Résumés
Résumé
La présente contribution s’intéresse au micro-récit évangélique transmis par les Synoptiques (Mt 12,29 et par.) et l’Évangile selon Thomas, qui met en scène un conflit pour la soustraction de « biens » à un « Fort » qui les détient (injustement, selon la suggestion implicite du contexte). L’étude s’adonne dans un premier temps à une analyse des diverses formes textuelles sous lesquelles cet apologue a initialement circulé, puis à une enquête sur les diverses lectures et utilisations théologiques du thème dans l’oeuvre d’Irénée à la fin du iie siècle et, au-delà, de quelques-uns de ses contemporains ou continuateurs. Du point de vue du panorama de la présence du verset et de l’histoire de son interprétation dans l’Église ancienne, la recherche a tendu à être exhaustive en ce qui concerne les trois premiers siècles, mais reste indicative pour les quatrième et cinquième siècles (avec une ouverture sur le Moyen Âge pour l’Occident médiéval). La diffusion du récit dans l’Église ancienne est liée à sa fonction kérygmatique : l’économie de la rédemption de l’homme, injustement détenu par le diable, s’y trouve représentée par une action simple et efficace, reliant la vivification ultime de l’homme à sa formation puis captivité initiales, à travers le moment décisif de la libération de l’homme.
Abstract
This presentation deals with a microstory — passed down by the Synoptic gospels (Mt 12,29 and par.) and the Gospel of Thomas — about a conflict due to the plundering of the “goods” possessed (unjustly, as the context suggests) by a “strong one”. Our study begins with an analysis of the different textual forms in which this story circulated initially ; there follows an investigation into the various theological readings and uses of that theme in Irenaeus’s work at the end of the 2nd century, and also in the works of some of his contemporaries or later upholders of his theses. As for the general presence of that verse and the history of its interpretation in the ancient Church, research has been fairly exhaustive with regard to the first three centuries, but it remains only indicative for the 4th and 5th centuries (with an opening-up to the medieval West). The propagation of that story in the ancient Church is closely related to its kerygmatic function : a simple, efficacious act sums up the economy of redemption, the rescue of man unjustly kept prisoner by the devil ; thus the story connects the ultimate revitalisation of man to his initial formation and subsequent captivity by recalling the decisive moment of man’s liberation.