Recensions

Jean-Luc Vesco, Psaumes. Dieu de miséricorde célébré par des hymnes et des supplications. Marseille, Éditions La Thune, 2016, 151 p.[Notice]

  • Marc-André Caron

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  • Marc-André Caron
    Université Laval, Québec

Le père Vesco, un dominicain maintenant retraité, fut professeur d’exégèse, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem et membre de la Commission biblique pontificale. C’est une réédition de six articles sur les psaumes parus dans des revues destinées à un large public ainsi qu’un article inédit. L’intention de Vesco est de mettre son érudition au profit de tous afin de faciliter l’utilisation de psaumes pour la méditation et la prière. Vesco pose la problématique : les accents vengeurs du psautier scandalisent parfois ceux qui les utilisent pour prier. Comment alors parler de miséricorde ? Cela ne renforce-t-il par l’opposition entre le Dieu colérique de l’Ancien Testament et le Dieu d’amour du Nouveau ? Les sept chapitres retracent le chemin vers Dieu que le psalmiste a emprunté, au travers des aléas de la vie entre hymne et supplication. Le premier chapitre analyse le vocabulaire hébraïque utilisé dans le psautier pour parler de l’amour de Dieu et correspondant au terme français « miséricorde ». Le deuxième présente des réflexions sur la théologie de la prière des psaumes par l’analyse de deux genres essentiels, l’hymne et la supplication. Le troisième explore la réponse des psaumes 42 et 43, lus comme un seul psaume, à la question pérenne « où est ton Dieu ? ». Le quatrième présente une explication claire et succincte des psaumes des montées (Ps 120-134) et une interprétation spirituelle de ce qu’ils signifient pour les chrétiens. Le cinquième offre une interprétation claire et dévotionnelle du psaume 131. Le sixième présente une exégèse du psaume 4, dans lequel des menteurs demandent « qui nous fera voir le bonheur ? » (Ps 4,7). et où le psalmiste les invite au bonheur en se repentant et en se tournant vers Dieu. Le septième résume les différentes façons de lire les psaumes et justifie l’originalité du commentaire de 2006 par l’A. (Le Psautier de David traduit et commenté, 2 volumes, Les Éditions du Cerf) de par son focus canonique sur l’ordre interne du psautier, ses thèmes, ses titres, ses concaténations et le fils d’Ariane qui le traverse. Ce recueil accomplit son objectif : il distille le fruit de l’érudition de l’auteur pour les non-spécialistes, mais l’ouvrage ne se veut pas non plus une introduction aux psaumes. Deux choses auraient augmenté la valeur du livre : un index des références bibliques et un dernier chapitre synthétisant comment l’ensemble du livre répond à la problématique soulevée dans l’introduction. Pour ceux qui apprécient les psaumes comme objet littéraire ou comme ressource de prière, cet ensemble superpose une grande précision exégétique avec une interprétation théologique proprement chrétienne ainsi qu’une sensibilité pastorale rafraîchissante — c’est là son utilité, en tant que littérature à la fois dévotionnelle et intellectuellement rigoureuse. Il saura plaire aux lecteurs des psaumes ayant déjà une certaine familiarité avec ceux-ci et ceux qui les enseignent dans un contexte confessionnel.