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Bowker, L. (ed.) (2006) : Lexicography, Terminology, and Translation, Text-based Studies in Honour of Ingrid Meyer, Ottawa, University of Ottawa Press, 252 pages.[Notice]

  • Henri Béjoint

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  • Henri Béjoint
    Université Lumière Lyon 2, Lyon, France

La disparition d’Ingrid Meyer nous a tous profondément attristés. Nous avons du mal à accepter que tant de compétences et tant de gentillesse représentant tant de promesses pour la recherche et pour la vie nous aient été ôtées aussi précocement. Autant dire que j’aborde ce volume d’hommage avec un esprit plus prêt à la célébration recueillie qu’à la critique. Il rassemble 20 auteurs, en majorité canadiens (15), pour 16 contributions en langue anglaise organisées en trois parties correspondant aux trois termes du titre, et dans le même ordre : Lexicography, Terminology et Translation : trois articles de lexicographie, quatre de terminologie et neuf de traduction. Ce sont les trois intérêts principaux d’Ingrid, les sujets sur lesquels elle a publié, comme le rappelle opportunément la bibliographie située en fin d’ouvrage. La contribution d’Aline Francoeur, « The semantic apparatus of Guy Miège’s New Dictionary French and English, with another English and French » (12 pages), revient sur le dictionnaire de Guy Miège, paru à Londres en 1677, soit trois ans avant Richelet, treize ans avant Furetière et dix-sept ans avant la première édition du Dictionnaire de l’Académie du côté français et vingt-cinq ans avant le New English Dictionary de John Kersey du côté anglais. Aline Francoeur montre que Miège était particulièrement riche en « indicateurs de sens », sous forme de micro-définitions, de synonymes, de contextes et de marques de domaine, comme beaucoup de dictionnaires modernes. Preuve que l’auteur voulait répondre aux questions des utilisateurs des deux langues, en décodage et en encodage. Certaines marques, qui ne semblent pas être directement utiles, sont simplement destinées à clarifier le sens de mots difficiles. C’est sans doute en terminologie qu’Ingrid a été la plus féconde et la plus inventive. On lui doit, comme le rapportent ici les auteurs, les concepts de « terminological knowledge base » (base d’informations terminologiques) et de « knowledge-rich context » (contexte riche en informations). Marie-Claude L’Homme et Elizabeth Marshman, « Terminological -relationships and corpus-based methods for discovering them : An assessment for terminographers » (14 pages), passent en revue les méthodes actuellement disponibles pour identifier automatiquement ou semi-automatiquement dans les textes d’un corpus les relations entre les termes, surtout l’hyperonymie et la méronymie. L’identification de ces relations est en effet importante pour la terminographie, dans la mesure où les auteurs de glossaires spécialisés et de bases de données terminologiques ont intérêt à les faire figurer dans leurs programmes microstructurels. Pour M. Teresa Cabré Castellvi, « From terminological data banks to knowledge databases : The text as the starting point » (14 pages), l’ère des grands corpus généralistes touche à sa fin, et l’avenir appartient aux petits corpus spécialisés compilés pour des objectifs précis et entièrement annotés. Elle présente le programme « Genome » de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone. C’est, dit-elle, une « knowledge bank » (banque d’informations), car il contient non seulement des textes spécialisés mais aussi une banque bibliographique, une banque de termes et une ontologie représentant la structure conceptuelle du domaine. Genome peut servir de modèle pour tous les concepteurs de corpus spécialisés, qu’ils soient monolingues ou multilingues. L’article de Barbara Folkart, « French theorists, North American scholiasts » (11 pages), se penche sur la traduction en anglais de certains penseurs français et sur ses conséquences. Elle s’intéresse plus particulièrement au sort du mot interpellation dans un texte de Louis Althusser, dont une mauvaise traduction a fini par s’imposer dans le monde universitaire nord-américain en dépit du bon sens. On peut alors parler, dit-elle, de la création chez des universitaires anglophones qui n’ont pas accès au texte original et à …