DocumentationComptes rendus

Beeby, Allison, Rodríguez Inés, Patricia et Sánchez-Gijón, Pilar (2009) : Corpus Use and Translating. Corpus Use for Learning to Translate and Learning Corpus Use to Translate. Amsterdam/Philadelphia : John Benjamins, 149 p.[Notice]

  • Marie-Hélène Girard

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  • Marie-Hélène Girard
    Université de Genève, Genève, Suisse

Le corpus est devenu un outil indispensable en terminologie. De fait, le terminologue peut désormais accéder en quelques clics à une quantité infinie de données linguistiques et documentaires. Par ailleurs, bien que la traduction suppose une part importante de recherche documentaire et terminologique, l’utilisation des corpus n’y est pas aussi répandue ; les traducteurs lui préférant, bien souvent, les ouvrages de référence classiques tels les dictionnaires. Or, les contextes extraits des corpus leur permettraient, entre autres, de confirmer ou d’infirmer l’usage ou le sens d’un terme, et ce, en leur faisant épargner temps et argent. Il faut cependant admettre que les recherches sur l’utilisation des corpus dans le cadre de l’enseignement de la traduction et de sa pratique sont relativement récentes. En 1993, Baker propose pour la première fois l’utilisation des corpus en traduction (Baker 1993). Par la suite, les études sur l’utilisation et les applications des corpus en traduction se sont multipliées, donnant forme à la tradition CULT (corpus use and learning to translate). De façon générale, ces études reposent sur deux axes : utiliser le corpus comme outil pour enseigner la traduction et apprendre à utiliser le corpus pour traduire. En ce sens, l’ouvrage propose sept articles, dont les quatre premiers sur le premier axe et les trois derniers sur le deuxième axe. Le premier article, soit celui de Josep Marco et de Heike van Lawick intitulé « Using corpora and retrieval software as a source of materials for the translation classroom », se veut une introduction aux corpus destinée aux professeurs qui veulent intégrer cet outil à leur enseignement, mais ne savent pas comment s’y prendre. On présente notamment quatre exemples d’exercices ainsi que la fort importante distinction entre le concept d’apprentissage par corpus, où le professeur extrait du corpus des données pour répondre à des objectifs d’apprentissage particuliers, et le concept de corpus comme source d’apprentissage, où l’étudiant utilise les données extraites du corpus pour apprendre de façon autonome. Dans son article « Safeguarding the lexicogrammatical environment : Translating semantic prosody », Dominic Stewart décrit une situation où le corpus s’avère une solution efficace pour étudier une composante de la traduction, en l’occurrence la prosodie sémantique. Il entend par là l’environnement lexicogrammatical habituel dans lequel s’insère un mot. Selon lui, l’enseignement d’un concept, appuyé par l’observation de contextes extraits de corpus, permettrait aux étudiants de mieux appréhender ce concept, et d’autres concepts, et, par conséquent, de mieux les mettre en pratique, ce qui se traduirait en définitive par une réduction du nombre d’erreurs de traduction. Fait important, il recommande, dans sa conclusion, d’utiliser avec réserve les corpus dans les études empiriques, notamment pour éviter les erreurs imputables à l’objectivité. Par exemple, il dit qu’un chercheur pourrait être tenté d’arrêter ses recherches si les premières données qu’il trouve dans un corpus attestent son hypothèse. Ana Frankenberg-García utilise pour sa part le corpus pour démontrer la fréquence d’un universel de la traduction, soit l’explicitation. Dans « Are translations longer than source texts ? A corpus-based study of explicitation », elle présente les résultats de sa recherche où elle a comparé la longueur de textes extraits de corpus anglais à ceux extraits de corpus portugais, et vice-versa, dans le but de vérifier si les textes traduits étaient plus longs que les textes originaux. Ce faisant, elle étudie les divergences fondamentales dans le compte de mots, de caractères et de morphèmes d’une langue à une autre. Ses résultats démontrent que les textes traduits sont en effet plus longs que les textes originaux, et ce, peu importe le sens de la traduction. Elle conclut en affirmant que les traducteurs …

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