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Interculturalidad and Traducción, Revista Internacional / Interculturality and Translation, International Review, León, Departamento de Filología Moderna, Universidad de León, numéros 1 (2005) et 2 (2006)[Notice]

  • Laurence Jay-Rayon et
  • Mariana Raffo

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  • Laurence Jay-Rayon
    Université de Montréal, Montréal, Canada

  • Mariana Raffo
    Université de Montréal, Montréal, Canada

La revue Interculturalidad y Traducción (I&T) vient combler le vide laissé par Livius, qui a servi d’organe de diffusion au Département de philologie moderne de l’Université de León de 1992 à 2000. Avec un horizon plus large que sa prédécesseure, la nouvelle publication, dont le premier numéro a vu le jour en 2005, vise à participer du « dialogue intellectuel à propos des cultures et de la traduction dans le cadre des études comparées et descriptives » (p. 9). La traductologie, les études culturelles et la littérature comparée sont les disciplines convoquées afin d’explorer l’influence de la traduction sur les relations interculturelles ainsi que sur le développement et l’évolution des langues, des littératures et des cultures. Les deux premiers volumes incluent des études de cas et des articles théoriques rédigés en espagnol et en anglais. Ils sont d’une grande diversité, tant en matière de sujets traités que dans les approches adoptées. La problématique de la présence de plusieurs langues et cultures dans un même texte est abordée par quatre auteurs. Le premier, Antony Adolf, emprunte des outils à la linguistique pour cerner ce qu’il appelle la « l-relationship », la relation entre les langues, dans les textes hétérolingues. Il distingue trois types de textes : multilingues, translingues (où les langues sont complémentaires) et interlingues (où les langues sont en relation de dépendance mutuelle). Adolf vise à réhabiliter comme sujet/objet d’étude et de lecture le style macaronique, qui ouvre sur le monde au lieu d’enfermer les gens dans un unilinguisme de moins en moins vrai à l’heure de la globalisation. Véronique Béghain se questionne quant à elle sur l’intraduisibilité réelle ou non du texte littéraire bilingue. L’exemple du Villette de Brontë, qui juxtapose français et anglais et illustre à merveille l’inscription de l’Autre au sens bermanien, lui sert pour confronter l’idéologie du traduisible à celle de l’intraduisible. Les notions d’interdit, de dissimulation et de dualité constituent autant de pôles dont la traductrice devra tenir compte. À la visibilité du français dans le texte source, Béghain propose de répondre par une visibilité du traducteur, matérialisée par une mise en italique du texte français et par l’introduction de notes de bas de page dans la version traduite. Javier Ortiz García examine les difficultés pour rendre les interférences culturelles et linguistiques dans la traduction en anglais du roman de Sow Fall, L’Ex-père de la nation. Il considère que les éléments culturels de l’oeuvre sont des « informations » qui doivent être prises en compte et peuvent être transmises dans la traduction. Ortiz García met ainsi en relief les points de contact entre les langues et les cultures plutôt que les points de divergence, bien qu’il admette l’impossibilité de transmettre toutes les résonances culturelles de l’original. Une autre étude de cas est proposée par Lee Skallerup, qui cherche à montrer la façon dont la traduction vers l’anglais du roman de Laferrière, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, gomme la transculturalité de l’original. D’après Skallerup, la version anglaise contribue à ancrer dans la tradition anglo-américaine une oeuvre qui, dans sa forme originale, s’inscrit au contraire dans un horizon culturel très vaste et remet plutôt en question les valeurs hégémoniques. Deux auteurs proposent une réflexion théorique mettant en relief la dimension sociale et culturelle de la traduction. Bien que la traductologie n’ait pris le virage culturel (cultural turn) que tout récemment, souligne Cay Dollerup, l’acte traductif a toujours été étroitement lié à la culture. Voilà pourquoi, à ses yeux, le modèle romantique, fondé sur le respect à outrance de l’original, ne peut décrire la réalité de …

Parties annexes