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Tout acte de traduction, dans la mesure où le traducteur « emprunte » une voix qui n’est pas la sienne, laisse des traces. Ce faisant, le traducteur révèle la clé de sa démarche, qui vise soit à s’effacer derrière la voix de l’auteur traduit, à être le passeur en quelque sorte d’une autre parole poétique, d’un autre regard sur le monde, soit au contraire à imprimer sa voix, à influer sur le traduire.
Nous interrogerons les pratiques des traducteurs arabes de l’ouvrage monument d’Edward Saïd, L’Orientalisme, telles qu’elles sont données à lire à travers leurs préfaces et lieront cela à la réception de l’ouvrage dans le monde arabe.
Ces préfaces interrogent aussi le statut du traducteur : auteur de plein droit ou traducteur découvreur ?
Telles sont les questions auxquelles nous nous intéresserons pour étudier l’empreinte du traducteur sur le texte.
Parties annexes
Note biographique
Professeure des universités et Directrice de la section traduction de l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs, Université Paris 3, Sorbonne Nouvelle, Faiza El Quasem s’intéresse à l’approche sociologique de la traduction : normes et contraintes en discours, critères de textualité et vides lexiculturels. Elle a publié : « La Finance islamique : marqueur d’identité versus marqueur idéologique ? dans Les discours de la bourse et de la finance, Laurent Gautier (dir.), Frank & Timme, Berlin (2012 : 15-29), « Traduire les différences : réflexion sur les enjeux linguistiques et culturels que représente la traduction des différences : exemple de ‘L’Immeuble Yacoubian’ » dans Actes du Colloque de l’ESIT, Profession Traducteur, Paris, Lettres Modernes, Minard (2010 : 115-132), et est coauteure de deux manuels d’arabe : Mille et une fautes à corriger en arabe, Presses Universitaires de France (2008) et L’Art de rédiger en arabe moderne, ENS, LSH, Lyon (2006). Elle a en outre traduit en arabe Interpréter pour traduire de Danica Seleskovitch et Marianne Lederer et La Traduction aujourd’hui. Le Modèle interprétatif de Marianne Lederer.