Résumés
Résumé
Nous proposons ici le deuxième volet d’une analyse des transformations matérielles, contextuelles et herméneutiques liées aux nombreuses éditions d’un même livre sur une période de près de cinq siècles. Le premier volet étudiait les éditions originales de ce livre, le Cymbalum mundi (Paris, 1537; Lyon, 1538), sa possible circulation manuscrite au xviie siècle ainsi que les éditions bibliophiliques − et pirates − ayant surgi au xviiie siècle. Nous nous intéresserons maintenant aux éditions érudites du xixe siècle, puis aux éditions savantes du xxe siècle. Cet examen comparatif sur la « longue durée » paraît révélateur de l’évolution des transformations de l’édition littéraire imprimée et de ses enjeux interprétatifs pendant la « parenthèse Gutenberg ». Nous évoquerons, en conclusion, le potentiel de réappropriation − ou de « dés-appropriation » − qu’offrent de nouvelles éditions numériques de ce livre énigmatique alors que cette parenthèse se referme au xxie siècle.
Mots-clés :
- Histoire du livre,
- histoire de l’édition,
- interface du livre,
- Cymbalum mundi,
- parenthèse Gutenberg,
- histoire de l’imprimé,
- littérature française,
- Renaissance,
- édition numérique
Abstract
This is the second part of an analysis of the material, contextual and hermeneutic transformations associated with the publication of several editions of the same book − the Cymbalum mundi (Paris, 1537; Lyons, 1538) − over almost five centuries. The first part focused on original editions of the 16th century, their possible manuscript circulation in the 17th, as well as bibliophilic (and pirated) editions of the 18th century. The present study examines scholarly editions of the 19th century and academic editions of the 20th. This comparative examination over the “long term” is highly revealing regarding the evolution of literary publishing modalities in the print era and the interpretative stakes associated with these transformations during the “Gutenberg parenthesis.” We conclude by considering the potential for re-appropriation − or “dis-appropriation” − offered by new digital editions of the same work as this parenthesis comes to a close in the 21th century.
Keywords:
- History of the book,
- history of editing,
- book interface,
- Cymbalum mundi,
- Gutenberg parenthesis,
- print culture,
- French literature,
- Renaissance,
- digital edition
Corps de l’article
Nous avons fait le pari de suivre les transformations matérielles, contextuelles et herméneutiques liées à la publication de plusieurs éditions d’un même livre sur la « longue durée ». Nous attaquons ici la deuxième partie de cette appréhension globale des métamorphoses d’un livre énigmatique de la Renaissance, le Cymbalum mundi, sur près de cinq siècles. La première partie de ce parcours, publiée dans un collectif sur l’histoire de l’édition chez Classiques Garnier en 2023[1], proposait une étude des éditions originales anonymes du xvie siècle de ce curieux petit livre (Morin, Paris, 1537[2]; Bonnyn, Lyon, 1538[3]), de leur censure impitoyable et de leur circulation − possiblement manuscrite − au xviie siècle, jusqu’aux éditions bibliophiliques (et pirates) qui ont resurgi dans la première moitié du xviiie siècle.
On a pu y voir notamment comment l’interprétation extrêmement contradictoire de ces dialogues satiriques très drôles tend à se transformer radicalement au cours du temps, et ce, en lien direct avec les éditions dominantes pendant l’époque concernée qui témoignent, chacune à leur manière, d’importants changements de paradigme interprétatif sur plusieurs décennies. Ce livre parfois lu comme un des premiers exemples, voire « le » premier exemple de littérature athéiste en France, est en effet vu par d’autres interprètes comme un livre inoffensif ou de nature évangélique, ces deux écoles de pensée ayant pris le dessus à tour de rôle au cours des derniers siècles.
Ainsi, si ce petit chef-d’oeuvre aujourd’hui attribué à Bonaventure Des Périers se voit (presque) unanimement condamné parce que considéré comme « dangereux » aux xvie et xviie siècles, on l’a généralement tenu pour beaucoup plus inoffensif au xviiie siècle, et ce, jusqu’à la parution de nouvelles éditions érudites au milieu du xixe siècle – que nous analyserons ici –, qui provoquent un retour généralisé à une lecture jugée « dangereuse » de ces dialogues hermétiques. Nous verrons ensuite comment un autre renversement exégétique dans sa lecture est effectué dans la deuxième moitié du xxe siècle en relation avec des éditions savantes et universitaires qui ramènent au premier plan les lectures inoffensives et évangéliques, une perspective interprétative qui semble en voie d’être à nouveau renversée en ce début de xxie siècle dans le sillage de récentes éditions et lectures de l’ouvrage.
L’exemple des nombreuses incarnations éditoriales de ce livre – qui balisent et (dé)limitent différemment sa lecture avec leur appareil éditorial − paraît également révélateur de l’évolution de l’interface du livre, des modalités changeantes de l’édition littéraire et des enjeux herméneutiques qui sont liés à ces transformations pendant ce que certains ont appelé la « parenthèse Gutenberg[4] ». Cette parenthèse semble maintenant en voie de se refermer, ce pourquoi nous chercherons, en conclusion, à amorcer une réflexion sur le potentiel de réappropriation − ou plutôt de « dés-appropriation » − qu’offrent de nouvelles éditions numériques de cet ouvrage fascinant qui, comme on l’a vu dans la première partie, thématise explicitement sa nature d’artefact imprimé et annonce dans ses dialogues les querelles interprétatives, parfois violentes, auxquelles il donnera naissance au cours des siècles qui suivront son impression et sa suppression heureusement manquée.
Le Cymbalum mundi au xixe siècle : trois éditeurs, six éditions et un nouveau renversement interprétatif
Après la reprise en 1753 à « Amsterdam & Leipzig[5] » de l’édition de 1732 du Cymbalum mundi − qui était elle-même une reprise piratée de l’édition amstellodamoise de 1711[6] − et si l’on ne prend pas en compte l’édition bâclée que Voltaire inclut dans le troisième tome de ses Choses utiles et agréables en 1770[7], il faut attendre près d’un siècle, 88 ans plus précisément, avant de voir réapparaître le Cymbalum dans de nouvelles éditions imprimées. Notre cymbale se remet alors à tinter dans pas moins de six éditions ou rééditions sur une période d’un peu plus de 30 ans au milieu du xixe siècle, en compagnie le plus souvent d’autres oeuvres attribuées à Des Périers.
Cette renaissance de l’attention consacrée au Cymbalum mundi avait été amorcée un peu plus tôt en fait, dans le contexte plus général d’un regain d’intérêt marqué pour les auteurs et les oeuvres de la Renaissance et, dans le cas de Des Périers, grâce surtout à l’intervention de l’écrivain et académicien Charles Nodier – qui possédait lui-même un des deux seuls exemplaires connus de l’édition lyonnaise de 1538 du Cymbalum mundi[8] – ainsi que d’un philologue et antiquaire moins réputé, Éloi Johanneau, qui en renouvellera l’interprétation.
Il n’en reste pas moins, comme le montre bien Alain Mothu, que « c’est à Nodier que revient la palme de la revalorisation littéraire du Cymbalum[9] ». Dans un texte publié pour la première fois en 1839 et plusieurs fois reproduit par la suite, Nodier place son auteur, aux côtés de Rabelais et de Marot, parmi les « trois grands esprits[10] » qui ont dominé la première moitié du xvie siècle, le décrivant même comme « le talent le plus naïf, le plus original et le plus piquant de son époque[11] ». En ce qui concerne plus spécifiquement le Cymbalum mundi, Nodier s’en prend à son éditeur du xviiie siècle, Prosper Marchand, qui « ne savait pas [le] lire[12] », écrit-il, et conclut qu’il est prouvé « aujourd’hui que l’ouvrage de Desperiers [sic] méritait réellement le reproche d’impiété qui lui a été adressé par son siècle », l’auteur étant selon lui d’un « scepticisme effréné[13] ».
Il faut savoir cependant que, quelques mois avant la publication de cet article, en mars 1829, Éloi Johanneau avait présenté à Nodier sa « clef » du Cymbalum mundi, fondée tout particulièrement sur son déchiffrement des anagrammes des destinateur et destinataire de la lettre-préface du Cymbalum, Thomas du Clevier (« incrédule » à une lettre près) et Pierre Tryocan (« croyant »), une découverte que Nodier a tenté de s’approprier[14]. Johanneau rédigea ensuite une longue lettre − datée du 12 mars 1829 mais publiée seulement plus tard[15] − dans laquelle il entreprend de démontrer que le Cymbalum, ce « livre rempli d’athéisme et d’impiété où l’auteur se moque ouvertement de Dieu et de toute religion[16] », a été écrit par un incrédule cherchant à « convertir » son ami croyant.
Cette perspective critique – qui voit à nouveau le Cymbalum comme un livre « hardi » –dominera les décennies qui vont suivre et surtout – à des degrés divers et selon des modalités quelque peu différentes – toutes les éditions qui vont paraître au xixe siècle. Trois éditeurs – Paul Lacroix, Louis Lacour et Félix Frank – vont tour à tour publier – et republier dans les deux premiers cas – de nouvelles éditions du Cymbalum mundi avec, le plus souvent, d’autres oeuvres attribuées à Des Périers ainsi qu’un appareil éditorial qui en oriente franchement la lecture dans la perspective (re)dessinée par Nodier et Johanneau. Ces éditions, comme l’a noté Guy Bedouelle, « accumulent les préfaces et les introductions par un système de strates superposées[17] ». Voyons rapidement en quoi elles se distinguent.
Le premier éditeur, Paul L. Jacob (Paul Lacroix), un prolifique polygraphe connu sous le nom de « Bibliophile Jacob », publie Le Cymbalum mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers chez le libraire parisien Charles Gosselin en 1841, un ouvrage de plus de 400 pages qui inclut le Cymbalum « d’après l’édition de 1753[18] » que Jacob soumet cependant « au système d’orthographe moderne[19] ». Le texte du Cymbalum est précédé d’une brève « Préface de l’Éditeur », d’une très longue « Notice sur Bonaventure Des Périers » et de la lettre de Prosper Marchand. Le texte est aussi accompagné de notes de bas de page dans lesquelles Jacob dit « fondre » les « notes de La Monnoye, de Prosper Marchand et de Falconnet [sic] » qu’il a « abrégées de beaucoup en y ajoutant quelque chose[20] ». Enfin, les dialogues sont suivis de la longue « Lettre de M. Eloi Johanneau à M. Le Baron de Schonen ou Clef du Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers », puis des Discours non plus mélancoliques que divers ici faussement attribués à Des Périers[21], de L’Andrie, la traduction faite par Des Périers d’une comédie de Térence, ainsi que d’une sélection des Oeuvres diverses, des poésies surtout tirées du Recueil des oeuvres de feu Bonaventure Des Périers publié par Antoine Du Moulin après la mort de son ami en 1544.
Hormis le caractère quelque peu hétéroclite de cet assemblage de textes, on note la volonté foncièrement romantique – comme chez Nodier – d’associer un « auteur » à une « oeuvre ». Jacob déclare d’ailleurs que son « édition des Oeuvres de Bonaventure des Périers répond au voeu exprimé par M. Charles Nodier[22] », ce qui est confirmé par la longue notice biographique sur Des Périers qui cherche tout au long à relier la vie et l’oeuvre de l’auteur. Ajoutons que l’autorité de l’éditeur lui-même est affirmée en page de titre et dans sa préface, comme dans l’orchestration de l’ensemble de l’ouvrage. Jacob suit aussi Nodier dans son interprétation du Cymbalum comme « chef-d’oeuvre de fine et malicieuse plaisanterie qui va droit à l’impiété[23] », et ce, en l’appuyant sur la lettre de Johanneau, qui circulait sous forme manuscrite depuis plus de 10 ans, mais que Jacob publie ici pour la première fois sous forme imprimée. En 1858, Jacob publiera une nouvelle édition « revue et corrigée » du Cymbalum, précédée cette fois des Nouvelles récréations et joyeux devis attribués traditionnellement[24] à Des Périers. Nous ne commenterons cependant pas cette édition modifiée en réponse à l’édition plus importante qu’un éditeur rival, Louis Lacour, fait paraître en 1856[25].
Ce jeune bibliothécaire et historien a quant à lui publié son édition initiale[26] du Cymbalum à la fin du premier tome d’une édition en deux volumes des Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers – « revues sur les éditions originales et annotées » – qui paraît dans la « Bibliothèque elzevirienne », une prestigieuse collection fondée par Pierre Jannet trois ans plus tôt pour publier des ouvrages anciens ou rares antérieurs au xviiie siècle. L’édition de Lacour, dédiée à son « digne et savant maître » Jules Quicherat, historien et archéologue français, témoigne d’une orientation moins bibliophilique et plus savante de l’édition littéraire que chez le « Bibliophile Jacob ». Elle est publiée par une maison d’édition commerciale qui paraît annoncer l’édition moderne de l’ère industrielle qui s’imposera aux xixe et xxe siècles : l’éditeur (scientifique) du texte et l’éditeur (commercial) du livre sont ici bien distincts, tandis que ce dernier se distingue simultanément du « libraire » des siècles précédents[27].
On note aussi que le contenu de tous les éléments paratextuels des éditions précédentes (lettres, observations, notes, etc.) se voit intégré et fondu dans l’introduction ainsi que dans les notes de Lacour lui-même, « auteur-éditeur » qui chapeaute ainsi à lui seul tout l’appareil critique. Son introduction de près de 100 pages annotées – intitulée « La vie et les oeuvres de Bonaventure Des Périers » – paraît symptomatique, comme chez Nodier et Jacob, de l’intérêt biobibliographique typique de l’époque envers « l’homme et l’oeuvre » et de l’importance croissante de la figure de l’éditeur qui surgit alors aux côtés de celle de l’auteur[28].
Le Cymbalum – précédé d’une « Histoire bibliographique » de 10 pages – apparaît seulement à la page 311 (au-delà de la 400e page en fait, si l’on compte l’introduction paginée en chiffres romains) de ce premier tome des Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, après donc les Oeuvres diverses (tirées aussi du recueil de Du Moulin) et L’Andrie. Le Cymbalum clôt ce tome (le second contient les Nouvelles récréations et joyeux devis). Lacour y révèle aussi avoir eu « le plaisir de […] retrouver il y a quelques mois[29] » l’édition parisienne de 1537 à la Bibliothèque de Versailles. Il prétend – faussement[30] – être le premier à utiliser le texte de 1537 comme source, bien qu’il en modernise plusieurs aspects (ponctuation, dissimilation des i/j et u/v, désabréviation, ajout d’apostrophes, etc.).
Le nouvel éditeur retire aussi les titres et arguments des quatre dialogues que Marchand avait ajoutés en 1711 et qui avaient été repris dans toutes les éditions subséquentes, dont celle de Jacob quelques années plus tôt. Les notes de bas de page – parfois brèves, parfois très détaillées – sont reprises, pour la plupart, de commentateurs précédents (La Monnoye, Johanneau, Falconet, Lacroix, etc.) que Lacour commente, critique, corrige, approuve ou conteste. Certaines notes sont très affirmatives comme la deuxième du premier dialogue – « Le premier de ces personnages, Mercure, est Jésus Christ[31] » – ou encore la première du deuxième dialogue : « Ce dialogue est peut-être le plus remarquable des quatre, à considérer sa hardiesse et sa violence. L’auteur y tourne en ridicule toutes les croyances reconnues de son temps[32]. »
Pourtant, même si Lacour paraît entériner ainsi une lecture hardie du Cymbalum, son interprétation plus générale s’avère moins radicale que celles de Johanneau, Nodier ou Lacroix. Il conteste en effet l’accusation d’impiété et penche plutôt pour une forme de « déisme » (en s’appuyant notamment sur les autres oeuvres de Des Périers) :
Non, le Cymbalum n’est point un livre impie […], c’est-à-dire un livre qui ne reconnoisse ni dieu ni loi religieuse. Son seul tort est de contenir « de grands abus et hérésies », c’est-à-dire de bouleverser les idées reçues des chrétiens […] parce qu’il nie la divinité du Christ, veut-il dire par cela qu’il n’y a point de Dieu […]? Loin de Bonaventure Des Périers la pensée de nier la présence d’un Dieu créateur, son oeuvre est pleine de lui[33].
Le troisième et dernier éditeur du Cymbalum au xixe siècle reprochera à Lacour cette position timorée. En effet, Félix Frank – poète, critique littéraire, traducteur, éditeur, journaliste et professeur de littérature – propose une nouvelle édition du Cymbalum en 1873 chez Alphonse Lemerre, un éditeur prestigieux[34] connu d’abord pour ses publications des poètes parnassiens, mais qui a aussi été surnommé « l’Elzevier des vieux classiques » : Frank n’y va pas par quatre chemins quand il suggère de lire l’ouvrage de Des Périers comme un « Contre-Évangile[35] ».
Dans l’« Avertissement » placé au seuil de son Cymbalum Mundi, Frank relève « le laissez-aller [sic] des éditions de MM. Lacour & Lacroix[36] » et reproche à Lacour ses « erreurs surprenantes[37] » dans l’établissement du texte de l’édition de 1537 qu’il prétend, quant à lui, donner « pour la première fois dans son intégrité et sa pureté absolue[38] ». Son « Introduction » (de plus de 60 pages) commente ensuite longuement l’histoire bibliographique du Cymbalum et propose une brève biographie de Des Périers (qu’il promet de développer dans un livre distinct[39]), suivie d’une « Étude critique » où il décrit le Cymbalum comme un « pamphlet contre les catholiques & les protestants, contre les croyants de tout bord[40] », « le rendez-vous des incrédules[41] » et une « révolte ou plutôt [une] révolution générale des esprits[42] ».
Le texte du Cymbalum lui-même reprend l’original de 1537 « avec son orthographe, sa ponctuation, son aspect entier, […] jusque dans ses bizarreries[43] », et témoigne ironiquement du souci de Frank de « respecter d’une façon religieuse […] la physionomie [du] livre[44] » dont il reproduit (par le procédé Pilinski) le frontispice « avec une exactitude frappante », prétend-il. L’éditeur n’ajoute pas même les apostrophes, ni ne dissimile les i/j et u/v. Seules concessions : il insère des alinéas entre les interventions des personnages et résout les abréviations. Enfin, à la suite du texte, Frank place un « Commentaire » de plus de 70 pages où il discute page par page – parfois très en détail – de nombreux passages du texte (le seul frontispice, par exemple, donne lieu à trois pages d’explications). Dans ces commentaires, Frank prétend donner rien de moins qu’une « explication détaillée, concordante, &, je le crois, décisive, du Cymbalum mundi[45] ».
Cette édition de la deuxième moitié du xixe siècle, tout en radicalisant la lecture hardie mise de l’avant par Nodier et Johanneau, poursuit la démarche éditoriale amorcée par son prédécesseur Lacour. Ces nouveaux éditeurs s’efforcent en effet de ne pas publier tels quels les lettres et textes de commentateurs précédents (Marchand, Johanneau, etc.) comme on le faisait auparavant, mais intègrent plutôt les informations jugées significatives dans des éléments paratextuels – préface, introduction, notes ou commentaires – que s’attribue l’éditeur lui-même, qui acquiert ainsi une plus grande autorité scientifique comme dans les futures publications de presses universitaires. De la même façon, en publiant le Cymbalum seul, sans le joindre à d’autres oeuvres de Des Périers, et avec cet appareillage critique détaillé dont il est l’auteur principal, Frank annonce une tendance qui dominera au xxe siècle.
Le Cymbalum mundi au xxe siècle : trois éditeurs, six éditions et deux renversements interprétatifs[46]
Le souci de Frank d’établir le texte au plus près de l’original connaîtra une suite et même une radicalisation au tout début du xxe siècle. En effet, la prochaine édition du Cymbalum mundi qui paraîtra en 1914 – 41 ans après celle de Frank – est une reproduction à l’identique de l’édition parisienne originale du Cymbalum. Elle est publiée par Pierre-Paul Plan, un critique littéraire et bibliographe genevois, pour la Société des anciens livres à Paris dans un tirage limité. Cette « réimpression de l’édition 1537 facsimilé de l’exemplaire unique conservé à la bibliothèque de Versailles » est précédée d’une brève introduction sans titre où Plan affirme que, de toutes les éditions précédentes, seule celle de Frank est « correcte », mais que la sienne sera « la seule conforme à l’original, puisqu’elle reproduit photographiquement l’exemplaire unique de 1537[47] ».
Plan prétend que, grâce aux découvertes des précédents commentateurs et depuis l’édition de Frank, « tout ce que l’on peut aujourd’hui savoir et dire sur notre sujet a été exprimé et imprimé[48] ». Il se contente donc de citer les divers éléments reliés à la censure et à la suppression du Cymbalum au xvie siècle avant de reproduire l’exemplaire de 1537 sans annotations. Étant donné sa circulation réduite, sa simple reprise de la doxa interprétative de l’époque antérieure et son appareil critique quasi absent (hormis la courte introduction), l’édition de Plan n’est pas de la plus haute importance pour les besoins de cette étude, bien qu’elle témoigne à tout le moins du souhait renouvelé de revenir au plus près du texte original.
Un peu plus d’un demi-siècle plus tard toutefois, une édition beaucoup plus déterminante pour l’interprétation viendra démontrer qu’on peut encore formuler des choses inédites et même renverser à nouveau complètement la tendance dominante dans la lecture de ce « diable de livre » qui demeure toujours aussi changeant par sa réception. Cette édition apparaît dans le sillage de nouvelles études critiques de l’ouvrage par plusieurs spécialistes de la Renaissance au milieu du xxe siècle : les travaux de Lucien Febvre[49] notamment, qui consacre une monographie entière au Cymbalum, mais surtout, pour ce qui concerne l’orientation de cette nouvelle édition, un article influent du seiziémiste Verdun-Louis Saulnier publié en deux parties en 1951 dans la revue Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance[50]. S’inspirant fortement de Saulnier, Peter Hampshire Nurse, un jeune universitaire d’outre-Manche, proposera sa nouvelle édition du Cymbalum mundi d’abord aux presses universitaires de l’université de Manchester en 1958[51]. Cette édition sera réimprimée par ce même éditeur en 1967[52], avant d’être reprise et modifiée quelque peu en 1983[53] par la Librairie Droz dans sa collection « Textes littéraires français », ce qui donnera à cette édition un statut quasi canonique pour plusieurs décennies. L’édition de Nurse va en effet influencer et orienter une grande part de l’interprétation du Cymbalum mundi pendant près d’un demi-siècle en contestant et même en renversant les « thèses de la hardiesse » qui avaient dominé le siècle précédent[54].
Nous commenterons ici seulement le dernier avatar de cette édition, celui de 1983 – réimprimé à l’identique en 1999 –, puisque que c’est celui qui a le plus circulé. Nurse y reprend d’ailleurs telle quelle son introduction de 1958 étant donné, écrit-il, que « bien des années de réflexions sur la pensée énigmatique de l’auteur ne [l]’ont pas amené à modifier sensiblement [s]on interprétation[55] ». Une particularité distinctive de cette réédition chez Droz est qu’on y inclut une nouvelle « Préface » du célèbre spécialiste de littérature française de la Renaissance Michael Andrew Screech[56], qui propose une interprétation inédite – peu reprise – suivant laquelle le Cymbalum serait un texte « tout à fait orthodoxe[57] » qui n’attaquerait que les « évangéliques », ce qui oblige toutefois Screech à remettre en cause l’attribution du Cymbalum à Bonaventure Des Périers. C’est pourquoi les responsables de cette réédition placent – pour la première fois depuis les publications anonymes du xvie siècle – un point d’interrogation à la suite du nom de Bonaventure Des Périers sur la page de titre.
Tout de suite après cette préface hétérodoxe (par son orthodoxie!), Nurse reprend cependant sa longue « Introduction » de 1958 où il développe son interprétation du Cymbalum très influencée par les thèses de Verdun Saulnier, qui avait décrit le Cymbalum comme une « apologie du silence » alimentée par une foi discrète qu’il appelait « hésuchiste[58] ». Nurse étaye cette hypothèse en la reliant à la devotio moderna telle qu’elle s’est exprimée notamment chez Thomas a Kempis dans L’Imitation de Jésus-Christ, avant d’être reprise par les « mystiques français » comme Guillaume Briçonnet, Gérard Roussel et les représentants du cercle de Meaux qui ont beaucoup influencé la pensée de Marguerite de Navarre et donc, prétend Nurse, de son valet et secrétaire Bonaventure Des Périers, chez qui Nurse perçoit cependant aussi l’influence de Lucien, des libertins spirituels et d’un certain scepticisme : « Scepticisme et spiritualité, ces deux notions se côtoient dans les pages “libertines” du Cymbalum mundi[59] », conclut-il.
Son édition du texte du Cymbalum, après une reproduction du frontispice de l’édition de 1537, reprend le texte original avec, en bas de page, les variantes de l’édition lyonnaise de 1538 ainsi que des corrections et des informations lexicales sur certains mots plus obscurs du moyen français. Le texte lui-même est relativement modernisé : élimination des « s » longs, dissimilation des i/j et u/v, ajout de traits d’union, d’accents, de cédilles, d’apostrophes et adoption de « l’usage moderne en ce qui concerne la ponctuation et l’emploi des majuscules[60] ». Il est suivi de six pages de « Remarques onomastiques » sur la signification des noms − souvent fort « significatifs » en effet − attribués aux personnages par l’auteur de ces dialogues.
Cette édition très compacte, en plus d’avoir été extrêmement influente dans la deuxième moitié du xxe siècle, témoigne de l’avènement de l’édition littéraire universitaire à vocation critique et scientifique, annoncée déjà par les éditions de Lacour et de Frank au xixe, bien que ces derniers aient encore espéré, semble-t-il, s’adresser à un public moins spécialisé en publiant chez de grands éditeurs littéraires comme Jannet et Lemerre. Les livres de la Librairie Droz – qui prépare depuis près d’un siècle des éditions critiques de grande qualité avec le concours des plus grands spécialistes (en plus de publier nombre de revues savantes) – paraissent cependant cibler – du fait de leur nature érudite (et de leur coût parfois prohibitif) – un public plus savant, universitaire ou spécialisé[61].
La prochaine incarnation imprimée du Cymbalum mundi – préparée par Yves Delègue pour la collection « Textes de la Renaissance » des éditions Honoré Champion en 1995 – s’adresse à un public similaire même si son éditeur affirme, dans son bref « Avant-propos », qu’il est « urgent de donner à lire le CM [sic] au plus vaste public[62] ». Cette édition se distingue cependant de toutes les précédentes en choisissant de proposer, dans sa longue « Introduction », une « lecture qui se situe au-delà des précédentes interprétations divergentes et souvent par trop vétilleuses[63] » et « en attirant les regards sur d’autres problèmes que ceux dont il a été question », c’est-à-dire que Delègue s’intéresse peu à la question de la religion ou de l’irréligion du Cymbalum qui a tant préoccupé presque tous les éditeurs et commentateurs précédents.
Selon lui, en effet, la véritable subversion du texte ne serait pas d’ordre religieux, mais se situerait plutôt dans le doute radical qui y est jeté sur la parole elle-même, « dont la maîtrise permet à certains de s’arroger autorité et pouvoir[64] ». Ainsi, selon ce nouvel éditeur, le texte tracerait « les limites et les pouvoirs de la parole en exercice, ses dangers et ses illusions, sa vérité et sa pitié aussi[65] ». Le Cymbalum nous précipiterait même dans une « relativité généralisée[66] », prétend Delègue. Bien que certains aspects de ce relativisme polysémique puissent paraître un peu anachroniques, l’édition de Delègue propose une lecture stimulante du Cymbalum en le plaçant ainsi sous la loupe du « tournant linguistique » qui caractérise les études littéraires et une certaine partie de la philosophie dans les dernières décennies du xxe siècle.
Cette édition reprend le texte de 1537, avec en bas de page les leçons différentes de 1538, mais l’éditeur choisit de respecter davantage que Nurse « les particularités » du texte original, notamment à l’égard de la ponctuation dont nous « n’avons pas le droit de remplacer [les] marques par les nôtres[67] », stipule-t-il. Il se limite à l’ajout d’apostrophes et d’accents sur les « e » non muets en fin de mot ainsi qu’à l’ajout de sauts de ligne entre les énoncés des personnages. Le texte du Cymbalum y est suivi d’une quinzaine de pages de « Notes » et d’un « Dossier d’accompagnement » qui comprend des « Repères biographiques », une section sur « Le procès du Cymbalum » (c’est-à-dire la reproduction des textes connus à ce sujet), des « Textes concernant Des Périers » (section curieusement non répertoriée dans la table des matières à la fin de l’ouvrage), des « Textes d’accompagnement » (qui ne seraient toutefois pas des « sources » directes selon Delègue[68]), ainsi qu’un « Index verborum » et des « Indications bibliographiques » (c’est-à-dire une sélection de sources documentaires). Delègue paraît vouloir donner ainsi accès à un certain nombre de documents et d’éléments utiles pour l’interprétation sans nécessairement toujours les commenter, une approche inédite dans l’histoire des éditions précédentes qui intégraient plutôt ces éléments, en les commentant et en les interprétant, dans leurs introductions, préfaces, notes et commentaires. À notre connaissance cependant, malgré son originalité, la lecture de Delègue n’a pas (encore?) influencé de manière significative la littérature secondaire sur l’ouvrage[69].
Une troisième édition du Cymbalum mundi parue à la toute fin du xxe siècle – du moins si l’on considère, comme c’est l’usage, que l’année 2000 fait partie du xxe siècle – semble vouloir renverser – à nouveau – la tendance dans l’interprétation (religieuse) de ce livre décidément bipolaire. Cette nouvelle « édition critique », préparée par Max Gauna, est publiée comme la première édition de Delègue chez Honoré Champion, mais cette fois dans la collection « Libre pensée et littérature clandestine[70] » dirigée par Antony McKenna, un titre de collection qui annonce la couleur de cette lecture à la fois nouvelle… et ancienne.
Dans son « Introduction » de près de 50 pages, Gauna[71] annonce en effet d’emblée qu’il souhaite contribuer « au rayonnement tardif » de ce « chef-d’oeuvre unique » en le publiant « dans une présentation convenable, avec des explications objectives qui le situent fermement dans le cadre de la tradition dissidente et clandestine[72] ». Au bout de son analyse détaillée des dialogues et de ses lectures critiques des commentateurs précédents, il établit une filiation avec une série de penseurs anabaptistes, libertins, nicodémites, épicuriens, sceptiques, etc., ce qui l’amène à conclure que « le contenu réel » du livre de Des Périers est constitué notamment « de railleries lucianesques et sceptiques à l’égard de la providence […]; [d’]une mise en scène désopilante de la religion envisagée comme une fraude politique, et de la dégénération de cette autorité frauduleuse en tyrannie stupide et brutale; [d’]une satire impitoyable de la crédulité[73] », bref qu’il s’agit très certainement d’un texte hétérodoxe, impie et « dissident ».
Le texte du Cymbalum y est établi sur la base des deux éditions, parisienne et lyonnaise, « en donnant les leçons rejetées et les variantes […] en bas de page[74] ». Gauna y modernise quelque peu le texte à peu près sur le modèle de l’édition de Nurse (dissimilation des i/j et u/v, ajout des apostrophes, ponctuation et majuscules selon l’usage moderne, etc.). Il reproduit aussi le frontispice, suivi d’une note à son sujet, avant le texte du Cymbalum qui est accompagné de notes de bas de page parfois détaillées, parfois très brèves. Au corps du texte succèdent un « Index nominum » qui présente tous les noms propres, un « Index verborum » qui traduit plusieurs mots du moyen français, ainsi qu’une « Bibliographie » relativement détaillée.
Cette édition consacrée, comme les deux précédentes, au seul Cymbalum mundi demeure relativement concise[75] et s’oppose donc aux éditions du xixe qui – à l’exception de celle de Frank à la fin du siècle – tendaient à joindre le Cymbalum à d’autres oeuvres de Des Périers ainsi qu’à un matériau paratextuel plus hétéroclite et généralement plus abondant. Plutôt que d’être reproduites comme dans l’édition Jacob, les interventions des commentateurs du passé (la lettre de Marchand, la « clef » de Johanneau, les notes et commentaires des éditeurs précédents…) sont résumées, évaluées et intégrées dans l’interprétation de l’éditeur principal qui s’attribue ainsi l’« autorité » de ces éditions, une pratique éditoriale amorcée chez Lacour et Frank dans la deuxième moitié du xixe siècle.
Les éditeurs du xxe siècle accordent cependant moins d’importance qu’au xixe siècle à la figure et à la biographie de l’« auteur » – sauf pour les besoins de leur interprétation – et se concentrent davantage sur le texte lui-même, ses sources ou influences possibles ainsi que son contexte de publication. La facture de ces éditions témoigne de la professionnalisation des études littéraires et de l’évolution de l’édition des textes prémodernes : les trois éditeurs sont des professeurs d’université spécialisés dans les études de la Renaissance. Comme toutes les éditions précédentes cependant, à l’exception des deux éditions originales évidemment et peut-être aussi de l’édition de Nurse en 1983 qui inclut la préface singulière de Screech, elles proposent une seule interprétation du texte qui ne peut ainsi qu’en orienter résolument la lecture.
Le Cymbalum mundi au début du xxie siècle : première adaptation en français moderne et premiers échos numériques
L’orientation de l’interprétation du Cymbalum mundi semble en voie d’effectuer un autre tête-à-queue à l’égard de la signification « (ir)religieuse » du texte. En effet, à l’édition de Gauna publiée en 2000 s’est ajoutée deux ans plus tard une nouvelle édition qui propose la première véritable « adaptation en français moderne » du texte, accompagnée d’une interprétation qui va généralement dans le même sens que celle de Gauna. L’édition de Laurent Calvié[76], publiée chez Anacharsis[77], une maison d’édition du sud de la France, « se propose de rendre accessible au plus large public [cette] petite perle de la prose du xvie siècle, qui fait depuis longtemps les délices des savants[78] ».
Dans sa « Préface », l’éditeur, qui n’est pas lui-même un spécialiste de la Renaissance, fournit un résumé assez détaillé de la réception et des principales interprétations du Cymbalum depuis cinq siècles. Même s’il affirme qu’il ne lui « appartient pas d’entrer à [s]on tour dans l’arène du théâtre et de proposer ici une nouvelle interprétation[79] », Calvié souhaite séparer « le bon grain de l’ivraie » en offrant – dans son « Dictionnaire du Cymbalum mundi » placé tout de suite après le texte – « les linéaments exégétiques » qui vont permettre « une lecture éclairée de l’opuscule[80] ». Et l’éclairage de cette lecture pointe très résolument en direction des interprétations les plus « hardies ». Refusant de chercher la signification de ce livre dans les autres oeuvres de Des Périers, Calvié préfère « considérer ce qu’on y lit », ce qui l’amène à y voir « un testament antichrétien écrit par un homme qui n’appartient à aucune confession[81] », un « pamphlet antireligieux qui se doublait d’une critique sociale et politique[82] ».
Hormis sa préface, son adaptation moderne du texte − « qui a voulu permettre une lecture qui ne soit pas encombrée d’un appareil d’érudition[83] » − et son dictionnaire des noms propres, le livre comprend une liste des éditions du Cymbalum mundi et reproduit, en fin de volume, le texte sur Bonaventure Des Périers de Charles Nodier, celui-là même qui avait (re)déclenché la vague des lectures irréligieuses du Cymbalum au début du xixe siècle.
Les éditions de Calvié et de Gauna témoignent-elles d’un renversement herméneutique semblable à celui opéré par Nodier et Johanneau au début du xixe siècle? D’autres signes semblent indiquer que l’interprétation dominante du Cymbalum mundi pourrait être en train d’effectuer un nouveau salto arrière[84] comme elle le fait d’un siècle à l’autre depuis sa publication, en parallèle toujours avec l’orientation des éditions du livre qui ont dominé ces époques. Si l’on excepte les actes du colloque de Rome de 2000 parus en 2003[85] qui réunissaient une pléthore d’interprétations et de regards différents sur le Cymbalum mundi, on constate que la littérature secondaire récente sur cet opuscule prend à nouveau un tour hardi, et ce, tout particulièrement en raison du travail ininterrompu du prolifique Alain Mothu qui a publié pas moins de 27 articles entre 2012 et 2022 développant pour la plupart cette thèse de la hardiesse. Cet effort herculéen a culminé en 2023 avec la publication d’une monographie – un ouvrage de plus de 400 pages qui s’appuie sur 1062 notes et la bibliographie la plus complète à ce jour sur le Cymbalum mundi – avançant des hypothèses promettant d’être « fatales pour les théories de facture religieuse ou morale actuellement en vogue[86] ».
Il y aurait une fascinante analyse de contextualisation historique et éditoriale à effectuer pour mieux comprendre, dans un premier temps, pourquoi certaines périodes connaissent une résurgence d’intérêt et même se passionnent ainsi pour cet obscur petit livre : la première moitié du xvie qui le voit paraître, la première moitié du xviiie où il réapparaît soudainement, le milieu du xixe avec son explosion d’éditions, puis la fin du xxe et le début du xxie qui engendrent une nouvelle multiplication des éditions[87]. S’agit-il de périodes − de transition? − qui partagent certains traits historiques ou épistémiques?
La même étude pourrait, dans un deuxième temps, essayer de déterminer pourquoi l’interprétation dominante du texte – étroitement liée, comme nous l’avons montré ici, aux éditions contemporaines du livre qui influencent la critique savante ou s’en inspirent – alterne entre les lectures « hardies » − du début xvie au début du xviiie, du début du xixe au milieu du xxe et à nouveau depuis le début xxie − et les lectures évangéliques ou « inoffensives »[88] − du début du xviiie au début du xixe, puis du milieu à la fin du xxe. Ces périodes dominées par des interprétations hardies ou inoffensives partageraient-elles aussi certains traits historiques et contextuels? Ces changements de paradigmes interprétatifs périodiques sont-ils liés à des changements de paradigmes épistémiques ou éthiques plus larges?
Une telle étude excède la mesure de nos moyens et l’étendue de nos connaissances, tout particulièrement en ce qui concerne les xviiie et xixe siècles qui se trouvent en dehors de notre champ d’expertise. Nous nous permettrons cependant, en conclusion, de développer quelques observations sur les termes historiques de ce parcours, c’est-à-dire sur les périodes d’ouverture et de fermeture de ce que certains chercheurs, influencés par la pensée du théoricien canadien des médias Marshall McLuhan, ont appelé la « parenthèse Gutenberg ».
Il importe en effet de rappeler que toutes les éditions imprimées qui ont suivi les deux éditions originales de la première moitié du xvie siècle ont ce point en commun que nous avons maintes fois évoqué : elles cherchent diversement à orienter la lecture et l’interprétation de ce texte foncièrement énigmatique et polysémique. En multipliant, différemment selon les éditions, les éléments paratextuels – avertissements, introductions, préfaces, lettres, notes, commentaires, dictionnaires, etc. –, ces ouvrages préparent, balisent et tendent à imposer « une » lecture du Cymbalum mundi, le plus souvent à l’égard de sa religion ou de son irréligion.
Si certaines éditions incluent parfois des éléments défendant une interprétation divergente (telles la lettre de Marchand publiée dans la première édition de Jacob ou la préface de Screech ajoutée à la troisième édition de Nurse[89]) et si la nature même de l’appareil critique et du paratexte éditorial, comme on l’a vu, se transforme et évolue au fil des siècles, il n’en demeure pas moins que chacune de ces éditions du « milieu » de la parenthèse Gutenberg propose à sa manière particulière – à l’exception peut-être de celle, plus « postmoderne » et plurivoque, de Delègue et des éditions pirates ambiguës du xviiie siècle – une interprétation prédominante du Cymbalum mundi[90].
Le fait que chaque nouvel éditeur ait tenté ainsi de baliser la lecture et de favoriser son interprétation relativement univoque de ces dialogues pourrait bien sûr être attribuable à la nature énigmatique du texte lui-même. Avec ses nombreux anagrammes, allégories, intertextes et clins d’oeil plus ou moins obscurs, ce petit livre pousse les commentateurs de toutes les époques à chercher – comme les philosophes du deuxième dialogue – « la » pierre philosophale de son sens ou, à tout le moins, à tenter de rassembler quelques miettes de celle-ci sur le mode parfois obsessionnel du détective qui s’efforce de résoudre une énigme.
On pourrait cependant se demander – au risque de se lancer ici dans des généralisations abusives – si cette tendance à la limitation des possibles interprétatifs du texte pourrait aussi avoir quelque chose à voir avec les particularités et une forme d’ethos de l’édition littéraire imprimée des textes prémodernes pendant la parenthèse Gutenberg. Le livre imprimé en tant qu’objet « fermé », délimité notamment par sa reliure (rappelons-nous les développements comiques du Cymbalum mundi au seuil du premier dialogue sur la reliure du livre de Jupiter qui tombe en pièces…), tendrait-il à appeler, par sa forme même, des lectures « délimitées », voire « fermées », du moins dans le cas de l’édition de textes littéraires devenus plus difficiles d’accès aux lecteurs non familiers avec la langue du début du xvie siècle ainsi qu’avec le contexte historique, religieux et épistémique complexe de cette époque de transition dans l’histoire du livre et de la pensée?
En ce qui concerne l’évolution du livre lui-même, il importe de rappeler que la situation demeurait très mouvante dans la première moitié du xvie siècle, alors que l’interface et les modes de diffusion de l’imprimé se mettaient en place aux côtés d’une circulation manuscrite encore importante et dans une culture encore fortement marquée par l’oralité. Le nouveau médium n’était pas fixé dans son mode de présentation ni dans sa nature. De ce point de vue, il nous semble que l’ouvrage de Des Périers participe de ce que nous avons appelé ailleurs[91] − à partir d’une analyse des éditions originales de L’Utopie de Thomas More − une vision « utopique » du livre, une conception ouverte et dialogique du support imprimé qui paraît encore envisageable dans les premières décennies de la parenthèse Gutenberg, du moins dans certains cercles humanistes.
Les dialogues satiriques de Des Périers, fortement influencés par la tradition lucianesque du genre dialogué et, plus largement, par le genre polysémique de la satire ménippée[92], appellent alors une lecture dynamique, quasi « interactive ». La publication anonyme du livre et son petit format (qui évoquent les tracts protestants ou dissidents qui circulaient à l’époque), sa facture énigmatique et dialogique convergent pour en faire un texte provocateur : en s’en prenant, plus ou moins ouvertement, à tous ceux qui abusent de leur pouvoir « monologique » tant politique que religieux, en se moquant subtilement, mais avec virulence, tant du catholicisme institutionnel que des nouveaux théologiens protestants et peut-être même de toute religion organisée, en se mêlant de débats littéraires contemporains très disputés et en défendant ou en attaquant certains confrères écrivains, représentés directement ou indirectement dans le livre (Clément Marot et Étienne Dolet par exemple), cet opuscule satirique cherchait certainement à susciter des réactions, des discussions intempestives en dehors de ses pages, à en faire exploser le sens au-delà de sa couverture.
À rebours, on pourrait dire que la mission a été accomplie, fût-ce à retardement. Le livre a d’abord provoqué une réaction si forte qu’il a failli être effacé à tout jamais de l’histoire littéraire. Heureusement, cette tentative de suppression par les autorités politiques, juridiques et ecclésiastiques de l’époque n’a pas été une réussite totale. Trois exemplaires des deux premières éditions – un exemplaire de l’édition de Paris (fort possiblement celui qui a servi dans le procès ayant mené à sa suppression[93]) et deux de l’édition lyonnaise de 1538 − ont survécu au carnage. Et les réactions plus ou moins scandalisées de certains commentateurs (n’ayant pas toujours lu ou vu le livre), les nombreuses réapparitions et réinterprétations ultérieures de l’ouvrage dans l’édition imprimée – et dans la littérature secondaire – du début du xviiie siècle jusqu’à ce jour ont permis de faire revivre et de transmettre le texte sous des formes très variables, mais en diversifiant et en enrichissant toujours nos connaissances sur les références et significations possibles de plusieurs de ses éléments.
Il n’en demeure pas moins que les rééditions imprimées, chacune à leur manière et différemment selon les époques, ont tenté avec leur appareil critique et la multiplication d’éléments paratextuels de réduire la polysémie éclatée des éditions originales plus laconiques mais sémantiquement plus ouvertes de ce livre, dont le préfacier Thomas Du Clevier demande dans la lettre qu’il envoie à son ami Pierre Tryocan de ne pas laisser tomber sa prétendue traduction manuscrite dans les mains « de ceulx qui se meslent du faict de l’imprimerie », cet art déjà devenu « trop commun[94] », prétend-il ironiquement.
Maintenant que la parenthèse Gutenberg semble vouloir se refermer, pourrait-on réenvisager des éditions moins « orientées », plus ouvertes et plus dialogiques, plus fidèles en ce sens aux éditions originales publiées alors que s’ouvrait la même parenthèse? Au moment où les artefacts textuels se voient de plus en plus « délivrés » dans nos environnements numériques, le temps n’est-il pas venu de proposer aussi de nouvelles formes d’éditions de textes littéraires pré- ou protomodernes comme le Cymbalum mundi? Personne ne connaît encore l’avenir du texte, de la lecture et du livre au sein du monde « postgutenbergien » dans lequel nous entrons, mais il est tout de même permis d’expérimenter. C’est pourquoi, comme plusieurs autres éditeurs et éditrices l’ont fait pour divers textes et corpus, nous avons tenté, dans la mesure de nos moyens, d’assurer la réincarnation de ce livre si réjouissant et énigmatique hors des pages du livre imprimé, dans ce monde numérique qui est maintenant le nôtre pour le pire… et pour le meilleur.
En 2019, nous avons publié une édition numérique[95] de l’unicum parisien de 1537 conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles que nous avons encodé selon les standards de la TEI (Text Encoding Initiative), une méthode de description des documents manuscrits ou imprimés qui vise notamment à assurer une plus grande pérennité des textes rigoureusement balisés en deçà de − et donc sans égard à − leurs futurs modes d’affichage. Cette édition publiée dans le « Corpus de textes de la Renaissance » de la base Epistemon des Bibliothèques humanistes virtuelles – sous la responsabilité scientifique de Marie-Luce Demonet[96] – permet de consulter le texte original en double affichage (dissimilé/non dissimilé, désabrégé/non désabrégé et corrigé/non corrigé), avec une division des mots en fin de ligne qui respecte la disposition de l’édition originale. Le texte encodé n’est précédé que d’une « Notice » qui – hormis une brève « Note » sur l’ouvrage et son destin – présente les informations sur l’état physique de l’exemplaire, sa reliure et sa provenance, mais sans proposer de piste d’interprétation. Cette édition encodée sera accompagnée bientôt d’une reproduction photographique de l’exemplaire unique du Cymbalum mundi de 1537 que possède la Bibliothèque municipale de Versailles.
Nous avons ensuite publié une seconde édition numérique pour le Web[97] d’une nouvelle version du texte de Bonaventure Des Périers, qui – sur le modèle de l’édition de Laurent Calvié – propose une adaptation en français moderne du Cymbalum mundi dans le but de rendre ces dialogues accessibles à un plus large public, un voeu exprimé par plusieurs éditeurs auparavant. Le texte de cette adaptation est aussi accompagné de notes explicatives qui se veulent éclairantes sans être trop « savantes » et qui apparaissent au passage de la souris sur certains mots. Le site Web de cette édition inclut également des textes explicatifs qui tentent de présenter, le plus simplement possible, l’état actuel de nos connaissances (sur l’auteur, les deux éditions originales, le procès de la censure, les multiples interprétations et l’étonnante actualité de ce livre si polysémique). On y trouve aussi une bibliographie de toutes les éditions connues du Cymbalum et de la riche littérature secondaire moderne à son sujet, dépourvue de toute prise de position sur la question de la religion ou de l’irréligion du Cymbalum mundi et de son auteur présumé, de manière à laisser le lecteur, la lectrice décider. Enfin, cette édition – toujours en évolution[98] – offre la possibilité d’engager un dialogue avec certains lecteurs ou lectrices au moyen de l’application ouverte et gratuite Hypothes.is qui permet diverses formes d’annotations (privées ou publiques, individuelles ou collectives) de pages Web.
Nous n’avons pas la prétention d’avoir produit là des éditions « définitives » du Cymbalum mundi. Ces remédiations du livre de Des Périers dans des environnements numériques constitueront sans doute de simples nouveaux avatars qui viendront s’ajouter à la longue liste des éditions de ce livre foncièrement métamorphique dont nous avons analysé les transformations sur près de cinq siècles dans les deux parties de notre étude. Nous souhaitons néanmoins offrir un accès à la fois plus démocratique et moins orienté à ces réjouissants dialogues satiriques demeurés très actuels par plusieurs aspects. Nous espérons ainsi rendre plus manifeste l’esprit radicalement dialogique et antidogmatique des premières éditions publiées au moment où s’ouvrait la parenthèse Gutenberg, et ce, alors que nous nous trouvons, au regard de l’adoption des technologies numériques, dans une phase – dystopique? – étonnamment semblable à celle où se trouvait l’auteur de ce petit livre quelques décennies après l’invention européenne de l’imprimerie[99].
Parties annexes
Note biographique
Jean-François Vallée est professeur au Collège de Maisonneuve et chercheur dans le Groupe de recherche sur les éditions critiques en contexte numérique. Il est associé à trois centres de recherche (CRIHN, CIREM 16-18, CRIalt). Il a coédité un ouvrage sur le dialogue à la Renaissance (Printed Voices. The Renaissance Culture of Dialogue) ainsi qu’un collectif sur la littérature comparée contemporaine (Transmédiations. Traversées culturelles de la modernité tardive). Il a publié des articles et chapitres de livres sur des auteurs de la Renaissance et de la modernité ainsi que sur l’intermédialité, l’histoire du livre et la culture numérique. Il a réalisé deux éditions numériques du Cymbalum mundi (Paris, 1537) : une édition encodée pour la base Epistemon à Tours ainsi qu’une adaptation Web (La cymbale du monde). Il a coédité plus récemment un collectif d’oeuvres littéraires et artistiques : Le Novendécaméron. Écrire et créer à l’ère de la COVID-19.
Notes
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[1]
Jean-François Vallée, « Métamorphoses d’un livre. Le cas du Cymbalum Mundi (première partie, xvie-xviiie siècles) », dans Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (xvie-xviie siècle), Paris, Classiques Garnier, 2023, p. 135-154. Nous tenons ici à remercier Alain Mothu pour sa lecture attentive de cette seconde partie de notre étude. Le rapport méticuleux d’un⋅e des deux évaluateur⋅ice⋅s sélectionné⋅e⋅s par la revue Mémoire du livre/Studies in Book Culture nous a aussi permis d’améliorer sensiblement le texte.
-
[2]
Cymbalum Mundi, en Francoys, Contenant quatre Dialogues Poetiques, fort antiques, ioyeux, & facetieux, Paris, Jehan Morin, 1537.
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[3]
Cymbalum Mundi, EN FRANCOYS, Contenant quatre Dialogues Poetiques, fort antiques, ioeux (sic), & facetieux, Lyon, Benoist Bonnyn, 1538.
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[4]
L’expression, inspirée de la notion de « galaxie Gutenberg » de Marshall McLuhan, est attribuée au chercheur danois Lars Ole Sauerberg, mais a été popularisée par Thomas Pettitt dans plusieurs conférences et publications, et pour la première fois dans sa communication « Before the Gutenberg Parenthesis: Elizabethan American Compatibilities », Creativity, Ownership and Collaboration in the Digital Age, Media in Transition 5, Communications Forum, Cambridge, Massachusetts Institute of Technology, 27-29 avril 2007. Transcription de la conférence : https://www.academia.edu/2946207/Before_the_Gutenberg_Parenthesis_Elizabethan_American_Compatibilities (22 avril 2024).
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[5]
Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, ou dialogues satyriques sur différents sujets, Prosper Marchand (éd.?), Amsterdam et Leipzig, Arktsé et Merkus, 1753. Il s’agit manifestement d’une fausse attribution à Marchand mais, contrairement à l’édition de 1732 imprimée en France avec une fausse adresse, accompagnée d’une adresse véritable, même si la Bibliothèque nationale de France affirme que cette dernière « dissimule des éditions généralement françaises, notamment de Paris et de Rouen », BnF Data, « Arkstee en Merkus (libraires prétendus) » : https://data.bnf.fr/fr/15511576/arkstee_en_merkus/ (17 octobre 2022). Alain Mothu a bien montré que les signatures et réclames témoignent en faveur d’une édition réalisée à Amsterdam et non en France.
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[6]
Sur les trois éditions attribuées à Marchand (1711, 1732 et 1753), voir Alain Mothu, « Règlement de compte à Amsterdam autour du Cymbalum mundi (1711 sq.) » (La Lettre clandestine, no 24, 2016, p. 255-285) et « Les éditions “Marchand” du Cymbalum mundi et leurs gravures » (La Lettre clandestine, no 30, 2022, p. 183-198), ainsi que la première partie de cette étude : Jean-François Vallée, « Métamorphoses d’un livre. Le cas du Cymbalum Mundi (première partie, xvie-xviiie siècles) », dans Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (xvie-xviie siècle), Paris, Classiques Garnier, 2023, p. 146-153.
-
[7]
Cymbalum mundi suivi de « Notes intéressantes », dans Voltaire (dir.), Les Choses utiles et agréables, t. 3, Berlin [Genève], Cramer, 1770, p. 167-242.
-
[8]
Exemplaire maintenant conservé à la bibliothèque du musée Condé à Chantilly.
-
[9]
Alain Mothu, « De la légende noire à l’apothéose romantique. Le Cymbalum mundi entre xviie et xixe siècles », xviie siècle, no 283, « Un xviie siècle hors Panthéon : les “libertins” au xixe siècle », sous la direction de M. Rosellini et S. Zékian (dir.), avril-juin 2019, p. 218.
-
[10]
Charles Nodier, « Bonaventure Desperiers », Revue des Deux Mondes, vol. 20, no 3, 1er novembre 1839, p. 329.
-
[11]
Charles Nodier, « Bonaventure Desperiers », Revue des Deux Mondes, vol. 20, no 3, 1er novembre 1839, p. 330.
-
[12]
Charles Nodier, « Bonaventure Desperiers », Revue des Deux Mondes, vol. 20, no 3, 1er novembre 1839, p. 335.
-
[13]
Charles Nodier, « Bonaventure Desperiers », Revue des Deux Mondes, vol. 20, no 3, 1er novembre 1839, p. 340.
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[14]
Sur cet épisode gênant pour Nodier, voir Alain Mothu, « Nodier, Johanneau et le Cymbalum mundi : l’éclairage d’un dossier blésois », HAL Archives ouvertes, 2018. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01888517 (23 avril 2024).
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[15]
Pour la première fois dans le Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire de 1836-1837, mais le texte deviendra plus connu lorsqu’il sera repris dans l’édition Jacob de 1841 dont nous parlerons bientôt.
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[16]
Éloi Johanneau, « Lettre de M. Eloi Johanneau à M. Le Baron de Schonen ou Clef du Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. 77-78.
-
[17]
Guy Bedouelle, « Le Cymbalum Mundi au xixe siècle », dans Franco Giacone (dir.), Le Cymbalum Mundi. Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2003, p. 129.
-
[18]
Paul Louis Jacob, « Préface de l’Éditeur », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. VII.
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[19]
Paul Louis Jacob, « Préface de l’Éditeur », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. VIII.
-
[20]
Paul Louis Jacob, « Préface de l’Éditeur », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. VII.
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[21]
Jacob suit ici Charles Nodier. On attribue généralement ce texte anonyme à Élie Vinet.
-
[22]
Paul Louis Jacob, « Préface de l’Éditeur », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. VII.
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[23]
Paul Louis Jacob, « Préface de l’Éditeur », dans Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841, p. XV.
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[24]
Un article récent remet en cause cette attribution : Jonathan Nathan, « Les Nouvelles récréations (1558) ne sont pas de Bonaventure des Périers (1544) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, vol. 85, no 3, 2023.
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[25]
Malgré l’« estime » que lui inspire le « mérite réel » de Lacour, Jacob lui reproche de ne pas avoir reconnu son propre travail et lui fait une série de critiques sur divers éléments de son édition (P. L. Jacob, « Avertissement de l’éditeur », dans Le Cymbalum Mundi, précédé des Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure Des Périers, nouvelle édition revue et corrigée sur les éditions originales avec des notes et une notice par P. L. Jacob, Paris, Adolphe Delahays, 1858, p. III-IV), avant d’annoncer la refonte de son édition de 1841 qu’il dit avoir refaite complètement « en profitant des utiles recherches et même des fautes » de son « jeune émule » (p. IV). Hormis ce nouvel « Avertissement de l’éditeur », on y retrouve la longue notice biographique sur Des Périers, la lettre de Marchand et les Nouvelles récréations… qui précèdent le Cymbalum dont le texte a ici été en quelque sorte « démodernisé » par rapport à l’édition de 1841 en suivant, prétend Jacob, « le texte des éditions originales comme M. Lacour, mais en respectant davantage l’orthographe de ces éditions » (p. IV). Jacob n’a cependant pas été autorisé à republier la lettre de Johanneau cette fois et il ne republie pas non plus les autres oeuvres attribuées à Des Périers qu’il avait incluses dans son édition précédente. Notons, comme nous l’a fait remarquer Alain Mothu, qu’il existe deux émissions différentes de cette édition de 1858. Voir la liste détaillée des « Éditions du Cymbalum mundi » dans la bibliographie d’Alain Mothu, Une philosophie des Antipodes. Athéisme et politique dans le Cymbalum mundi, Genève, Librairie Droz, coll. « Courant critique », 2023, p. 380-381.
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[26]
Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi. Lacour aussi publiera, en 1874, une deuxième édition du Cymbalum, que nous ne commenterons pas ici, pour la collection « Les conteurs français » (Nouvelles récréations et joyeux devis de B. Des Périers, suivi du Cymbalum Mundi, avec une notice, des notes et un glossaire par Louis Lacour, Paris, D. Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1874, 2 vol.). Le Cymbalum est alors inclus à la fin du deuxième volume et est suivi de notes et d’un glossaire. Dans sa longue « Notice sur Des Périers » placée au seuil du premier volume, Lacour réaffirme cependant son interprétation initiale du Cymbalum.
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[27]
« C’est au cours du xixe siècle que la fonction d’éditeur, jusque-là confondue avec celle de libraire, se dissocie presque totalement pour acquérir son originalité et que le mot lui-même prend son acception moderne. » Odile Martin et Henri-Jean Martin, « Le monde des éditeurs », dans Henri-Jean Martin et Roger Chartier (dir.), Histoire de l’édition française. 3. Le temps des éditeurs, du romantisme à la Belle Époque (1830-1900), Paris, Promodis, 1985, p. 158-215.
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[28]
Sur cette période cruciale de l’histoire de l’édition, voir Pascal Durand et Anthony Glinoer, Naissance de l’éditeur. L’édition à l’âge romantique, deuxième édition revue, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2008.
-
[29]
Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi, p. 306.
-
[30]
On a vu en fait, dans la première partie de cette étude, que l’édition factice de 1732 préparée par Falconet et Lancelot avait été la première à le faire, ce que conteste Lacour sans argument valable.
-
[31]
Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi, p. 317, n. 2.
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[32]
Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi, p. 329, n. 1.
-
[33]
Louis Lacour, « La vie et les oeuvres de Bonaventure Des Périers », dans Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi, p. LXVIJ-LXX.
-
[34]
Comme le montrent Pascal Durand et Anthony Glinoer, Lemerre se distingue des grandes enseignes commerciales et tente d’établir un « lien de parenté » avec l’auteur en soignant notamment sa typographie et l’apparence de ses livres. Pascal Durand et Anthony Glinoer, Naissance de l’éditeur. L’édition à l’âge romantique, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2008.
-
[35]
Félix Frank, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. LXI.
-
[36]
Félix Frank, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. VIII.
-
[37]
Félix Frank, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec Notice, Commentaire & Index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. V.
-
[38]
Félix Frank, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. V.
-
[39]
Biographie qui ne verra jamais le jour bien que Frank ait été le coauteur en 1881 d’un Lexique de la Langue de Bonaventure des Periers avec Adolphe Chenevière (Paris, Librairie Léopold Cerf, 1888), qui a publié quant à lui une biographie complète de Des Périers : Bonaventure Des Periers. Sa vie, ses poésies (Paris, Librairie Plon, 1886).
-
[40]
Félix Frank, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. LVII-LVIII.
-
[41]
Félix Frank, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. LIX.
-
[42]
Félix Frank, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. LXII.
-
[43]
Félix Frank, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. VII.
-
[44]
Félix Frank, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. VIII.
-
[45]
Félix Frank, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873, p. XXXV.
-
[46]
Nous ne commenterons pas ici une édition singulière venue à notre attention récemment : Bonaventure Des Périers, Cymbalum mundi (d’après l’édition originale de 1537), préface de Catherine Lieutenant avec une réfutation de M. Éloi Johanneau sur le IVe dialogue et une proposition d’interprétation personnelle, Verviers, La Thalamège, 1997. Cette édition à très petit tirage, d’esprit apparemment pataphysique, pour une maison aujourd’hui disparue, n’a pas circulé et n’a laissé aucune trace, à ce jour, dans la littérature secondaire sur le Cymbalum mundi.
-
[47]
[Introduction de Pierre-Paul Plan], Cymbalum Mundi de Bonaventure Des Périers, réimpression de l’édition 1537 facsimilé de l’exemplaire unique conservé à la Bibliothèque de Versailles, [Pierre-Paul Plan (éd.)], Paris, Société des anciens livres, 1914, troisième page de l’introduction sans titre, sans auteur et non paginée.
-
[48]
[Introduction de Pierre-Paul Plan], Cymbalum Mundi de Bonaventure Des Périers, réimpression de l’édition 1537 facsimilé de l’exemplaire unique conservé à la Bibliothèque de Versailles, [Pierre-Paul Plan (éd.)], Paris, Société des anciens livres, 1914, cinquième page de l’introduction sans titre, sans auteur et non paginée.
-
[49]
Rappelons que Febvre, après avoir argumenté contre la présence de l’athéisme dans son livre Le problème de l’incroyance au xvie siècle en 1942, publie la même année un livre tout entier consacré au Cymbalum mundi, qui paraît constituer pour lui une exception : Lucien Febvre, Origène et Des Périers ou l’énigme du « Cymbalum Mundi », Genève, Librairie Droz, 1942.
-
[50]
Verdun-Louis Saulnier, « Le sens du Cymbalum Mundi de Bonaventure Des Périers (I et II) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, vol. 13, no 1-2, 1951, p. 43-69, p. 137-171.
-
[51]
Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, Peter H. Nurse (éd.), Manchester (Angleterre), University of Manchester Press, 1958. Étrangement, la date sur la page couverture est 1537, mais 1538 sur la page de titre (qui donne aussi le nom francisé de l’éditeur : « Éditions de l’Université de Manchester »).
-
[52]
Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, Manchester (Angleterre), Éditions de l’Université de Manchester, coll. « Les Ouvrages de l’esprit », 1967.
-
[53]
Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983.
-
[54]
Des lectures « dissidentes » persistent cependant dans la littérature secondaire (notamment chez Henri Busson, C. A. Mayer, François Berriot…).
-
[55]
Peter Hampshire Nurse, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983, non paginé, [p. 1].
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[56]
Michael A. Screech, « Préface », dans Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983, p. 3-17.
-
[57]
Michael A. Screech, « Préface », dans Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983, p. 3.
-
[58]
Sur les thèses singulières de Saulnier et sur ce que cette philosophie « hésuchiste » qu’il invente (pour décrire aussi l’attitude de Rabelais et de Marguerite de Navarre à la fin de leur vie) doit à l’hésychasme orthodoxe, voir Alain Mothu, « “Que sais-je?” du Cymbalum mundi. V.-L. Saulnier et sa Littérature française de la Renaissance (1942-1973) », HAL Archives ouvertes, 2020. https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-02483048/ (9 juillet 2024).
-
[59]
Peter Hampshire Nurse, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983, p. XLV.
-
[60]
Peter Hampshire Nurse, [Note sans titre], dans Bonaventure Des Périers (?), Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983, p. 2.
-
[61]
Plus récemment, la Librairie Droz a essayé d’élargir son public notamment avec la collection « Texte courant » inaugurée en 2017.
-
[62]
Yves Delègue, « Avant-propos », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 6.
-
[63]
Yves Delègue, « Avant-propos », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 6.
-
[64]
Yves Delègue, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 11. Précisons que Delègue s’inspire ici en partie des travaux de Wolfgang Boerner (Das « Cymbalum Mundi » des Bonaventure Des Périers. Eine Satire auf die Redepraxis im Zeitalter der Glaubensspaltung, Munich, Wilhelm Fink Verlag, 1980).
-
[65]
Yves Delègue, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 12.
-
[66]
Yves Delègue, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 17.
-
[67]
Yves Delègue, « Avertissement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995, p. 43.
-
[68]
Il s’agit d’extraits des dialogues de Lucien, des Colloques d’Érasme, de la Farce des théologastres, de la Belle dame sans mercy d’Alain Chartier, d’une pièce de Marguerite de Navarre et d’un développement sur les Antipodes. « Textes d’accompagnement », dans Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995. p. 121-145.
-
[69]
Une réimpression de l’édition de Delègue – dont le texte ne semble avoir subi aucune modification – est parue en 2006 dans la collection « Textes de la Renaissance » aux éditions Classiques Garnier.
-
[70]
Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, édition critique par Max Gauna, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2000. C’est le troisième titre de cette collection qui en a fait paraître plus de 50 depuis ses débuts.
-
[71]
Gauna, un professeur de littérature française et spécialiste de la Renaissance de l’université de Sheffield, avait déjà présenté une première version de cette interprétation du Cymbalum dans un livre en anglais quelques années plus tôt (Max Gauna, Upwellings: First Expressions of Unbelief in the Printed Literature of the French Renaissance, Rutherford et Cranbury, Fairleigh Dickinson University Press et Associated University Presses, 1992), ainsi que dans un article en français en 1997 (Max Gauna, « Pour une nouvelle interprétation du Cymbalum mundi », La Lettre clandestine, no 6, p. 157-172).
-
[72]
Max Gauna, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, édition critique par Max Gauna, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2000, p. 8.
-
[73]
Max Gauna, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, édition critique par Max Gauna, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2000, p. 52.
-
[74]
Max Gauna, « Introduction », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, édition critique par Max Gauna, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2000, p. 53.
-
[75]
L’édition de Gauna tient dans à peine plus de 100 pages, soit un peu plus que l’édition de Nurse qui faisait moins de 100 pages et un peu moins que celle de Delègue (156 pages).
-
[76]
Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002. Précisons, pour des fins de transparence, que nous avons été engagé dans un débat sur la censure du Cymbalum mundi avec Laurent Calvié qui avait attaqué notre hypothèse sur le rôle possible d’Étienne Dolet dans cette affaire. La critique de Calvié ainsi que notre réplique ont été publiées dans un ouvrage collectif dirigé par Michèle Clément (Étienne Dolet. 1509-2009, Genève, Librairie Droz, coll. « Cahiers d’humanisme et de Renaissance », 2012, p. 95-135).
-
[77]
L’ouvrage est épuisé dans sa version imprimée, mais toujours disponible en format électronique sur le site de cet éditeur.
-
[78]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 5.
-
[79]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 30.
-
[80]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 31.
-
[81]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 3.
-
[82]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 33.
-
[83]
Laurent Calvié, « Préface », dans Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002, p. 37.
-
[84]
Ici encore, on trouve cependant des lectures importantes qui font exception, au premier chef celle de Nicolas Le Cadet (Nicolas Le Cadet, L’évangélisme fictionnel. Les Livres rabelaisiens, le Cymbalum Mundi, L’Heptaméron (1532-1552), Paris, Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque de la Renaissance », 2011) qui, comme l’annonce son titre, situe le Cymbalum et Des Périers dans le camp « évangélique » aux côtés de Marguerite de Navarre et de Rabelais.
-
[85]
Franco Giacone (dir.), Le Cymbalum Mundi. Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2003.
-
[86]
Alain Mothu, Une philosophie des Antipodes. Athéisme et politique dans le Cymbalum mundi, Genève, Librairie Droz, coll. « Courant critique », 2023. Notre compte rendu de ce livre est paru dans la revue Renaissance and Reformation/Renaissance et Réforme, vol. 47, no 1, hiver 2024, p. 247-250.
-
[87]
On pourrait d’ailleurs se demander aussi pourquoi le livre disparaît presque complètement de la circulation (éditoriale) à d’autres moments (pendant tout le xviie, à la fin du xviiie et au début du xxe).
-
[88]
Toujours avec, cependant, la perspective inverse présente en mode mineur comme pour préparer le renversement futur de l’interprétation dominante.
-
[89]
Le cas des éditions factices du xviiie siècle est plus compliqué étant donné la coexistence de la lettre de Marchand avec l’avertissement et les commentaires dissonants.
-
[90]
Ce passage très satirique paraît annoncer les querelles interprétatives autour de ce livre lui-même, dont les commentateurs croient très souvent avoir découvert de véritables morceaux de la « pierre philosophale », c’est-à-dire « le » véritable message du texte. Trois articles en trois langues différentes portent d’ailleurs ce titre au singulier : « Le sens du Cymbalum mundi ». Hormis l’article en français de Saulnier, déjà cité, on trouve des titres pareils en anglais (Wolfgang Spitzer, « The Meaning of Bonaventure Des Périers’ Cymbalum Mundi », Publications of the Modern Language Association of America, vol. 66, no 5, p. 795-781) et en allemand (Ernst Walser, « Der Sinn des Cymbalum Mundi von Bonaventure Des Périers (Eine Spottschrift gegen Calvin) », Zwingliana, vol. 4, no 3, p. 65-82).
-
[91]
Jean-François Vallée, « Le livre utopique », Mémoires du livre/Studies in Book Culture, vol. 4, no 2, « Textual Histories/Histoires textuelles », sous la direction de Yuri Cowan, printemps 2013. https://www.erudit.org/fr/revues/memoires/2013-v4-n2-memoires0674/1016737ar/ (27 avril 2024).
-
[92]
Carleen Ann LePage, « Le “lucianisme” et le “Cymbalum Mundi” : une nouvelle interprétation », thèse de doctorat, Ann Arbor, University of Michigan, 1989.
-
[93]
C’est l’hypothèse (tout à fait convaincante) de Geneviève Guilleminot étayée dans son article « Le dernier possesseur du Cymbalum Mundi de 1537 » publié dans Franco Giacone (dir.), Le Cymbalum Mundi. Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2003, p. 565-567.
-
[94]
« Thomas Du Clevier a son amy Pierre Tryocan S. », dans Anonyme, Cymbalum mundi, Paris, 1537, édition scientifique, encodage et transcription par Jean-François Vallée, Tours, Epistemon – Corpus de textes de la Renaissance, Bibliothèques virtuelles humanistes, 2019, p. 2. http://xtf.bvh.univ-tours.fr/xtf/view?docId=tei/B786466101_Goujet_in-12_241/B786466101_Goujet_in-12_241_tei.xml&chunk.id=B786466101_Goujet_in-12_241_n1&toc.id=&brand=default (30 avril 2024).
-
[95]
Anonyme, Cymbalum mundi, Paris, 1537, édition scientifique, encodage et transcription par Jean-François Vallée, Tours, Epistemon – Corpus de textes de la Renaissance, Bibliothèques virtuelles humanistes, 2019. http://xtf.bvh.univ-tours.fr/xtf/view?docId=tei/B786466101_Goujet_in-12_241/B786466101_Goujet_in-12_241_tei.xml;doc.view=notice (30 avril 2024). Ce projet a été financé par une subvention de recherche du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada obtenue en 2017.
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[96]
Avec le soutien précieux de Mathieu Duboc pour le contrôle de l’encodage et celui, tout aussi précieux, de Toshinori Uetani pour la révision de la notice. Le fac-similé de cet exemplaire de la Bibliothèque municipale de Versailles (BMV) sera rendu disponible parallèlement au texte encodé dès que la numérisation aura été effectuée par la BMV.
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[97]
La cymbale du monde, adaptation en français moderne du Cymbalum mundi avec annotations et documents d’accompagnement par Jean-François Vallée, Montréal, 2020-2024. https://cymbalum-mundi.com/ (30 avril 2024). Cette édition a aussi été réalisée avec le soutien du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Elle a été programmée sous Wordpress par Stéphane Najman.
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[98]
Une mise à jour de la bibliographie et une version anglaise de tous ces textes sont en préparation.
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[99]
Nous proposons quelques pistes de réflexion sur les étonnantes leçons que nous offre ce petit livre pour comprendre notre époque sur la page « L’actualité de la Cymbale… » dans notre édition La cymbale du monde, adaptation en français moderne du Cymbalum mundi avec annotations et documents d’accompagnement par Jean‑François Vallée, Montréal, 2020-2024. https://cymbalum-mundi.com/lactualite/ (9 juillet 2024).
Bibliographie
- Cymbalum Mundi, en Francoys, Contenant quatre Dialogues Poetiques, fort antiques, ioyeux, & facetieux, Paris, Jehan Morin, 1537.
- Cymbalum Mundi, EN FRANCOYS, Contenant quatre Dialogues Poetiques, fort antiques, ioeux [sic], & facetieux, Lyon, Benoist Bonnyn, 1538.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, ou dialogues satyriques sur différents sujets, avec une lettre critique dans laquelle on fait l’histoire, l’analyse, & l’apologie de cet ouvrage par Prosper Marchand, Amsterdam, Prosper Marchand Libraire, 1711.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, ou dialogues satyriques sur différents sujets, avec une lettre critique dans laquelle on fait l’histoire, l’analyse, & l’apologie de cet ouvrage par Prosper Marchand, nouvelle édition revue, corrigée & augmentée de notes & remarques communiquées par plusieurs sçavans, [Amsterdam], [Prosper Marchand Libraire], 1732.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, ou dialogues satyriques sur différents sujets, avec une lettre critique dans laquelle on fait l’histoire, l’analyse, & l’apologie de cet ouvrage par Prosper Marchand, nouvelle édition revue, corrigée & augmentée de notes & remarques communiquées par plusieurs sçavans, Amsterdam et Leipzig, Arktsé et Merkus, 1753.
- Cymbalum mundi suivi de « Notes intéressantes », dans Voltaire (dir.), Les Choses utiles et agréables, Berlin [Genève], Cramer, 1770, t. 3, p. 167 à 242.
- Le Cymbalum Mundi et autres oeuvres de Bonaventure Des Periers, réunis pour la première fois, et accompagnés de notice et de notes, par Paul L. Jacob, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1841.
- Oeuvres françoises de Bonaventure des Périers, revues sur les éditions originales et annotées par Louis Lacour, Paris, P. Jannet, 1856, t. 1 : Oeuvres diverses, L’Andrie, Le Cymbalum Mundi.
- Le Cymbalum Mundi, précédé des Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure Des Périers, nouvelle édition revue et corrigée sur les éditions originales avec des notes et une notice par Paul L. Jacob, Paris, Adolphe Delahays, 1858.
- Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, texte de l’édition princeps de 1537 avec notice, commentaire & index par Félix Frank, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1873.
- Nouvelles récréations et joyeux devis de B. Des Périers, suivi du Cymbalum Mundi, avec une notice, des notes et un glossaire par Louis Lacour, Paris, D. Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1874, 2 vol.
- Cymbalum Mundi de Bonaventure Des Périers, réimpression de l’édition 1537 facsimilé de l’exemplaire unique conservé à la Bibliothèque de Versailles, [Pierre-Paul Plan (éd.)], Paris, Société des anciens livres, 1914.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, Manchester (Angleterre), Éditions de l’Université de Manchester, 1958.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, Manchester (Angleterre), Éditions de l’Université de Manchester, 1967.
- Bonaventure Des Périers?, Cymbalum Mundi, texte établi et présenté par Peter H. Nurse, préface de Michael A. Screech, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 1983.
- Bonaventure Des Périers, Le Cymbalum Mundi, avec un dossier et des textes d’accompagnement, introduit et annoté par Yves Delègue, Paris, Honoré Champion, coll. « Textes de la Renaissance », 1995.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum mundi d’après l’édition originale de 1537, préface de Catherine Lieutenant avec une réfutation de M. Éloi Johanneau sur le IVe dialogue et une proposition d’interprétation personnelle, Verviers, La Thalamège, 1997.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, édition critique par Max Gauna, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2000.
- Bonaventure Des Périers, Cymbalum Mundi, adaptation en français moderne, préface, notes et dictionnaire par Laurent Calvié, Toulouse, Anacharsis, 2002.
- Anonyme, Cymbalum mundi, Paris, 1537, édition scientifique, encodage et transcription par Jean-François Vallée, Tours, Epistemon – Corpus de textes de la Renaissance, Bibliothèques virtuelles humanistes, 2019. http://xtf.bvh.univ-tours.fr/xtf/view?docId=tei/B786466101_Goujet_in-12_241/B786466101_Goujet_in-12_241_tei.xml&chunk.id=B786466101_Goujet_in-12_241_n1&toc.id=&brand=default.
- La cymbale du monde, adaptation en français moderne du Cymbalum mundi avec annotations et documents d’accompagnement par Jean-François Vallée, Montréal, 2020-2024. https://cymbalum-mundi.com/
- Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (xvie-xviie siècle), Paris, Classiques Garnier, 2023.
- Guy Bedouelle, « Le Cymbalum Mundi au xixe siècle », dans Franco Giacone (dir.), Le Cymbalum Mundi. Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2003, p. 129-138.
- Wolfgang Boerner, Das « Cymbalum Mundi » des Bonaventure Des Périers. Eine Satire auf die Redepraxis im Zeitalter der Glaubensspaltung, Munich, Wilhelm Fink Verlag, 1980.
- Laurent Calvié, « Étienne Dolet et Bonaventure des Périers », dans Michèle Clément (dir.), Étienne Dolet. 1509-2009, Genève, Librairie Droz, coll. « Cahiers d’humanisme et de Renaissance », 2012, p. 95-120.
- Pascal Durand et Anthony Glinoer, Naissance de l’éditeur. L’édition à l’âge romantique, deuxième édition revue, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2008.
- Lucien Febvre, Origène et Des Périers ou l’énigme du « Cymbalum Mundi », Genève, Librairie Droz, 1942.
- Félix Frank et Adolphe Chenevière, Lexique de la Langue de Bonaventure des Periers, Paris, Librairie Léopold Cerf, 1888.
- Max Gauna, « Pour une nouvelle interprétation du Cymbalum mundi », La Lettre clandestine, no 6, p. 157-172.
- Franco Giacone (dir.), Le Cymbalum Mundi. Actes du colloque de Rome (3-6 novembre 2000), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance », 2003.
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