Comptes rendus

Lafarga, F. y L. Pegenaute (eds.) (2004) : Historia de la traducción en España, Salamanca, Editorial Ambos Mundos, 872 p.[Notice]

  • Georges L. Bastin

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  • Georges L. Bastin
    Université de Montréal, Montréal, Canada

S’il existait encore le moindre doute quant au pays le plus prolifique en matière de publications en histoire de la traduction, il est désormais dissipé : c’est l’Espagne. L’ouvrage de Lafarga et Pegenaute en est un témoin éloquent : avec ses 872 pages, il vient couronner une production que l’on peut estimer, sans crainte d’exagération, à plusieurs milliers de pages sur le même sujet : l’histoire de la traduction en Espagne. La tâche de rendre compte d’un tel « monument » apparaît dès lors comme une mission impossible. Pour un instant, nous avons pensé écrire cette recension de la manière dont Borges avait entrepris la traduction de l’Ulysse de Joyce, c’est-à-dire en ne le lisant pas et en n’en traduisant que les deux dernières pages ! Soyons sérieux, mais pourquoi ne pas commencer ce compte rendu par la dernière page : Voilà qui « traduit » une planification éditoriale implacable ou, qui sait, un pieux mensonge. Quoi qu’il en soit, ce détail accompagne harmonieusement la couverture du livre qui arbore le relief de saint Jérôme dans la chapelle de l’Université de Salamanca. Les directeurs du volume sont reconnus chez eux, ils n’en sont pas moins connus à l’étranger. Francisco Lafarga et Luis Pegenaute, professeur de philologie française à l’Universidad de Barcelona et professeur de traduction et d’interprétation à l’Universidad Pompeu Fabra de Barcelone respectivement, ont à leur actif une impressionnante production dont l’essentiel concerne l’histoire de la traduction. META a eu l’honneur et le plaisir d’accueillir le premier comme conférencier invité à l’occasion de son colloque anniversaire. Ils ont choisi, pour leur ouvrage monumental, la collection Biblioteca de Traducción de la maison d’édition Editorial Ambos Mundos de Salamanque, qui leur a concocté, en dépit de sa taille et de son poids, un volume très réussi. L’ouvrage de Lafarga et Pegenaute est donc une Histoire de la traduction en Espagne. Il a été précédé par deux autres « histoires » espagnoles (Pym 2000 et Ruiz Casanova 2000). La première se présente comme un arrêt sur douze images, ou plutôt moments clés de l’histoire du monde hispanique depuis le xiie siècle : entre autres, l’École de Tolède, la traduction du Coran et de la Bible, Alphonse X, le castillan et l’Empire español, les traducteurs en exil, Ruben Darío, les anthologies de traduction poétique et les Jeux olympiques de Barcelone. La seconde offre un panorama historique selon la périodisation habituelle en littérature hispanique : le Moyen Âge, le Siècle d’Or, les xviiie, xixe et xxe siècles. La présente histoire adopte une perspective historique-chronologique pour mettre en relation l’activité traduisante au cours des siècles et les poétiques de la traduction propres à chaque période depuis le ive siècle jusqu’à nos jours. Quant à la périodisation, compte tenu que leur Histoire de la traduction est presque exclusivement celle de la traduction littéraire, les auteurs ont choisi celle généralement utilisée en historiographie de la littérature espagnole et demandé à des collaborateurs de premier ordre de se charger de chacune des périodes envisagées : le Moyen Âge (Julio-César Santoyo), la Renaissance et le Baroque (José María Micó), le xviiie siècle ou de l’Illustration au Romantisme (Francisco Lafarga), la période romantique (Luis Pegenaute), le Réalisme et la fin de siècle (Luis Pegenaute), des Avant-gardes à la guerre civile (Miguel Gallego Roca), de la guerre civile au passé récent (Miguel Ángel Vega), la situation actuelle (Luis Pegenaute). On remarquera, comme dans la plupart des histoires, que les périodes se rétrécissent à mesure que l’on se rapproche de l’époque actuelle. Notons que ces différentes périodes font partie du premier chapitre : …

Parties annexes