Présentation[Notice]

Le présent numéro de Meta, dont l’essentiel de la préparation et de la révision a été assuré par Hélène Buzelin – qu’elle en soit remerciée – rassemble, comme à l’accoutumée, des travaux issus de différents horizons. Reine Meylaerts s’interroge sur le rapport existant entre les politiques de langue et les politiques de traduction, et les conséquences sur les droits des minorités linguistiques, dans des sociétés multilingues comme la Belgique. Elle plaide pour un approfondissement des recherches sur les politiques linguistiques, particulièrement sous un angle interdisciplinaire. Albert Waldinger examine les traductions de Ruskin par Proust, la façon dont ce dernier a transformé les allégories en symboles et l’influence qui en a résulté sur l’ensemble de l’oeuvre de Proust, depuis Du côté de chez Swann jusque Le temps retrouvé. Raymond Chakhachiro s’interroge sur la traduction de l’ironie et sur l’utilité, pour la traductologie, des études émanant de la critique littéraire, de la théorie littéraire et de la pragmatique. Sont particulièrement envisagées l’anglais et l’arabe, dans le contexte de la traduction du commentaire politique. Pablo Romero Fresco analyse le doublage en espagnol selon l’angle de l’idiomaticité. Il s’interroge sur les différences observables entre un dialogue issu d’un processus de doublage et le dialogue naturel. Il propose le concept de « suspension de l’incrédulité linguistique » pour expliquer la persistance du manque de naturel dans le doublage. Noelia Ramón examine la question de la modalité exprimée par certains adverbes en anglais et la manière dont ils sont traduits en espagnol. L’auteur propose que l’omission des adverbes de modalité dans la traduction espagnole indique un certain degré de grammaticalisation en anglais. Sabrina Fusari présente une analyse des difficultés de traduction résultant des différences culturelles existant entre les États-Unis et l’Italie pour les organismes caritatifs ou sans but lucratif. Elle montre non seulement l’utilité mais aussi les limites des études fondées sur l’usage de corpus pour la pratique de la traduction. Harry J. Huang et Canzhong Wu remettent en question la nature de l’unité de traduction. L’analyse d’un très vaste corpus montre que les traductions sont effectuées, de façon générale, phrase par phrase, ce qui leur permet de conclure, en accord avec Matthiessen, que la phrase constitue très probablement l’unité de traduction. Par contre, le paragraphe semble constituer une unité importante dans le processus de révision. Huawen Liu explore, sous un angle essentiellement syntaxique, la problématique de la traduction des modificateurs du chinois vers l’anglais, en rapport avec des questions de pragmatique. L’auteur montre que la position des modificateurs est influencée par l’attention portée au sens par le traducteur et qu’il peut en résulter des effets pragmatiques, attendus ou inattendus. Ian A. Williams réalise une analyse très fouillée de la traduction en espagnol du verbe anglais to report dans un contexte médical, à partir de corpus traités à l’aide d’un concordancier. Différents paramètres, tels que les collocations, la structure de la phrase et la situation communicative sont pris en compte afin de rendre compte des multiples solutions qui peuvent être adoptées. Tayebeh Mosavi Miangah fait état de la construction d’un vaste corpus parallèle anglais-persan, ainsi que de la mise au point d’un concordancier permettant de procéder à des interrogations. L’utilité d’un tel corpus est envisagée sous plusieurs aspects, notamment pour le traitement automatique. Enfin, plusieurs comptes rendus sont rassemblés dans la section Documentation : la revue de la Universidad de León (Interculturalidad and Traducción, Revista Internacional / Interculturality and Translation, International Review) ; l’ouvrage de C. Bosseaux, How does it feel ? Point of View in Translation ; le recueil dirigé par T. Janzen, Topics in Signed Language Interpreting : Theory and Practice ; …