DocumentationComptes rendus

Granger Sylviane et Paquot Magali (dir.) (2012) : Electronic Lexicography. Oxford : Oxford University Press, 517 p.[Notice]

  • Guy Lapalme

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  • Guy Lapalme
    Département d’informatique et de recherche opérationnelle, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada

Ce livre regroupe 20 communications (en anglais) écrites par des experts mondiaux de la lexicographie. Tous les articles traitent des conséquences, heureuses et moins heureuses, pour les lexicographes et les utilisateurs de dictionnaires, de l’utilisation de l’informatique et d’Internet. Certains articles s’intéressent aux rédacteurs (nouveaux outils de gestion, analyse de corpus) alors que d’autres insistent sur les nouveaux modes de consultation et les usages qu’ils induisent chez les lecteurs. En plus des dictionnaires classiques, on présente aussi de nouveaux types de dictionnaires plus spécialisés qu’il n’aurait probablement jamais été rentable de publier sous forme papier, mais que l’informatique rend viables à cause du coût de diffusion relativement faible et du fait qu’Internet permet d’en élargir la diffusion. Comme dans tous les recueils de ce type, la qualité et l’intérêt, au moins pour l’auteur de ce compte-rendu, diffèrent passablement d’un article à l’autre, mais l’ensemble est captivant et devrait l’être pour toute personne qui s’intéresse à la lexicographie moderne. Même si les articles sont autonomes, les références ont été regroupées dans une bibliographie de plus de 40 pages, en plus de deux index : des sujets traités et des auteurs cités. Les dictionnaires discutés et les URL cités dans un article sont toutefois indiqués à la fin de l’article plutôt qu’être regroupés en fin de volume, un choix discutable. Les multiples références entre les différents articles du livre ne sont malheureusement indiquées que par (XYZ, this volume) plutôt que par un numéro de chapitre ou un numéro de page. Étant donné le sujet, il peut sembler paradoxal de publier sous format papier plutôt que de façon électronique. Cette évaluation est basée sur la lecture de la version papier noir et blanc dans laquelle certaines copies d’écran sont malheureusement difficiles à lire : les caractères y sont trop petits, la copie ayant été réduite à la largeur de la page et les couleurs sur l’écran sont difficiles à distinguer en tons de gris. Un système interactif est parfois difficile à apprécier avec une suite de copies d’écran. Heureusement, lorsque des URL publiques sont fournies, on peut suivre à l’écran les exemples au fur et à mesure de la lecture de l’article. Le premier chapitre est une introduction à l’ensemble des articles qui présente brièvement les auteurs et résume leur contribution. Les chapitres suivants ont été divisés en trois grandes parties de longueur à peu près égale (6 articles) : la lexicographie à un moment décisif, des dictionnaires innovants et des études sur les usagers des dictionnaires électroniques. La première partie réunit le « Who’s who » de la lexicographie en langue anglaise : un ex-éditeur en chef des dictionnaires anglais chez Oxford (Patrick Hanks), l’éditeur en chef des dictionnaires Macmillan (Michael Rundell) et un éditeur de logiciel commercial d’analyse de corpus (Adam Kilgariff) utilisé par toutes les grandes maisons d’édition de dictionnaires. J’ai particulièrement apprécié le chapitre 2 qui présente le point de vue d’un éditeur de dictionnaire sur la lexicographie automatisée. Après avoir fait un tour d’horizon sur l’introduction des outils informatiques dans la création de dictionnaires commerciaux, il présente des réflexions très éclairantes sur l’économique du remplacement des dictionnaires papier par des versions électroniques et sur le rôle des lexicographes maintenant qu’on dispose d’outils d’analyse de corpus et d’extraction d’information. Il traite également du besoin de disposer de très grands corpus (plus d’un milliard de mots) afin de permettre aux lexicographes de séparer les utilisations anecdotiques des usages réels des mots dans la langue courante. Ce dernier point de vue est corroboré dans le chapitre 4 par Patrick Hanks sur l’impact des corpus sur la lexicographie en prenant pour exemple …

Parties annexes