comparables, lors de son arrestation, le Christ a ordonné au bouillant disciple qui voulait le défendre de remettre son épée dans le fourreau (Mt 26,52). Sur ce point le handsome sailor n’est pas coulé dans le moule christique. On peut enfin se demander si sa beauté, avec son innocence asexuée, ou sexuellement inconsciente, n’est pas un autre défaut, qui est comme une provocation silencieuse destinée à déclencher quelque désastre. Ceci, bien sûr, ne fait pas de lui un coupable mais infléchit son innocence dans le sens d’une inconscience. Un critique a proposé un parallélisme entre de telles interrogations sur l’innocence de Billy Budd et celles sur les actions du Christ. En effet, depuis que Lessing a publié de 1774 à 1778 les travaux de Reimarus fouillant les textes des Évangiles avec la curiosité d’un historien, un fantôme hante la recherche sur le Jésus historique : la prédication de Jésus aurait-elle eu une composante politique révolutionnaire ? Ponce Pilate aurait-il eu de bonnes raisons de voir en lui une menace pour la paix de l’Empire[14] ? C’est alors toute la vision de la mort sacrificielle du Christ qui bascule : au lieu d’être nécessitée par le péché des hommes et le plan divin de salut, elle est « nécessaire » du fait d’un jugement prudent, pragmatique, posé par un magistrat romain qui n’était pas pire qu’un autre. Sa mort serait donc une simple conséquence prévisible du cours de sa vie[15].

Ainsi les trois hommes qui trouvent la mort dans Billy Budd peuvent être présentés comme ayant une destinée semblable : malgré leurs morts bien différentes, ils sont des victimes des circonstances et de leur devoir tel que leurs propres lumières le leur dictaient. Aucun n’arrive au niveau de « la victime sans défaut et sans tache » et ne peut être inscrit dans une vraie logique sacrificielle (au sens traditionnel ou christique). Cela me semble confirmé par le fait qu’aucune des morts n’accomplit une rédemption. La légende posthume de Billy n’est guère plus qu’une touchante tradition populaire. Certes la mort de Billy Budd se rapproche le plus de la mort sacrificielle et celle de Claggart le moins. Mais une telle gradation n’empêche pas que la mort du Christ, à en croire le texte, ne semble pas pouvoir être dupliquée en 1797[16].

Cette lecture du texte peut être située dans le contexte du grand débat qui a opposé les critiques américains qui se sont occupés de Billy Budd. Un groupe d’entre eux y voit le témoignage de la résignation du vieux Melville devant le monde tel qu’il est et tel qu’il va. (Il est certain qu’après la Guerre civile, sa politique a pris un tour conservateur.) Les méchants abondent ; l’innocence est rare et ne trouve guère de protection. Ce monde a besoin de capitaines Vere qui, si déchirés qu’ils soient, travaillent à maintenir les formes nécessaires. Et de Billy Budd, qui, voyant que leur mise à mort est inévitable, décident bravement de mourir en beauté. Vivre en société, c’est mettre en scène des apparences. (Nelson qui se pare le matin de sa mort sait comment s’y prendre pour gagner les batailles ; son geste n’est pas de la vanité — ou n’est pas que de la vanité.) D’autres critiques par contre maintiennent que le texte conserve un caractère ironique et que l’auteur ne nous y fait pas adhérer au monde de Sa Majesté, de Sa marine et de Sa guerre. L’ironie est particulièrement pesante sur l’aumônier du Bellipotent ; il est l’objet de sarcasmes, lui qui prétend servir le Prince de la Paix et reçoit son salaire de Mars (24). Ainsi l’histoire de Billy et les valeurs esthétiques du récit de sa fin nous détacheraient un peu du monde du roi, du code naval, du commandant et de l’aumônier, de la marine royale et chrétienne qui affronte la marine républicaine et athée[17].

Mes conclusions sur l’innocence relative de tous les protagonistes m’amènent à me ranger plutôt du côté des partisans de l’ironie. En fin de compte, le texte ne me semble pas impressionné par le sacrifice de ceux qui tombent au combat et meurent pour leur roi. Certes Nelson est le modèle du héros national, mais les journalistes veulent aussi faire un héros de Claggart. Seule la mort de Billy ne tombe pas sous le coup de l’ironie mais elle ne se hisse pas pour autant au niveau de la mort du Christ telle que rapportée dans les Évangiles. Rien de salvifique ne s’accomplit ce matin-là. Billy apparaît en fin de compte comme victime des circonstances ordinaires de la vie historique, où des facteurs tels que la guerre ou la sexualité jouent des rôles puissants quoique obscurs.

On peut ajouter que les cinq chapitres qui tentent chacun à leur manière de tirer un trait sur l’histoire de Billy Budd sont là pour nous faire savoir, par le biais de la forme, que Melville ne veut pas tourner la page. Ces cinq chapitres nous montrent en effet le monde tel qu’il est, tel qu’il va, assimilant la mort de Billy et poursuivant sur sa lancée[18]. Ce que l’on appelle la vie continue. Mais Melville souhaite que la mort de cette victime nous reste en travers de la gorge.

Cette victime néanmoins n’est pas absolument « sans défaut et sans tache ». Billy Budd est un texte qui montre cette notion en train de s’évaporer sous les yeux de ceux qui savent apprécier les circonstances. Le sacrifice accompli par le Christ sort-il intact de ce récit ? Il est clair en tout cas qu’il n’y a plus de victime qui soit agréable à Dieu, apte à expier les péchés du monde et racheter l’humanité. Trois facteurs me semblent responsables de l’atmosphère religieuse et morale où les notions de victime parfaite et de saint martyr se dissipent ou perdent leur sens.

  1. Les individus en 1797 sont inévitablement impliqués dans un conflit idéologique violent aux nombreuses composantes politiques et religieuses. L’américain Melville n’est ni un tory anglais ni un révolutionnaire français mais son pays a des attaches historiques des deux côtés et lui-même est personnellement divisé par cette alternative. Il ne lui semble pas possible de se ranger d’un côté ou de l’autre sans devenir solidaire des crimes commis par ce parti. Il ne semble pas possible non plus de s’installer dans une position au-dessus de la mêlée. Ainsi une certaine innocence est inévitablement sapée par cette expérience de la vie. Sur un plan plus personnel, les individus sont aussi happés par le conflit insoluble entre deux types de morales, celle qui avance à partir d’absolus et celle qui navigue dans le relatif, calcule les conséquences et soupèse les probabilités, les deux morales que Max Weber a nommées éthique de conviction et éthique de responsabilité[19].

  2. Les individus en 1797 ne peuvent plus se prétendre parfaitement désintéressés. Le texte laisse entendre en particulier qu’ils ont des intérêts sexuels qu’ils connaissent mal. En utilisant des exemples d’attirance homo-érotique, Melville nous amène sur un terrain qui était alors extrêmement difficile, celui de « l’amour qui n’ose pas dire son nom ». Il attire ainsi notre attention sur les mécanismes de refoulement de l’intérêt, sur les masques que ne cesse de prendre l’amour-propre. Le désir est instable et, de plus, s’avance sous d’autres apparences.

  3. En 1797 (ou en 1891) les écrivains sont conscients de l’errance du langage qui en dit trop ou pas assez. La mort de Billy pourrait être rendue triviale — ou montée en épingles. C’est aussi vrai de la mort des deux autres protagonistes. Le reportage innocent n’existe pas.

Mais la littérature existe. Melville fait un travail proprement littéraire pour assurer que la mort de Billy Budd, la victime qui ne se défend pas, ne soit ni banalisée ni oubliée. Il utilise les moyens d’expression qui sont alors disponibles et ceux-ci n’incluent pas la notion de victime parfaite. Ce genre d’objet religieux (comme tant d’autres) se fait rare. On entre dans l’ère contemporaine où les victimes qui doivent être commémorées ne sont pas des êtres exceptionnels mais des gens tout à fait ordinaires.