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Anne Pasquier, en l’honneur de qui une journée de colloque a été célébrée le 31 mars 2017, incarne en quelque sorte ce que les facultés et départements qui ont donné naissance à l’Institut d’études anciennes (et médiévales) se sont fixé comme objectif : mettre en place un espace favorisant la multi- et l’interdisciplinarité. Anne Pasquier est en effet une diplômée en études et archéologie classiques de l’Université Laval, formation qu’elle a poursuivie à l’École du Louvre à Paris. Par la suite et en bonne partie grâce à cette formation initiale, elle a été invitée, au milieu des années 1970, à se joindre à une équipe qui se mettait en place pour travailler à l’édition et à la traduction française des manuscrits coptes de Nag Hammadi, à l’instigation des regrettés professeurs Hervé Gagné, de l’Université Laval, et Jacques E. Ménard, de l’Université de Strasbourg, et du professeur Michel Roberge, professeur associé à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.

À la suite de son engagement dans le projet d’édition des manuscrits coptes découverts à Nag Hammadi en 1945, Anne Pasquier a obtenu un doctorat en théologie de l’Université Laval en 1980. En 1989, Anne Pasquier a été recrutée comme professeure subventionnelle grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada attribuée pour l’édition des textes de Nag Hammadi. À partir de 1993, elle est devenue professeure régulière à titre de professeure agrégée puis titulaire. Elle a ainsi pu se consacrer à la publication, dans la collection « Bibliothèque copte de Nag Hammadi », section « Textes », de l’édition critique et de la traduction française de l’Évangile selon Marie puis d’un écrit très important intitulé Eugnoste, dont deux témoins ont été préservés dans les codices III et V de Nag Hammadi. Le livre qui en a résulté a été publié en 2000. Il a été suivi en 2010 d’un commentaire de près de 300 pages. En marge de ces publications, Anne Pasquier a poursuivi une infatigable activité dont a résulté un grand nombre de communications et de publications.

Les domaines d’intérêt d’Anne Pasquier ne sont toutefois pas limités au gnosticisme et à la bibliothèque de Nag Hammadi. Par son enseignement et ses recherches, mais aussi par goût personnel, elle a travaillé sur la littérature chrétienne ancienne, notamment Augustin, la rhétorique et les théories et pratiques littéraires, en particulier la narratologie.

Anne Pasquier a été et continue d’être active au sein de plusieurs groupes de recherche, dont le projet BEST (Bible en traduction) et EBAF (Bible et ses interprétations), sous la direction de l’École Biblique et Archéologique de Jérusalem ; le RRENAB (Réseau de Recherches en Analyse Narrative de la Bible), des universités de Genève, Lausanne, Paris, Montpellier, Louvain-la-Neuve, Montréal, Laval et Saint-Paul (Ottawa) ; le Groupe de recherche « Raison et Révélation : L’héritage critique de l’Antiquité (RRHCA, 2014-2021) », sous la direction de Jean-Marc Narbonne, Faculté de philosophie de l’Université Laval ; ainsi que le Groupe sur le Christianisme ancien et l’Antiquité tardive (GRECAT).

Les contributions que rassemble ce dossier publié en son honneur relèvent de domaines dans lesquels Anne Pasquier s’est illustrée : la rhétorique biblique, Augustin, le gnosticisme et le manichéisme. Elles rendent compte également de la diversité et de la complémentarité des approches qu’elle a pratiquées.