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Palumbo, Guiseppe (2009) : Key Terms in Translation Studies. London/New York : Continuum International Publishing Group, 212 p.[Notice]

  • André Clas

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  • André Clas
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Si les études théoriques sur la traduction ne datent pas d’hier, les études théoriques systématiques, elles, sont nettement plus récentes. Elles se sont cependant largement développées et ont rapidement gagné une place dans les cursus des universités sous des dénominations plus ou moins spécifiques, par exemple « Traductologie », « Translation Studies ». La dénomination et l’ordonnancement des concepts sont les premiers pas, comme on le sait, de toute orientation systématique et de tout passage vers la recherche scientifique et donc des préludes à un enseignement théorique et pratique formateur. Une collection d’anecdotes ne peut constituer un raisonnement scientifique ! On ne peut donc que féliciter l’auteur de ce recueil de ces termes clefs qu’il nous présente. C’est une réflexion synthétisée qui donne un bilan, sans nul doute provisoire, mais des plus utiles des études traductologiques. Après une courte introduction, à peine quatre pages dans lesquelles l’auteur trace à grands traits l’historique de ce bilan et rend hommage à James S. Holmes (écrit par erreur James H. Holmes, mais correctement cité dans la bibliographie), fondateur des « Translation Studies » auxquelles il donne deux orientations de recherche, soit la théorie et la description, et l’application. L’ouvrage Key Terms in Translation Studies se compose de 142 entrées, soit des termes clefs, incluant des renvois. Bien entendu une telle liste est obligatoirement sélective et subjective, comme l’indique d’ailleurs l’auteur lui-même. Il en est également ainsi pour la deuxième partie du livre qui présente les prises de position de onze « Key Thinkers in Translation Studies ». Ce sont bien évidemment les auteurs importants dont on recommande absolument la lecture : Andrew Chesterman ; Basil Hatim et Ian Mason ; James H. Holmes ; Juliane House ; Peter Newark ; Eugene Nida ; Mary Snell-Hornby ; Gideon Toury ; Lawrence Venuti et Hans J. Vermeer. D’une certaine façon, des ouvrages d’une bibliographie minimale raisonnée. Le livre est complété par une bibliographie générale signalant par une marque spéciale les auteurs recommandés pour les « Key Readings ». Un index détaillé termine l’ouvrage. Il ne nous est pas possible de relever ici les 142 termes clefs, aussi, à titre d’illustration, nous citerons les neuf termes de la lettre A, soit « Abusive fidelity, Acceptability, Accuracy, Adaptation, Adequacy, Agency, Assessment, Audio description, Audiovisual translation », et trois pour la lettre H, soit « Habitus, Hermeneutic motion, Hybrid text ». Si certains termes relevés, tels que « Calque, Category shift, Coherence, Cohesion, Collocation, Componential analysis, Context, Contrastive analysis, Corpora, etc. », sont connus de tous les traductologues, traducteurs et linguistes, d’autres, au contraire, sont plus spécifiques aux études traductologiques étant donné la diversité des orientations théoriques. Ainsi, « Communicative translation », terme tiré des écrits de Peter Newark, qualifie les traductions où l’expression ne présente pas un aspect important, comme dans Défense de marcher sur le gazon, traduit par Keep off the grass. La traduction sémantique donnerait : Walking on the turf is forbidden. Le terme « Habitus », emprunté à la sociologie, plus exactement à Pierre Bourdieu, désigne « la série de dispositions qui caractérisent un agent dans un domaine spécifique », c’est-à-dire les relations de pouvoir, la typologie du comportement. Le terme « Agency » désigne l’aptitude d’un individu à agir dans un but et dans un contexte social précis, et fait donc intervenir des questions de pouvoir, d’idéologie, de créativité, autres termes clefs cités dans l’ouvrage. Il ne faut pas s’étonner de la présence de nombreux termes sociologiques qui témoignent de la grande …

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